Retour à l'histoire de quelques FAI
----------------------Histoire de Liberty Surf
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Naissance et croissance de Liberty Surf |
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Naissance et croissance de Liberty Surf | ||||||
Avril 1999 voit une vague de fournisseurs d'accès gratuit à Internet arriver sur le marché français. En moins d'un mois, World Online, Lokace Online (filiale d'Infonie), Free.fr, Freesurf, Liberty Surf et vnunet.fr ont successivement annoncé des offres de ce type grâce auxquelles les internautes n'auront plus à payer que le temps de connexion au prix des communications locales. Les fournisseurs d'accès gratuit visent trois types de revenus: la publicité générée par l'audience de leur site ; à une échéance plus éloignée, le commerce électronique ; et, comme en Grande-Bretagne, le reversement d'une partie des coûts de communication téléphonique qu'ils génèrent. Mais pour ce reversement, il faudra attendre que la boucle locale (portion de ligne téléphonique qui arrive jusqu'à l'abonné) soit ouverte à la concurrence, ce qui n'est pas encore le cas. Attirés par ce qui pourrait être un nouvel Eldorado, certains opérateurs payants qui n'ont pas encore d'offre gratuite élaborent leur offre et on s'attend à ce qu'au moins cinq fournisseurs gratuits entrent sur le marché dans les mois qui viennent, soutenus par de grands groupes financiers ou de la distribution. Le 28 avril 1999, le groupe Bernard Arnault annonce son alliance, via son pôle Internet Europ@web, avec Kingfisher pour créer Liberty Surf, un fournisseur gratuit qui devrait couvrir à terme l'Europe, FAI dont ils détiennent 40% du capital chacun, son équipe dirigeante 16% et Softway (maison-mère d'ISDNet, fournisseur de trafic IP pour les FAI, qui sera vendu à l'opérateur britannique Cable & Wireless en janvier 2000) 4%. Kingfisher a été fondée en 1982, par le rachat de la chaîne britannique Woolworths. La société s'est développée par acquisitions ultérieures. En 1999, la multinationale regroupe une branche bricolage avec les enseignes Castorama et B&Q (cette dernière dans les îles britanniques) et une branche distribution électronique grand public essentiellement avec les enseignes françaises Darty et BUT et la britannique Comet. Kingfisher possède un certain nombre d'autres chaînes de vente au détail de meubles, de bricolage et d'électronique au Canada, en Pologne et aux Pays-Bas Avec Liberty Surf, Kingfisher entend contrecarrer l'accès gratuit que propose son concurrent Dixons avec Freeserve au Royaume-Uni. Europ@web est un fonds d'investissement français créé en 1999 à l'initiative de Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH, comme filiale de sa holding personnelle Groupe Arnault. Europ@web va porter la plupart des investissements de Bernard Arnault dans le monde d'Internet de 1999 à 2001. La société d'investissement comptera près de 50 participations, les plus importantes étant Liberty Surf et la banque en ligne Zebank. La chaîne d'électroménager Darty (filiale de Kingfisher) sera dans un
premier temps le distributeur officiel et unique de cette offre. L'ouverture
des abonnements débutera le 10 mai, mais il est déjà possible de réserver
le CD-Rom de connexion dans les magasins Darty (kit).
Liberty Surf propose l'accès gratuit et illimité à Internet pendant 12
mois renouvelables, la navigation sur Internet sans payer d'abonnement,
ni de frais d'installation, au simple prix d'une communication locale
(0,14 Franc la minute en heures creuses et 0,28 F la minute en heures
pleines - de 8 heures à 19 heures du lundi au vendredi), un nombre d'adresses
e-mail illimité. Liberty Surf se distingue sur l'hébergement de pages
personnelles (à hauteur de 20 Mo), une hotline ouverte 7 jours sur 7 de
10h à 22h (à 2,23 F /mn) (kit). Le business plan de Liberty Surf s'appuie sur deux points : un espoir de reversements de la part de France Télécom et un financement publicitaire. Le portail sera bloqué comme page d'accueil obligatoire pour l'internaute mais Liberty Surf entend proposer un contenu riche et constamment actualisé d'informations et de services (météo, bourse, annuaires) pour garder ses visiteurs le plus longtemps sur son site. Ce contenu sera tout d'abord acheté puis réalisé en interne. L'AFP fournira ses habituels fils d'actualité et un moteur de recherche dont le nom n'est pas révélé permettra au portail de proposer toutes les fonctions attendues par les internautes. Le 8 juillet 1999, un mois et demi seulement après son lancement, on apprend que Liberty Surf s'offre Nomade, pionnier des moteurs de recherche de l'Internet francophone afin " d'étoffer [ses] services de portail ". Le communiqué précise simplement qu'il s'agit d'une prise de contrôle " majoritaire " dans le capital de la société Objectif Net, éditrice de Nomade, pour une somme qui n'a pas été divulguée. Liberty Surf pourra ainsi enrichir son portail avec le contenu éditorial développé par Nomade et offrir un pôle de "services aux internautes" ne se limitant plus à la seule fourniture d'accès gratuit. Comme le fournisseur d'accès gratuit ne tire aucun revenu de ses abonnés, hormis les recettes de son assistance technique payante et de maigres reversements téléphoniques, le portail est essentiel à sa viabilité économique. En effet, le portail est le site d'entrée sur l'Internet, qui guide les abonnés au début de chacune de leurs connexions et les oriente vers des offres de produits vendus en ligne. En mars 1996, Gilles Ghesquière et Jean Postaire créent la start-up Objectif Net, éditeur de l'annuaire de recherche Nomade. Conçu pour orienter l'internaute et lui faciliter sa recherche sur le Web en français, Nomade.fr indexe les sites Internet francophones. Ouvert le 2 juillet 1996, à une époque où tous les moteurs de recherche étaient américains, Nomade devient le premier annuaire français de la Toile. De plus Nomade.fr présente des guides thématiques d'orientation, d'informations régulièrement mises à jour (cinéma, sport, voyage, emploi...), l'actualité dans le monde et en France, ainsi que des outils et services de communication (e-mail gratuit, chat, petites annonces, rencontres...). Face à la concurrence des offres dites "gratuites" (où l'on ne paye plus d'abonnement mais seulement les communications), Club Internet annonce en juin 1999 le premier forfait Internet, incluant les communications téléphoniques en plus de l'abonnement. Fort de son expérimentation menée au cours de l'été, Club-Internet lance en octobre 1999 le forfait à 97 francs par mois pour 20 heures de connexion Internet et ce, quel que soit l'heure (kit), soit moins de 5 francs de l'heure ou 8 centimes la minute, associé avec les opérateurs de télécommunications Kertel et MCI-Worldcom. Ces derniers s'approvisionnent auprès de France Télécom pour les communications locales qu'ils payent entre 6 et 9 centimes la minute au titre de l'interconnexion. Pour l'instant, ni Club Internet ni les deux opérateurs ne réaliseront donc de marges sur cette offre, mais ils font le pari que France Télécom sera réglementairement contraint dès l'an prochain de leur proposer des tarifs d'interconnexion spécifiques pour les communications Internet qui seront beaucoup moins élevés. En présence de ce nouveau paradigme où l'accès à l'Internet ne serait plus qu'un service parmi d'autres proposés par des opérateurs de télécommunications, si certains fournisseurs d'accès ont fait le choix de s'adosser à un opérateur existant pour proposer des forfaits (Club-Internet avec Kertel et MCI-Worldcom, Wanadoo bien évidemment avec France Télécom, AOL avec Cegetel), Liberty Surf, après une entrée réussie sur le marché de l'Internet gratuit où il s'est hissé en quelques mois à la première place, peut en prendre le contrôle compte tenu de ses moyens financiers grâce à ses deux principaux actionnaires. On apprend fin octobre 1999 que Liberty Surf va prendre le contrôle de l'opérateur AXS Telecom. Fondé en 1994, AXS Telecom n'est encore qu'un petit opérateur (il ne gère que 120.000 lignes), mais il a l'avantage d'être présent à la fois en Grande-Bretagne, en France et en Espagne (kit). Trois pays dans lesquels Liberty Surf, qui n'a jamais caché ses ambitions européennes, pourrait bien se lancer rapidement (kit). En prenant une participation majoritaire dans AXS Telecom, Liberty Surf aura très vite les coudées franches. L'achat d'un opérateur de télécommunications permet au groupe de se rémunérer sur les communications locales générées par les abonnés se connectant à Internet. Il va pouvoir concevoir ses propres forfaits tout compris. Il pourra, s'il le décide, se lancer dans des services de télécommunications plus classiques (comme la voix longue distance) ou imaginer des services mixtes, combinant téléphonie avec accès à Internet. Liberty Surf dispose d'une forte puissance de frappe commerciale. Outre les enseignes du groupe Kingfisher qui a 2 750 points de vente en Europe et 580 en France (Darty, Castorama, But (kit)), Liberty Surf a noué des partenariats dans la distribution avec de multiples enseignes (Sephora, Monoprix (kit), Micromania (kit), Plein Ciel, les 3 Suisses et Interflora (kit)) qui lui ont permis de percer sur le marché de l'Internet gratuit. Ainsi le kit de connexion Liberty Surf est envoyé par la poste sur demande mais est aussi distribué dans les magasins Darty, puis But, Sephora (du groupe LVMH), bientôt Castorama et, l'indique Carole Liscia, directrice marketing et communication du FAI, aux guichets de la BNP. Liberty Surf poursuit sa croissance externe en rachetant le site de
communautés RESpublica ce même mois d'octobre 1999. A compter de septembre 1999, outre l'accès à Internet toujours gratuit,
Liberty Surf propose l'offre groupée, qui allie accès au réseau et communications
téléphoniques avec ses 3 forfaits " Tenerife " (6 heures pour 55 F par
mois), " Bali " (12 heures pour 75 F) et " Hawaï " (24 heures pour 125
F) (kit). Des tarifs apparaissant sur des planches
de surf pour ces 3 archipels exotiques. Il n'y a donc plus d'heures pleines
ou creuses et le tarif des communications téléphoniques devient moins
cher ; moins de 9 centimes la minute dans le forfait Hawaï. En janvier 2000, Liberty Surf prend une participation de 10 % dans le FAI gratuit X-Stream Network, le premier fournisseur de services Internet gratuits du Royaume-Uni, et le troisième fournisseur d'accès à l'Internet du pays. X-Stream a été fondé en mars 1998 et compte alors plus de 550.000 utilisateurs enregistrés dans le monde, car la société est également active en Suède, en Norvège et au Danemark. Liberty Surf prendra la totalité du contrôle de X-Stream en mars. Le 15 février 2000, le groupe Liberty Surf poursuit sa moisson sur le marché de l'internet en prenant le contrôle de la majorité du capital de Centpourcent, la Sarl de presse qui exploite NetRadio (kit), pionnier de la "webradio" en France. Cette prise de participation s'effectuera via RESpublica, filiale de Liberty Surf depuis l'automne dernier. L'internet gratuit en France au 31 décembre 1999 |
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@ccès internet | Spray | Free.fr | Freesurf | |||
Liberty Surf | Lokace (Infonie) | VNUnet Online | World Online | |||
Netclic | Dell | Tigranet | Freesbee | |||
Waïka 9 | Kosmos | Gateway | Mageos | |||
Les FAI se concentrent donc sur la définition des abonnés "actifs". Liberty Surf revendiquait ainsi en janvier 610.000 inscrits à son service mais seulement 340.000 actifs selon la norme de l'AFA, l'association des fournisseurs d'accès, qui compte les connectés dans les 90 derniers jours. Nombre auquel il convient d'ajouter 600.000 en Grande-Bretagne après le rachat d'X-Stream. |
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Introduction en Bourse | ||||||
Le 13 janvier 2000, Liberty Surf annonce sa prochaine introduction en
Bourse. Après seulement huit mois d'exploitation, la société a séduit
plus de 600.000 internautes, ce qui en fait le deuxième FAI français après
Wanadoo de France Télécom, au coude à coude avec Club Internet. Liberty Surf annonce début mars son introduction le 16 mars 2000 sur le Marché à Règlement mensuel de la Bourse de Paris. De quoi s'étonner puisque la société a été créée en avril 1999 et qu'elle ne dispose donc pas des trois années de bilan nécessaires pour ce marché (remplacé par le Service de Règlement Différé (SRD) le 25 septembre 2000). Mais, selon la Commission des Opérations de Bourse, les rachats successifs de Nomade et Respublica, ("ces deux sociétés de plus de trois ans réalisent 75% du chiffre d'affaires de la maison mère") ont permis de contourner cet obstacle. Liberty Surf est la première valeur 100 % Internet à atterrir au Règlement Mensuel (Wanadoo n'arrivera en Bourse que le 19 juillet prochain) et va par conséquent bénéficier d'un effet de rareté. Elle intègre directement le premier marché de la Bourse de Paris, sans épreuve probatoire ni véritable historique. Liberty Surf va émettre 10 998 931 actions nouvelles représentant une augmentation de capital de 15 % (un montant qui pourra être porté à 17,25 %). La procédure retenue est le Placement Garanti pour 90 % des titres (destinés aux investisseurs institutionnels), le solde étant diffusé par Offre à Prix Ouvert (destinée aux particuliers). La fourchette de prix indicative se situe entre 35,5 € et 41 €. Le 15 mars, le prix définitif est fixé à 41 €, ce qui valorise la société à plus de 3,5 milliards d'euros. Selon Pierre Besnainou, son PDG, Liberty Surf a été valorisé sur la base de 5.000 euros par abonné. Rappelons que si l'euro ne sera introduit que le 1er janvier 2002 sous sa forme fiduciaire (pièces et billets), il est en usage sous sa forme scripturale (dans les comptes) dès le 1er janvier 1999. En conséquence toutes les transactions boursières se font en euro depuis cette date avec une parité fixe (1 euro = 6,55957 francs français = 1,95583 deutsche mark = 1936,27 lires italiennes…). Les investisseurs se sont rués sur l'introduction de Liberty Surf au Règlement mensuel (RM). Les institutionnels ont sursouscrit 60 fois pour 25 milliards d'euros, les particuliers 67 fois pour 3 milliards d'euros. Liberty Surf, qui tire ses revenus de la publicité en ligne, du e-commerce, de l'interconnexion et des télécommunications, a enregistré une perte nette de 24,4 millions d'euros en 1999 pour un chiffre d'affaires de 6,1 millions. Son PDG espère être à l'équilibre en 2003, à périmètre constant. Le prospectus préliminaire de l'introduction cite comme premier facteur de risques le fait que " Liberty Surf n'a jamais fait de bénéfices et s'attend à des pertes futures ". Europ@web (Groupe Arnault) et Kingfisher, les deux actionnaires actuels à près de 38% chacun maintenant, ont englouti l'an dernier près de 700 millions de francs (107 millions d'euros) dans l'aventure. Introduit à 41 euros le 16 mars 2000, le titre Liberty Surf a clôturé à la fin de son premier jour de cotation à 53,15 euros (+29,63% par rapport au prix d'introduction) avec près de 642.000 particuliers demandeurs de titre, un record au Règlement Mensuel hors privatisations. Le résultat est pourtant jugé mitigé, les cours atteints sur le marché gris ayant été bien supérieurs. L'introduction permet au groupe de lever plus de 518 millions d'euros (près de 3,4 milliards de francs). La capitalisation du groupe Liberty Surf atteint 3,8 milliards d'euros (25 milliards de francs) soit une valorisation de l'abonné actif à près de 6.000 euros, largement moins que le fournisseur d'accès gratuit italien Tiscali (10.000 euros) et l'espagnol Terra Networks qui a valorisé un abonné à près de 18.000 euros lors de son introduction en novembre 1999. Le nombre de ceux qui imaginent que la croissance boursière des valeurs Internet n'a pas de limite commence à reculer. |
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Première incursion dans le haut débit | ||||||
Le 17 décembre 1999, Free est le premier à tenter de concurrencer Wanadoo en lançant une offre ADSL gratuit (un abonnement Netissimo souscrit auprès de France Télécom restant toutefois nécessaire). Mais à cause, selon lui, des conditions techniques que lui faisaient France Télécom, Free décide dès le 6 mars 2000 d'arrêter la commercialisation de cette offre. Le 12 avril 2000, Liberty Surf, devenu le premier fournisseur français d'accès gratuit à l'Internet en analogique, tente à son tour de relancer l'accès gratuit à l'Internet avec une offre ADSL disponible, dans un premier temps, à Paris et dans les Hauts-de-Seine, puis prochainement à Lille, Lyon, Strasbourg et Marseille. Une façon, pour le groupe, de tester la demande et d'attendre que les conditions techniques (disponibilité de la bande passante...) permettent d'étendre la gratuité sur une plus large échelle. Les 1000 premières souscriptions seront entièrement gratuites mais " il faudra, bien sûr, s'acquitter des droits d'accès au service Netissimo ", précise Pierre Besnainou, président du groupe Liberty Surf. La gratuité va donc coûter 265 francs par mois plus 45 francs pour la location d'un modem ADSL, soit 310 francs mensuels payés par l'internaute à France Télécom. En dépit de cette offre, l'accès à l'Internet à haut débit par le biais de la technologie ADSL reste cher. Outre ces 310 francs mensuels, un internaute doit en effet d'abord payer 775 francs de frais d'installation (du filtre et du modem ADSL). Ce n'est qu'au moment du choix du fournisseur d'accès que cette offre Liberty Surf gratuite prend tout son sens. L'abonnement ADSL auprès d'un fournisseur d'accès Internet payant étant à 135 francs par mois chez Wanadoo, celui de Club-Internet à 130 F, Easynet 120 F, World Online 129 F. Même si cette offre va représenter des coûts supplémentaires pour lui, Liberty Surf estime avoir une confortable marge de manœuvre dans la mesure où il considère le marché de l'ADSL comme "encore embryonnaire". En effet, en janvier dernier, le nombre d'internautes connectés via l'ADSL en France était évalué à seulement 4.500 par l'ART (Autorité de régulation des télécommunications). De plus, Liberty Surf espère d'ici peu pouvoir fournir son propre accès ADSL via son opérateur télécom, AXS. |
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Liberty Surf multiplie les acquisitions | ||||||
Liberty Surf, qui a déjà réalisé en France plusieurs achats en moins d'une année (Nomade.fr, Respublica, NetRadio, AXS Telecom), entend continuer à mener une "politique agressive d'acquisitions" pour renforcer ses positions en Europe. Après le fournisseur d'accès gratuit X-Stream en Grande-Bretagne, il annonce le 3 mars 2000 avoir pris une participation majoritaire dans HispaVista, le premier portail en Espagne (portail, recherche d'emplois, informations financières, hébergement de pages Web), et le groupe souhaite s'implanter en Allemagne et l'Italie. Au terme d'un protocole signé le 28 mars 2000, Liberty Surf, en quête de contenu et de nouveaux modes de distribution, va reprendre 35 % du capital du groupe de presse français Cyber Press Publishing, coté au Nouveau marché. L'opération sera réalisée en deux temps par le biais d'une augmentation de capital réservée avec d'abord une prise de participation de 15,9% du capital. Participation qui sera ensuite portée à 35% à l'issue de l'exercice de la totalité de bons de souscription d'actions. On estime à 250 millions de francs le montant qui devra être déboursé par Liberty Surf. Groupe de communication multimédia, Cyber Press Publishing édite un site internet de loisirs lancé en décembre 1999 " Loisir.net " et une dizaine de titres dont Ciné Live, le mensuel du cinéma, Auto Live, un mensuel automobile, des magazines de jeux vidéo (Playmag, PC Soluces…) et des magazines pour enfants ; site et revues qui pourront enrichir le contenu du portail du fournisseur d'accès. Le groupe se distingue par un concept exclusif associant support papier et numérique, la majeure partie des publications (totalisant plus de 4 millions d'exemplaires en 1999) étant accompagnée d'un CD-Rom. Un moyen idéal pour fournir un kit de connexion à Internet par Liberty Surf ! Le premier succès du groupe Cyber Press Publishing a été le mensuel Ciné Live, magazine français de cinéma créé en avril 1997, accompagné d'un CD-ROM contenant principalement des reportages, des fiches biographiques et des bandes annonces. Dès juin 2000, le magazine Ciné Live inclura un kit de connexion à Internet par Liberty Surf (kit). Une série qui se poursuivra jusqu'au numéro de février 2001 (kit). Liberty Surf est sur tous les fronts. Début mai 2000, il procède à toute
une série d'acquisitions auprès d'iBazar, spécialiste des ventes sur Internet
: le site d'hébergement gratuit français Chez.com, le moteur de
recherche Ecila.fr, le site d'e-mail gratuit Francemail.com
et le site de cartes postales Carte.fr. Liberty Surf acquiert ainsi
66 millions de pages vues supplémentaires (60 millions pour le seul chez.com),
ce qui, avec ses précédentes acquisitions (X-Stream, Nomade, Respublica,
AXS Telecom, Hispavista, Loisir.net), le fait monter à 130 millions de
pages vues par mois. Du même coup, il entre dans le Top 5 des groupes
Internet les plus visités en France. Les ambitions de Liberty Surf à l'international s'étaient concrétisées avec l'acquisition d'X-Stream au Royaume-Uni et d'Hispavista en Espagne, lui permettant d'être présent sur les principaux marchés européens de l'Internet. Liberty Surf décide toutefois début juin 2000 de fermer ses services aux Pays-Bas et au Danemark, pour se concentrer sur la France, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Allemagne (kit) et l'Italie. Seul sera maintenu le service en Suède. Déjà présent en France, au Royaume-Uni - où il a lancé son service d'accès à l'Internet illimité le 11 mai (kit). Liberty Surf annonce qu'il lancera en septembre son service en Espagne. Le 5 juillet 2000, Liberty Surf met la main sur Toobo.com, un
guide d'achat et un comparateur de prix, lancé en France en décembre 1999,
mais qui s'est aussi développé en Allemagne et au Royaume-Uni, où les
sites sont opérationnels depuis avril 2000. Deux jours après le rachat de Toobo.com, Liberty Surf poursuit sa politique
d'acquisition à tout va avec le rachat de Film Non Stop, un bouquet de
sites dédiés au cinéma : mcinema.com le site de Monsieur Cinéma,
lefestival.net consacré au festival de Cannes et cplanete.com
un portail thématique sur l'actualité du septième art. Ces trois sites
ont totalisé deux millions de pages vues en mai dernier. En septembre,
Liberty Surf, qui vise maintenant aussi le divertissement en ligne, créera
le site filmnonstop.com, portail qui rassemblera les trois sites. |
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Le premier forfait internet gratuit, communications comprises | ||||||
Le FAI Freesbee lance le 4 mai 2000 une batterie de nouveaux forfaits, dont une offre spectaculaire, Freesbee Découverte, de 3 heures d'accès Internet, communications comprises, pour 1 franc par mois (kit). La minute supplémentaire est facturée 28 centimes. Le 17 mai 2000, Liberty Surf est le premier à lancer en France un forfait Internet totalement gratuit, communications comprises. Un nouveau forfait baptisé Révolution. En effet, ce forfait propose 4 heures de communication gratuite par mois utilisable à n'importe quel moment de la journée, pendant douze mois (kit). Cette offre "va dans le sens de la vraie révolution qui à terme sera celle des télécoms gratuits" indique Carole Liscia, directrice marketing et communication. Cette offre est disponible depuis le 17 mai et ce jusqu'au 31 août 2000. Au-delà des quatre heures, le coût de la minute supplémentaire est de 19 centimes. Des limitations en période et en temps qui devraient permettre d'éviter les dérapages liés au succès que peut rencontrer une telle offre. Le FAI World Online avait lancé début mars plusieurs forfaits, communications téléphoniques comprises, dont un permettant un accès illimité de 19 heures à 8 heures du matin, et toute la journée le week-end, les minutes hors forfait étant facturées 19 centimes la minute. Face au succès du " forfait illimité soir et week-end ", World Online, débordé par l'afflux des nouveaux clients, avait dû annoncer la fin de la commercialisation du forfait. Pour promouvoir son forfait Révolution, Liberty Surf lance une vaste campagne de publicité. Celle-ci se traduira non seulement par la production de très beaux kits de connexion Internet distribués massivement dans les magazines, montrant notamment le visage terrible du Mexicain Zapata (à moins qu'il ne s'agisse de Pancho Villa ?) et le slogan le plus célèbre d'Internet : "Si vous ne venez pas à la révolution, la révolution viendra à vous", mais aussi par une campagne télévisée remarquée avec Gandhi, Lénine, Robespierre, Zapata et Che Guevara (remplacé dans certains spots par Karl Marx) que vous pouvez redécouvrir sur les archives de l'INA en tapant Liberty Surf en Recherche. Liberty Surf couple l'introduction de son forfait Révolution 4 Heures 0 Franc (4H 0F) avec une révision de ses trois forfaits payants. Cela se traduit par une augmentation de 4 heures du nombre d'heures proposées et une baisse sensible des prix. Le forfait " Tenerife " passe de 6h à 10h pour 49 F/mois au lieu de 55 F ; le forfait " Bali " passe de 12h à 16h pour 69 F/mois au lieu de 76 F et le forfait " Hawaï " passe de 24h à 28h pour 99 F/mois contre 125 F auparavant. Le groupe Kingfisher a été dirigé à partir de 1995 (jusqu'à sa retraite en 2002) par Sir Geoffrey Mulcahy. En grande partie grâce à son influence, Kingfisher est devenu le principal sponsor de la navigatrice britannique Ellen MacArthur. Pas étonnant qu'un kit Liberty Surf, en partenariat avec Darty, fasse partie de la campagne 4H 0F montrant le voilier monocoque Kingfisher (kit) construit pour elle. Ellen MacArthur finira deuxième du Vendée Globe 2000-2001 puis remportera la Route du Rhum 2002 sur ce bateau. Le 23 mai 2000, le concurrent Oreka annonce une offre de 18 heures de connexion Internet par mois totalement gratuites, sans coût de communication et sans abonnement, amplifiant ainsi la guerre des tarifs menée par Liberty Surf ou Freesbee. Oreka l'appelle "L'accès internet gratuit de chez gratuit" (kit). Au-delà de ces 18 heures, seuls les coûts de communications facturées au tarif local sont à la charge de l'internaute. Oreka est le précurseur du " gratuit-gratuit ", car cette formule n'a à cette date pas d'équivalent en France. Prévue jusqu'au 31 août 2000, l'offre " 4H 0F " de Liberty Surf sera reconduite jusqu'au 31 octobre (kit), puis jusqu'au 31 décembre 2000 (kit) et enfin jusqu'au 31 janvier 2001 (kit). Cette reconduction se traduira par une nouvelle série de kits titrant " 4h pour 0F " (kit) avec de nombreux partenariats, alphabétiquement de BHV à Zurban (kit). Au 1er février 2001, Oreka reste le dernier FAI en France à proposer un abonnement gratuit, communications comprises. |
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Liberty Surf en difficulté | ||||||
Les six premiers mois de l'année 2000 se sont terminés sur un chiffre d'affaires consolidé de 23,2 millions d'euros, contre 6,1 millions pour les 8 mois d'activité de 1999. Mais si le groupe a multiplié son chiffre d'affaires par 4, ses pertes nettes ont aussi explosé avec 84 millions ce semestre, contre 24,4 millions pour l'exercice 1999, notamment en raison de nombreuses acquisitions, mais aussi en publicité (dont les kits de connexion) : les dépenses marketing sont chiffrées à 38,9 millions d'euros. Même si cette " stratégie agressive d'acquisition " (en tout ou partie, cette année, de X-Stream, NetRadio, Hispavista, Cyber Press Publishing, Chez.com, Ecila.fr, Francemail.com, Carte.fr, Toobo.com et Monsieur Cinéma) lui permet d'améliorer ses services et contenus et de se positionner comme le troisième portail de l'hexagone, le groupe est partiellement démuni dans les secteurs comme la téléphonie mobile ou la télévision, canaux par lesquels transitera l'Internet de demain. Liberty Surf est donc en quête d'alliance avec un opérateur télécoms
ou un groupe de médias. En mai, des négociations ou approches avaient
été entamées avec Intercall, qui fournit des cartes prépayées pour les
mobiles, puis avec Suez-Lyonnaise des Eaux, mais elles avaient échoué
ou n'avaient pas eu de suite. Plus grave pour Liberty Surf, après l'éclatement de la bulle Internet démarrée en mars 2000 ayant déjà provoqué une baisse générale de la valorisation des fournisseurs d'accès, l'entrée en Bourse le 19 juillet 2000 de Wanadoo, futur mastodonte du secteur puisqu'il regroupe toutes les activités Internet de l'opérateur historique France Télécom, marque certainement le début d'un vaste mouvement de concentration en Europe dans le domaine de l'Internet. Les temps risquent d'être durs pour les FAI qui ne sont pas adossés à des opérateurs de télécoms importants. Fin septembre 2000, compte tenu de l'ampleur de ses pertes comparées
au chiffre d'affaires, Liberty Surf fait face aux doutes des investisseurs
concernant son avenir. Le Sunday Times affirme que Kingfisher, l'un de
ses deux actionnaires principaux, est déterminé à se débarrasser de sa
participation. |
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Liberty Surf achète son concurrent Freesbee | ||||||
Alors qu'il fait l'objet de rumeurs persistantes sur son rachat, Liberty Surf, qui revendique plus de 700.000 inscrits actifs en Europe, crée la surprise en annonçant le 27 octobre 2000 l'achat du fournisseur d'accès français indépendant Freesbee, lancé en juin 1999, qui revendique 110.000 inscrits actifs dans l'Hexagone, L'opération se fera exclusivement en titres Liberty Surf, par l'émission de 1,635 million d'actions nouvelles, soit près de 1,8% du capital. Au cours actuel de l'action Liberty Surf, remontée à 13,85 € jeudi 26, l'acquisition s'élèverait à moins de 23 millions d'euros et valoriserait l'abonné Freesbee à moins de 210 euros. Avec sa capitalisation boursière actuelle, Liberty Surf valorise son abonné à 1.800 euros. Un différentiel énorme qui ne manque pas d'étonner. Il est vrai que Freesbee peinait face à ses concurrents, ne gagnant qu'un peu plus de 10 000 abonnés en neuf mois. Selon le communiqué de Liberty Surf, "cette acquisition consolide la
position du Groupe dans l'accès et les services Internet et conforte sa
place de numéro 2 du marché français" derrière Wanadoo, mais devant des
acteurs comme AOL France, Club-Internet ou Free. Autre atout de Freesbee : sa gamme de services pour professionnels auxquels il fournit des accès à Internet sous la marque Freesbee Pro (kit). L'opération ouvre donc au groupe Liberty Surf le marché des entreprises. Enfin, le Groupe Liberty Surf bénéficiera des partenariats de distribution de Freesbee, dont celui des enseignes du groupe Casino (kit) - actionnaire de Freesbee à hauteur de 15% -, pour renforcer ses propres réseaux de distribution. A l'annonce du rachat, Pierre Besnainou, PDG de Liberty Surf, a réitéré sa volonté de ne pas vendre sa société. Toutefois, un partenariat industriel avec un opérateur télécoms ou un groupe de médias serait toujours à l'étude, a-t-il précisé. Le rachat de Freesbee n'a pas rassuré les investisseurs puisque l'opération a été réalisée uniquement par l'émission de nouvelles actions et en cassant les prix. Quelques semaines plus tard, Liberty Surf, à la journée noire du jeudi 21 décembre 2000 pour les valeurs Internet, dégringole de 18,5% en clôture à 7,25 € son plus bas de l'année, soit une baisse de 82,3% par rapport à son cours d'introduction en mars. Le fournisseur d'accès est désormais valorisé à 660 millions d'euros seulement, soit environ 10 fois son chiffre d'affaires 2000 et 4,7 fois son chiffre d'affaires 2001 estimé. |
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Liberty Surf est racheté par Tiscali | ||||||
Le 8 janvier 2001, Renato Soru, PDG du fournisseur d'accès italien à l'internet Tiscali, annonce l'acquisition de Liberty Surf, ayant racheté les 36,47% que possèdent chacun le distributeur britannique Kingfisher et Europ@web, la filiale Internet de Groupe Arnault, en échange d'actions Tiscali à émettre et de cash. A l'évidence, les deux actionnaires historiques ne voulaient plus porter le risque Liberty Surf. Liberty Surf, qui avait acquis le FAI britannique X-Stream en janvier 2000, puis le français Freesbee en octobre 2000, vient donc de se faire racheter à son tour par l'italien Tiscali. Terrible année que cette année 2000 qui voit, avec le plongeon des valorisations, une vague de concentration où le prédateur d'un jour devient la proie future. Europ@web et Kingfisher avaient pourtant repoussé une première offre de Tiscali en juin 2000, ayant estimé le prix insuffisamment élevé. On avait alors parlé d'une offre à 45 euros par titre alors que l'action était cotée entre 30 et 35 euros à l'époque. Un chiffre à rapprocher de la valeur actuelle de l'action Liberty Surf, qui a clôturé à 7 euros vendredi 5 janvier 2001. Abandonnant la stratégie industrielle d'adossement à un opérateur de télécommunications défendue par Pierre Besnainou, le PDG de Liberty Surf - qui penchait plutôt pour une reprise par Belgacom -, les deux actionnaires sont donc revenus sur leur position et ont préféré la cession financière. Les deux actionnaires principaux de Liberty Surf obtiendront 0,365 action Tiscali pour chaque action Liberty Surf (ce qui leur permettra de détenir 3,56 % de la star italienne de l'Internet), ainsi que 2,13 euros par action. Tiscali lancera aux mêmes conditions une offre publique mixte d'échange et d'achat pour toutes les actions détenues par le public. Les médias estiment que Kingfisher et Europ@web avaient investi entre 30 et 55 millions d'euros chacun dans Liberty Surf avant son introduction en Bourse en mars 2000. Avec cette opération, ils récupèreront chacun 71 millions d'euros en numéraire, ainsi que plus de 12 millions d'actions Tiscali. En tenant compte du dernier cours coté du fournisseur d'accès italien (13,39 euros), cela représente au moins 230 millions d'euros ; une bonne opération pour les deux actionnaires. Par contre, les petits actionnaires sortiront quoi qu'il arrive perdants de l'opération : Liberty Surf avait été introduite à 41 euros sur le marché. Sur la base du prix de l'action Tiscali, l'offre valorise Liberty Surf à 645 millions d'euros environ, soit 7,05 euros par action. Comme Liberty Surf revendique aujourd'hui 900.000 abonnés actifs, chacun d'eux est valorisé à un peu moins de 717 euros, soit un montant largement inférieur à la moyenne des valorisations en Europe (1.800 euros) ; 1.800 euros est d'ailleurs ce que l'abonné actif Liberty Surf valait en octobre dernier ! Le marché a plutôt mal réagi à l'opération, escomptant la poursuite de la dégringolade de l'action Tiscali. L'action Liberty Surf a clôturé ce lundi 8 janvier à 6,43 euros, en baisse de 8,14%. Désavoué par ses actionnaires, dont Europ@web, Pierre Besnainou, PDG et fondateur de Liberty Surf - il possède toujours 2 % du capital -, qui voyait davantage de sens à conclure une alliance avec un Suez Lyonnaise des eaux pour l'obtention d'une licence UMTS, démissionne le 14 février et est remplacé par Rafi Kouyoumdjian, directeur général depuis octobre 2000, qui sera chargé " d'assurer le rapprochement opérationnel entre les différentes entités du groupe Tiscali en France "(Liberty Surf, Freesbee, World Online France, A Telecom). C'est en décembre 1999 que Tiscali, pionnier de l'accès internet sans abonnement en Italie, s'implante en France en rachetant A Telecom, un modeste opérateur de services téléphoniques basé à Marseille, qui revendique 15.000 clients dans l'Hexagone, mais a l'avantage d'être présent sur tout le territoire français grâce à des accords d'interconnexion avec France Télécom. Tiscali, qui avait entrepris dès septembre 2000, puis pris le contrôle de 96,1% du capital en décembre 2000 de World Online, fournisseur d'accès Internet néerlandais avec notamment une filiale en France, revendique après l'opération Liberty Surf (qui avait lui-même avalé le français Freesbee le 27 octobre) 3,8 millions d'abonnés actifs en Europe. L'acquisition de Liberty Surf est donc une étape supplémentaire dans l'expansion de Tiscali et conforte sa volonté de conserver la deuxième place européenne en termes de fourniture d'accès européen, derrière l'allemand T-Online mais devant le français Wanadoo. L'offre publique mixte d'échange et d'achat de Tiscali sur Liberty Surf
est initiée le 22 mars 2001 et s'achève le 27 avril. Publication du résultat
de l'offre le 11 mai. Tiscali détient désormais 88.922.246 actions, représentant
94,50% du capital de Liberty Surf Group - il faut détenir plus de 95 %
des titres pour avoir le droit de le retirer de la cote. Le 14 août 2001, Tiscali Group indique avoir trouvé un accord avec ses
actionnaires Kingfisher et Europ@web pour annuler les lock-up (engagement
de conservation) des titres Tiscali obtenus en échange de leurs actions
Liberty Surf en janvier 2001. A l'origine, il était prévu que Kingfisher
et Europ@web puissent disposer de leurs actions Tiscali en trois tranches
égales (16 juin 2001, 7 septembre 2001 et 16 décembre 2001). Le 14 février 2001, Liberty Surf publie son chiffre d'affaires pour l'année 2000 de 61,2 millions d'euros, contre 6,1 millions l'année passée. Les chiffres intègrent les dix sociétés composant Liberty Surf Group : Liberty Surf et Liberty Surf Telecom, Chez.com, Freesbee, Hispavista, Monsieur Cinéma, Nomade, Respublica, Toobo et X-Stream. La connectivité (le trafic Internet et les forfaits Internet) représente la première source de revenus à 24,97 millions d'euros, contre 14,77 millions d'euros pour la publicité et le e-commerce. L'activité voix et télécoms (Liberty Surf Telecom et X-Stream) a généré pour sa part 20,17 millions d'euros de recettes. Le 5 avril, le groupe Liberty Surf, qui revendique la place de numéro deux français avec 761.000 abonnés actifs au 31 décembre, publie ses résultats 2000. Le FAI enregistre une perte brute d'exploitation (Ebitda) de 142,7 millions d'euros et une perte nette de 227,2 millions d'euros après une perte de 24,4 millions d'euros sur l'année 1999, qui ne comportait que huit mois d'exercice. Liberty Surf enregistre donc des pertes multipliées par 9,3 pour un chiffre d'affaires décuplé. Après un début de séance dans le rouge, l'action Liberty Surf gagne 2,94% pour clôturer à 7,36 euros Les pertes annoncées sont pourtant supérieures aux prévisions les plus pessimistes des analystes financiers. " L'écart provient de la perte exceptionnelle de 24,4 millions d'euros principalement liée à des coûts de restructuration des filiales étrangères (Grande-Bretagne, Suède, Norvège), ainsi qu'à la dépréciation de notre participation dans Cyber Press Publishing (" Ciné Live "...)", explique Rafi Kouyoumdjian, le PDG du groupe. Il ajoute que Liberty Surf prévoit d'atteindre l'équilibre d'exploitation pour la fin 2001, la fusion avec Freesbee et Tiscali devant permettre de créer des synergies, en particulier en réduisant les coûts techniques et de marketing. A court terme, Liberty Surf devrait demeurer en tant que marque, comme l'a confirmé Renato Soru le 8 janvier 2001. Mais à plus longue échéance, le fondateur de Tiscali a dit et répété qu'il souhaitait que "les enseignes soient regroupées sous le même parapluie en Europe". L'arrêt des activités internationales de Liberty Surf semble donc inéluctable ; Liberty Surf récupérant les filiales françaises de Tiscali et de World Online, tandis que ses filiales étrangères seront logées dans Tiscali. Liberty Surf est désormais structuré en quatre pôles : grand public (accès Internet et portail), entreprises (accès Internet et hébergement de sites web pour les sociétés), télécoms et régie publicitaire. Le groupe entend se diversifier encore à l'avenir, pour être de moins en moins dépendant de ses activités Internet ; celles-ci n'ayant pas encore prouvé leur capacité à devenir rentables. |
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Révision des tarifs au 1er février 2001 | ||||||
Lancée en mai 2000, l'offre " Révolution " de Liberty Surf prorogée finalement
jusqu'au 31 janvier 2001 (kit) n'est pas reconduite.
Ce forfait offrait quatre heures de connexion Internet entièrement gratuites
(communications comprises) pour une durée d'un an. Au-delà des quatre
heures, la connexion était facturée 19 centimes la minute. Ces forfaits payants disparaissent pour être remplacés par d'autres aux noms moins exotiques : le forfait " Débutants " propose 5 heures pour 35 francs par mois ; le " Réguliers " 10 h/55 F ; le " Confirmés " 20 h/85 F et le " Assidus " 30 h/145 F. Au-delà du temps proposé, la minute est facturée 22 centimes. Si on rapporte le coût de la connexion à l'heure, les Tenerife, Bali
et Hawaï reviennent respectivement à 4,90, 4,31 et 3,53 francs/heure contre
un coût horaire de 7,00, 5,50, 4,25 et 4,83 pour les nouveaux forfaits
(étonnamment, le forfait de 30 heures est moins intéressant que le 20
heures). Si les nouvelles offres se situent parmi les plus intéressantes
du marché (et sans engagement sur une durée minimale), elles sont moins
économiques qu'auparavant. Par contre, pour toute souscription à l'un
des forfaits, Liberty Surf offre deux mois gratuits pour toute inscription
avant le 30 avril, soit 60 heures gratuites pour le forfait 30 heures.
Ces " jusqu'à 60 h gratuites " feront l'objet d'une campagne massive sur
la nouvelle série de kits de connexion Internet (kit)
souvent personnalisés au nom des nombreux partenaires, alphabétiquement
de BHV (kit) à Videlec (kit).
La promotion de 2 mois gratuits sera prolongée jusqu'au 31 mai 2001 (kit).
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Seconde incursion dans le haut débit | ||||||
Fin mai 2001, Liberty Surf, maintenant filiale française de Tiscali, propose à son tour un pack complet d'accès internet haut débit via la technologie ADSL, dans la lignée des offres de Wanadoo, Infonie, Mangoosta ou Club-Internet. L'offre destinée au grand public (débit maximum de 500 kbit/s en réception,
128 kbit/s en émission), baptisée " UpDate, nouvelle vague ADSL ", propose
pour 995 F un modem haut débit de marque Eicon, un kit d'installation,
le logiciel de protection anti-piratage Zonealarm et la dernière version
du jeu en ligne Mankind de Cryo (kit), auquel
il faut ajouter l'abonnement mensuel de 295 F ; des prix sensiblement
identiques à ceux de ses quatre concurrents. La formule professionnelle
repose sur un coffret matériel identique, mais un abonnement mensuel de
600 F HT par mois, pour des débits maximum de 768 kbit/s (réception) et
160 kbit/s (émission). La zone géographique couverte par cette offre se
limite pour l'instant à Paris, les Hauts-de-Seine (92), Lyon, Lille, Strasbourg
et leurs agglomérations. La couverture nationale est prévue pour septembre
2001. Dans un premier temps, cette offre "Update, nouvelle vague" sera proposée via des moyens de communication online (mail, bandeaux publicitaires) et le pack commercialisé dans 11 magasins Darty. En juillet 2001, Tiscali décide de ne plus commercialiser l'offre Turbo
ADSL de World Online (racheté fin 2000), au profit du pack Update ADSL
de Liberty Surf. La fin effective de l'offre est prévue pour la semaine
du 15 août 2001. Lors d'une conférence de presse, Albin Serviant, directeur marketing de Liberty Surf déclare que, devant les obstacles dressés par France Télécom, son offre est commercialisée " à perte ". " Pour l'instant, compte tenu de la situation, nous avons surtout un objectif de présence ", ajoute-t-il, alors que le conflit sur l'ouverture du réseau de téléphonie qui oppose les opérateurs alternatifs à France Télécom est à son apogée. Liberty Surf espère quand même gagner 20 % de parts du marché ADSL en France et rentabiliser ses offres haut débit d'ici la fin de l'année en fonction des avancées dans les négociations avec France Télécom ou de ce qui sera imposé à l'opérateur historique par l'Autorité de Régulation des Télécoms (ART). Liberty Surf, qui a promis un Ebitda positif en fin d'année, se dit prêt à limiter le nombre de ses abonnés haut débit si les conditions imposées par l'opérateur historique ne changent pas rapidement.
Ces 1.000 abonnés, principalement parisiens, qui ont pu profiter de cette offre promotionnelle, voient aujourd'hui leur contrat arriver à terme. Mi-juin 2001, Liberty Surf, dans un double souci d'économie et de simplification de ses offres, choisit de ne pas le renouveler, mais il propose un accès payant à ses services à 125 francs par mois. Au total, leur connexion ADSL devrait donc leur revenir à 433 francs par mois (l'abonnement Liberty Surf 125 F et Netissimo 263 F, plus la location du modem 45 F). Ils ont jusqu'à la fin du mois pour faire leur choix : sans nouvelles de leur part, le fournisseur d'accès désactivera automatiquement leur connexion. |
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50 heures pour 95 francs | ||||||
Liberty Surf lance à partir du 27 mai 2001 un nouveau forfait de 50 heures
de connexion pour 95 francs par mois (accès Internet et communications
compris) à destination des internautes assidus. La minute de connexion
supplémentaire est facturée 22 centimes. Cette campagne " 50 h pour 95F/mois
" va se traduire par une nouvelle série de kits (kit)
avec de nombreux partenariats, alphabétiquement de BHV à Videlec (kit).
Les formules 5 h pour 35 F par mois et 10 h pour 55 F par mois, accès Internet et communications compris (0.22 F la minute supplémentaire) et Totale liberté, l'accès gratuit hors coût des communications téléphoniques locales, restent en vigueur. Liberty Surf est le troisième fournisseur d'accès à lancer un forfait 50 heures à moins de 100 francs, après le forfait AOL, 50 heures pour 99 francs (kit) (mais il faut souscrire un engagement de 24 mois pour pouvoir en bénéficier) et celui de Free, 50 heures pour 98 francs (valable jusqu'au 30 septembre 2001). |
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Liberty Surf devient Tiscali Liberty Surf | ||||||
Depuis le 1er juillet 2001, Liberty Surf a été rebaptisé Tiscali - Liberty Surf et toutes les activités du fournisseur d'accès italien dans l'Hexagone sont regroupées sous le nom de Tiscali France. Conséquence de ce regroupement des marques (ou cobranding), le fournisseur d'accès italien cesse ses activités en nom propre, et envoie ses abonnés chez Liberty Surf. Les 12.000 anciens clients Tiscali ont reçu une lettre les informant de l'arrêt de leur abonnement Tiscali 7 heures pour 39 francs ou 25 heures pour 79 francs (kit). Les abonnés de Tiscali ont un mois pour changer leur abonnement et transférer leurs éventuelles pages personnelles. Au 31 juillet, les forfaits de 7 h et 25 h ne seront plus. A la place, ils se voient proposer les offres de Tiscali-Liberty Surf assorties d'un bonus : bénéficier de 30 % de temps de connexion supplémentaire pendant 6 mois sur les forfaits de 5 et 10 heures, respectivement à 35 et 55 francs, ainsi que 60 % sur sa formule à 20 heures, facturée 95 francs. Le fournisseur d'accès espère ainsi limiter la perte de clients. Concernant le service d'hébergement de pages personnelles fermant lui aussi à la fin du mois, un mail détaillant les formalités à accomplir afin de procéder à la migration des pages vers les services de Liberty Surf ou de Chez.com sera adressé aux cinq cents internautes concernés. Par ailleurs, les abonnés de Tiscali peuvent conserver leur adresse e-mail. Les changements pourraient ne pas s'arrêter là. En effet, Tiscali réorganise actuellement ses services à la fois entre les différents fournisseurs d'accès acquis en France (Freesbee, World Online (kit) et Liberty Surf) et ses activités à l'étranger. |
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50 heures pour 95 francs pendant 3 mois | ||||||
L'homme-sandwich "Forfaitor" de Liberty Surf présent en juillet 2001 dans trois spots publicitaires télévisés, vantant les mérites d'un forfait tout compris de 50 heures par mois pour 95 francs n'a pas été du goût de ses concurrents AOL France et Club Internet, qui attaquent en référé la société, respectivement les 15 et 16 juillet au tribunal de Commerce de Paris. La demande d'AOL France est motivée par ce qu'il considère être une publicité dénigrante, comparative et mensongère, alors que Club Internet ne retient que le volet de la publicité mensongère. En effet, à la lecture des conditions générales de l'offre, on apprend qu'il ne s'agit en fait que d'une promotion : le forfait n'est que de 20 heures mensuelles, assorties de 30 heures gratuites pendant les trois premiers mois de l'abonnement. Le tribunal de commerce n'a pas reconnu le caractère "comparatif et dénigrant" de la campagne télévisée dénoncé par AOL France. Mais, " En fait, cette offre est de 20 heures pour 95 francs par mois, plus 30 heures offertes pendant trois mois, note le tribunal dans sa décision rendue le 17 juillet. (...) De fait, en attirant l'attention du consommateur (...), sans préciser qu'il ne s'agit que de 50 heures pendant trois mois, Liberty Surf commet une publicité trompeuse, donc mensongère. " et dans son compte rendu du 26 juillet 2001, il interdit dorénavant à Tiscali-Liberty Surf "de diffuser sur tout support un message publicitaire ne faisant pas apparaître de façon claire et immédiate la limitation à trois mois des 30 heures gratuites". La campagne publicitaire de Tiscali-Liberty Surf incriminée (kit) n'est pas stoppée pour autant. La mention " Pendant 3 mois " sera apposée sur les spots consacrés au forfait 50 heures. Cette même mention figurera désormais sur le devant de la pochette, et non plus seulement à l'arrière, des kits de connexion diffusés par voie de presse (kit) à compter d'août 2001 sur la nouvelle série de kits et ses nombreux partenariats, alphabétiquement de BHV à Videlec (kit). |
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Tiscali achète Infonie et l'intègre dans Liberty Surf Group | ||||||
Le 17 octobre 2001, l'opérateur télécom belge Belgacom officialise la cession du fournisseur d'accès Infonie et des sites liés (Lokace) au groupe italien Tiscali, n°3 en Europe des accès et services internet ; Infonie sera intégré dans sa filiale Liberty Surf Group. C'est le quatrième FAI que Tiscali s'offre sur le marché français après Liberty Surf, World Online et Freesbee. Les 250.000 abonnés environ qu'Infonie apporte placent Tiscali alors au deuxième rang du marché derrière Wanadoo, mais devant AOL et Free. En effet, avec un potentiel total de 1,1 million d'abonnés actifs à 40 jours, Tiscali revendique une part de marché de 22 % (loin derrière Wanadoo et au coude à coude avec AOL). L'acquisition, qui sera approuvée le 23 novembre 2001 par les actionnaires de la société Infosources, actionnaire d'Infonie, sera faite en cash pour 5 millions d'euros. Un éventuel complément de 5 millions d'euros au maximum pourra être effectué fin janvier 2002 selon le nombre d'abonnés actifs d'Infonie migrant chez Tiscali-Liberty Surf. Le prix payé par Tiscali est très faible. Une acquisition finale à 7,5 millions d'euros valoriserait l'abonné Infonie à 30 euros seulement. En avril 2000, le Journal du Net estimait que l'opération de rachat de Club Internet par l'allemand T-Online s'était faite sur la base d'un abonné à plus de 7.000 euros ! Belgacom conserve les activités belges d'Infosources et propose aux actionnaires minoritaires de leur racheter leurs titres 0,70 euro pièce, un prix modique, même si Infosources cotait 0,65 euro le 17 octobre 2001 à la Bourse de Paris. Introduite l'équivalent de plus de 68 euros en mars 1996, l'action Infosources cotait encore autour de 35 euros en mars 2000 ! |
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Jackdot et Reciprok : les programmes de fidélisation de Liberty Surf | ||||||
Lancé en septembre (ou le 4 décembre? - selon les sources) 2000, Jackdot
est le programme de fidélisation commun aux sites du groupe Liberty Surf
dont l'annuaire Nomade.fr, le portail de pages personnelles Chez.com,
le site Monsieurcinéma.com, le site de communauté Respublica.fr et ceux
des FAI Liberty Surf, World Online et Freesbee. Pour l'internaute, qu'il
soit abonné à Liberty Surf ou non, le but était de surfer le plus possible
sur ces sites pour acquérir des points ("Dots" en anglais, d'où le jeu
de mots avec Jackpot) en fonction de la durée de la navigation et le nombre
de pages vues. ; les points accumulés pouvant être dépensés en services
ou en achat de cadeaux qui ne sont accessibles que via la boutique en
ligne Jackdot.fr. Tiscali-Liberty Surf abandonne Jack Dot pour lui substituer, depuis fin novembre 2001, Reciprok, un nouveau programme de fidélisation on line des seuls abonnés du groupe Tiscali France (avec les marques Liberty Surf, Freesbee, World Online et Infonie en cours de fusion). L'originalité de Reciprok est qu'il offre non pas des points cadeaux, mais des heures de connexion gratuites ; et à la condition que l'abonné se soit préalablement inscrit au programme. Une heure de navigation (en temps cumulé) égale grosso modo 100 points. L'abonné gagne une heure de surf gratuite pour 1.000 points cumulés. Ce qui signifie que Liberty Surf offre jusqu'à 10 % de temps de connexion en plus. De surcroît, 500 points de bienvenue sont systématiquement attribués à la première inscription, les abonnés de plus de six mois bénéficiant pour leur part de 1.000 points offerts. Si je ne connais pas de kit faisant mention de Jackdot, par contre il en existe beaucoup avec insertion du logo RECIPROK au verso à gauche à compter de décembre 2001, notamment le (kit), sans et avec logo. Le logo passera au verso à droite sur les kits datés de février 2002 (kit) L'introduction de Reciprok coïncide avec la promotion de fin d'année.
Tiscali Liberty Surf propose 50% de temps de connexion en plus pendant
3 mois sur tous les forfaits Internet. Ainsi, les forfaits Tiscali Liberty
Surf deviennent pendant 3 mois (compte tenu du passage à l'euro le 1er
janvier 2002) : Si les abonnés en accès gratuit à Internet dans la formule Totale Liberté continuent de ne payer que la communication locale à 14 centimes la minute, par contre la minute supplémentaire au-delà des forfaits est passée à 0,04 € (soit 0,28 F au lieu de 0,22 F auparavant ; ce qui deviendra avec l'avènement de l'euro " La facturation au-delà du forfait se fait à la seconde près (2.58 € TTC l'heure supplémentaire soit 16.92 F) " (kit). Soucieux d'atteindre la rentabilité avant la fin de l'année, Tiscali justifie cette discrète augmentation de 27% en arguant que " cette mesure nous a permis d'éviter l'augmentation des forfaits et de rester moins cher que Wanadoo ". Tiscali France, coté à la Bourse de Paris sous l'appellation Liberty Surf Group, ne réussira pas à atteindre l'équilibre d'exploitation. Pour un chiffre d'affaires 2001 de 110,6 millions d'euros, le groupe enregistrera un résultat brut d'exploitation (EBITDA) en perte de 62 millions d'euros et une perte colossale de 495 millions d'euros, suite à la dépréciation d'acquisitions payées trop cher. |
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Liberty Surf devient Tiscali le 15 avril 2002 | ||||||
Rafi Kouyoumdjian, président de la branche hexagonale de Tiscali, après une année 2001 consacrée à sa réorganisation, annonce fin janvier 2002 le regroupement de toutes ses marques sous la bannière unique de Tiscali dans un souci de cohérence et de communication. En effet, si Tiscali est le deuxième fournisseur d'accès en Europe avec une présence dans 14 pays, jusqu'à présent seuls 13 pays connaissaient le groupe sous la marque Tiscali. La France, avec quatre enseignes du groupe (Liberty Surf, World Online, Freesbee et Infonie), reste donc le dernier pays à passer à la marque unique. Les autres activités - outil de recherche, pages perso, comparateur de prix et site communautaire - " s'éclipseront au profit de la griffe unique Tiscali, afin de simplifier l'offre et l'accès aux services existants, et à venir.". L'opération devrait être bouclée, au plus tard, à la fin du premier semestre. Le groupe italien avait fait preuve de pragmatisme dans ses récentes
acquisitions françaises. Après l'achat de World Online fin 2000, Tiscali
avait d'abord fait apposer la discrète mention que c'était maintenant
" A Tiscali company " (kit) et avait plus tard
édité un kit Tiscali World Online (kit) qui était
resté unique. Pour les anciens abonnés à World Online ou Infonie, le rapprochement ne change pas grand-chose. Ils conservent leur adresse e-mail et les conditions commerciales initiales. En revanche, les futurs clients Tiscali bénéficient de nouvelles offres. A l'approche de la fête de l'internet (du 22 au 24 mars 2002), Club-Internet et Tiscali lancent, chacun de leur côté, une offensive commerciale sur le terrain de l'ADSL pour faire face à Wanadoo, là où celui-ci détient près de 90% du marché. Club-Internet lance le premier pack modem haut débit gratuit pour tout nouvel abonné souscrivant à son offre ADSL, entre le 26 février et le 31 mars, contre un engagement d'un an, à un tarif mensuel de 45 euros. Chez Tiscali, toute souscription à l'offre ADSL Update (à 151,50 euros), au cours du mois de mars, rapportera à son acquéreur un bon d'achat de 100 euros valable dans le magasin où l'internaute s'est procuré son pack modem ADSL. Le FAI compte neuf enseignes partenaires: BHV, Boulanger, But, Cora, Darty, Expert, Géant, Hypermédia et Komogo. L'abonnement est également d'une durée minimale d'un an, pour 45,50 euros par mois, plus 76,50 euros de frais d'activation de la ligne.
Tiscali France, la filiale de Tiscali S.p.A (pour Società per azioni, société par actions en italien - société anonyme), détenue à 94,5% par sa maison-mère, reste toujours cotée à la Bourse de Paris sous l'appellation Liberty Surf Group. Mais c'est la seule mention de Liberty Surf qui subsiste.
Rafi Kouyoumdjian, ancien directeur général de Liberty Surf, devenu président de Tiscali France début 2001 suite à l'acquisition de Liberty Surf par l'italien Tiscali, sera démis de son poste le 31 août 2004 et sera remplacé par Diego Massidda. Rafi Kouyoumdjian aura dirigé pendant quatre ans et demi le groupe Tiscali France (ou Liberty Surf Group selon le libellé de la société cotée en bourse). Quant à Tiscali France/Liberty Surf Group, on apprend le 5 avril 2005,
que Télécom Italia rachète la participation de près de 95 % du capital
que Tiscali S.p.A possède dans Liberty Surf S.A. au prix de 2,78 € l'action.
Le 17 août 2005, alors qu'il est monté à 98% du capital de Tiscali France, Telecom Italia annonce qu'il supprime la marque Tiscali au profit d'Alice (kit). La nouvelle entité sera dirigée par Diego Massidda, qui présidait Tiscali France. |
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