Retour à l'histoire de quelques FAI

----------------------Histoire de Comundo (avec Lycos)

Avertissement au lecteur : L'histoire de Comundo proprement dite occupe moins de 10% de cet article. En effet, Comundo fut un FAI créé par Lycos Europe, coentreprise au départ entre l'américain Lycos Inc. et le groupe allemand Bertelsmann. Mais l'histoire de Lycos Europe m'a paru si intéressante avec ses développements impactant Spray, Caramail et MultiMania chers aux internautes français qu'il m'a paru nécessaire de la conter.

 
  SOMMAIRE  
 

Les débuts de Lycos 1994 - 1997
Lycos multiplie les acquisitions
Rapprochement raté de Lycos avec USA Networks
Création de Lycos Europe en mai 1997
Gros développements en Allemagne et création de Comundo
L'introduction en bourse de Lycos Europe NV en mars 2000
Lycos France lance Comundo, l'accès Internet gratuit en avril 2000
Terra Networks prend le contrôle de Lycos Inc.
Lycos Europe acquiert Spray Network en septembre 2000
Rachat du danois Jubii par Lycos Europe
Lycos Europe rachète MultiMania en novembre 2000
Lycos Europe paie Spray moins cher que prévu
Lycos fait largement disparaître la marque Spray
Lycos Europe investit dans le commerce électronique
L'accès à Internet par Comundo en Allemagne en 1999 et 2000
Bertelsmann entame son retrait de l'accès à Internet
La guerre des chefs ou dissensions au sommet de Terra Lycos
Mai 2001. Jusqu'ici, ça va !
Septembre 2001. Rien ne va plus !
Changements à la tête de Lycos France
Un Lycos de moins sur le Nouveau Marché
Résultats 2001 de Terra Lycos et de Lycos Europe
L'année 2002 marque la fin des projets d'expansion
Résultats 2002 de Terra Lycos et de Lycos Europe
Accord-cadre entre Telefónica et Terra Lycos du 12 février 2003
OPA de Telefónica sur Terra Lycos en 2003
2003 Une année relativement tranquille pour Lycos Europe ?
Lycos Europe se lance (enfin) dans le haut débit en Allemagne, en 3 temps
Cession de Lycos USA au coréen Daum en 2004
2004 - Une année décidément très agitée !
Telefónica achève l'absorption de Terra Networks en 2005
Lycos Europe se bat en Allemagne dans l'ADSL
La restructuration de Lycos Europe touche la branche française
2006 - Lycos Europe multiplie les initiatives pour atteindre la rentabilité
Lycos vend le portail Spray.se puis son accès Internet suédois Spray
Lycos Europe lance la plateforme Internet Jubii en 2007 en Europe (et aux USA !)
Lycos Europe vend son activité allemande d'accès à Internet
La débâcle de Lycos Europe en 2008
2009 - 2010 : La liquidation
Epilogue

 
   
  Les débuts de Lycos 1994 - 1997  
 

Lycos est, à l'origine, un projet expérimental, qui a débuté en mai 1994, de moteur de recherche Web mené par le professeur Michael Loren Mauldin de l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh (Pennsylvanie-USA). Lycos Inc. a été créée en juin 1995 grâce à un financement en capital-risque de CMGI qui en devient propriétaire à 80% pour 2 millions de dollars.

Si Lycos est l'abréviation de la Lycosidae, nom d'une araignée qui chasse en se précipitant sur ses proies, la marque va construire son image en choisissant pour logo et mascotte publicitaire un labrador retriever noir nommé Lycos à qui on demande : " Go Get It! " (" Va Chercher ! ").

Robert " Bob " J. Davis devient PDG et premier employé de la nouvelle société Lycos en 1995. Il s'est concentré sur la transformation de l'entreprise en un portail Web financé par la publicité. Tandis qu'un site moteur de recherche aide les internautes à trouver ce qui les intéresse, un site Internet qui s'est peu à peu enrichi de services tels que réservation de billets, service d'information, de commerce électronique, annuaire électronique… est qualifié de " portail ".

Lycos tire ses revenus principalement de la publicité en ligne et du commerce électronique. L'objectif de Lycos est d'être le site en ligne le plus visité et le plus utilisé au monde, en augmentant la taille, la fréquence et la durée des visites des utilisateurs sur le Lycos Network tout en fournissant une publicité complète et convaincante et une plateforme commerciale pour ses partenaires. Dès le 2 avril 1996, la société est introduite en bourse au Nasdaq, juste avant ses deux concurrents Yahoo! et Excite, dont l'entrée en bourse a lieu le même mois. Le titre a ouvert à 16 $ et termine sa première journée de cotation à 21,94 $ avec une capitalisation de 300 millions de dollars pour 13,6 millions d'actions existantes. Lycos est non seulement le premier moteur de recherche Internet introduit en bourse, c'est aussi la plus jeune société jamais introduite au Nasdaq, après seulement 10 mois d'existence.

Lycos a commencé à offrir des services de courrier électronique en octobre 1997. La même année, devenu l'un des sites Web les plus populaires sur Internet en se classant à la 8ème place, Lycos est l'une des premières entreprises Internet rentables au monde (au cours du trimestre clos le 31 octobre 1997).

 
 
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  Lycos multiplie les acquisitions  
 

Lycos Inc. annonce le 3 février 1998 avoir acquis la société Tripod Inc. pour 58 millions de dollars en actions (qui cote alors 42,125 $), ajoutant ainsi une communauté en ligne à son service d'annuaire Internet.
Tripod est né en 1992 avec deux camarades de classe du Williams College, Bo Peabody et Brett Hershey, ainsi que Dick Sabot, professeur d'économie à l'école. Tripod, basé à Williamstown, Massachusetts, est un site Web qui offre à ses membres des outils de publication gratuits pour créer leurs propres sites Web et contenus sur des sujets tels que les médias, le travail, l'argent, la santé et les sports.
Lycos déclare que son acquisition ajoute près d'un million de membres dans la tranche d'âge des 18 à 34 ans et le place au cinquième rang des sites Web les plus visités. En rachetant Tripod pour améliorer ses services et attirer davantage d'utilisateurs, Lycos espère générer davantage de revenus publicitaires et de commerce électronique, et contrer les annuaires concurrents Yahoo! Inc. et Excite Inc., qui ont tous deux ajouté des fonctionnalités telles que le chat (dialogue en direct) et le courrier électronique pour créer des communautés en ligne.

Lycos le 11 août 1998 acquiert pour 133 millions de dollars Angelfire, un service Internet qui propose des services de sites Web.
Angelfire a été fondé en 1996 et s'est concentré sur l'hébergement de pages Internet personnelles. Le site avait été précédemment acheté le 20 octobre 1997 par WhoWhere, basé à Mountain View, en Californie.
Angelfire va fonctionner séparément de Tripod et comprendre des fonctionnalités telles que la création de blogs et un générateur de galerie de photos.

En octobre 1998, Lycos rachète la société Wired Digital et prend ainsi possession du moteur de recherche HotBot. En 1999, le moteur de recherche deviendra également un annuaire.
HotBot
a été un des premiers moteurs de recherche Internet, qui a été mis en ligne en mai 1996 en tant que service de Wired, magazine américain publié sur papier, et en ligne sur le site HotWired. Outre le moteur de recherche HotBot, HotWired a créé le site Webmonkey (site anglophone de tutoriels visant à la création de sites web).
Hotbot a été lancé en utilisant une stratégie marketing fondée sur de " nouveaux liens ", avec un robot prétendant indexer l'ensemble du Web chaque semaine, soit plus souvent que ses concurrents comme AltaVista. Son interface colorée et ses fonctionnalités impressionnantes (par exemple, la possibilité de rechercher n'importe quel mot saisi ou une phrase entière) ont été plébiscitées, faisant d'HotBot le 19ème site Web le plus visité en 1998.

En août 1999, Lycos acquiert Internet Music Distribution, Inc., créateur de Sonique, le lecteur audio le plus populaire, prenant en charge de nombreux formats audio dont MP3, permettant aux utilisateurs de lire des chansons converties en fichiers informatiques sur leur ordinateur personnel.

 
 
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  Rapprochement raté de Lycos avec USA Networks  
 

Aux termes d'un accord passé le 9 février 1999, Lycos Inc., qui était avec Yahoo! l'un des derniers grands sites portail sur Internet encore indépendant, annonce son intention de conclure une transaction avec USA Networks, Inc. aux termes de laquelle Lycos aurait été fusionnée pour devenir une filiale du groupe de chaînes de télévision thématiques USA Networks. L'accord conclu par les deux groupes prévoit une fusion de Lycos avec sa filiale TicketMaster Online-CitySearch. TicketMaster Online est le numéro un mondial de la vente de billets (sports, spectacles) sur Internet et CitySearch est un service d'infos locales.

La nouvelle entité, qui sera rebaptisée USA-Lycos Interactive Networks, sera contrôlée à 61,5 % par USA Networks, les actionnaires de Lycos détiendront 30 % du capital et ceux de TicketMaster les 8,5 % restants.

Sur la base des cours actuels, ce nouveau poids lourd du commerce électronique aura une capitalisation boursière de 18,5 milliards de dollars. Barry Diller, une figure de l'audiovisuel américain et président d'USA Networks, sera le président du nouveau groupe. Robert Davis, PDG de Lycos, y exercera les mêmes fonctions.

Ce rapprochement s'inscrit dans une série d'opérations touchant les sites Internet qualifiés de " portails ", quinze jours après la fusion d'Excite et de @Home, le service d'accès à l'Internet par le câble et une semaine après le rachat de GeoCities par Yahoo !
GeoCities, service d'hébergement Web gratuit fondé par David Bohnett et John Rezner fin 1994 et concurrent des sociétés Tripod et Angelfire entrées dans le groupe Lycos, a en effet été acquis en janvier 1999 par Yahoo! pour la coquette somme de 3,57 milliards de dollars en actions.

Après l'annonce du rachat de Lycos par USA Networks, le cours du titre Lycos a chuté de 26 % sur le Nasdaq. Si les petits porteurs s'interrogent sur la pertinence de l'accord, les principaux actionnaires de Lycos, au premier rang desquels se trouve CMGI, manifestent d'emblée leur vive opposition à une fusion qui, selon eux, sous-évaluerait leurs actions.

CMGI, ce fonds de capital-risque, a participé à la création de Lycos en juin 1995 et détient encore 18 % de son capital. En mai 1999, David Wetherell, le président de CMGI, bloque la fusion entre Lycos et USA Networks, estimant Lycos insuffisamment valorisé. De ce fait, les relations entre CMGI et Lycos sont maintenant tendues.

Le 12 mai 1999, USA Networks indique avoir annulé son projet d'achat du portail Internet d'un commun accord avec Lycos Inc.

Le 29 juin 1999, CMGI rachète 83% des actions d'AltaVista, le moteur de recherche jusque-là propriété de Compaq, le numéro un mondial de la micro-informatique, pour un montant d'environ 2,3 milliards de dollars.
La transaction va prendre la forme d'un échange d'actions. Compaq gardera 17% des actions et recevra en contrepartie 16,4 % de la firme de David Wetherell, ce qui en fera le premier actionnaire de CMGI.

CMGI va prendre une tout autre dimension avec la reprise d'AltaVista. Mis en ligne en décembre 1995 et développé par des chercheurs de Digital Equipment Corporation, ce moteur de recherche, qui est aussi un site portail, accueillerait 9 millions de visiteurs par mois.

Les relations ne se sont pas améliorées entre Lycos et CMGI depuis que ce dernier a racheté le moteur de recherche AltaVista, concurrent de celui de Lycos dont CMGI est également actionnaire.

La question de la complémentarité entre les deux moteurs s'est immédiatement posée. Le marché tablait sur une fusion entre Lycos et AltaVista. Mais elle ne s'est jamais produite.

 
 
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  Création de Lycos Europe en mai 1997  
 

Moins de deux ans après la création de la société, Lycos Inc. crée en mai 1997 Lycos Europe en association avec Bertelsmann, groupe de médias allemand d'envergure internationale. Christoph Mohn est nommé comme PDG de la coentreprise Lycos Europe.

Bertelsmann est le premier groupe européen de communication et le quatrième au niveau mondial. Son principal actionnaire, la Fondation Bertelsmann a été créée en 1977 par M. Reinhard Mohn, né en 1921, descendant de la famille Bertelsmann. C'est lui qui transforma l'imprimerie et la maison d'édition Bertelsmann, entreprise de taille moyenne fondée en 1835, en ce groupe multinational. Reinhard Mohn et sa famille ont transféré l'essentiel de leur portefeuille de titres Bertelsmann à la Fondation. Le groupe voit ainsi son capital protégé et s'assure une totale indépendance. Le groupe, dont Reinhard Mohn préside encore le conseil de surveillance, est présent dans tous les secteurs de la communication :
- la musique : BMG (Bertelsmann Music Group), qui a racheté RCA Records à General Electric en 1986, domine le marché du disque avec les majors Warner, Universal, Sony Music et EMI, ses principaux concurrents.
- l'audiovisuel : Bertelsmann détient les deux tiers de CLT-UFA (RTL Group), la société de production cinématographique et de programmes de télévision avec les chaînes associées (dont en France RTL 9, et 48 % de M6) et des radios.
- l'édition de livres : Bertelsmann est très présent en Allemagne, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Dans le domaine de la diffusion, la formule club a été une des sources de la prospérité de Bertelsmann, avec quarante millions d'abonnés dans le monde dont la filiale allemande se nomme " Der Club " et en France " France Loisirs " fondé en 1970 à parité avec les Presses de la Cité.
- la presse : Bertelsmann est présent dans 14 pays avec 120 titres, grâce au rachat de Gruner + Jahr, dont Bertelsmann détient 74,9% du capital depuis 1975 - éditeur des célèbres magazines Stern, Brigitte, Geo, Capital… Le groupe édite aussi des quotidiens allemands et s'est étendu aux Etats-Unis et en Europe centrale. Bertelsmann a créé Prisma Presse en France en 1978 et y édite notamment Télé-Loisirs, Femme actuelle, Prima, Voici, Geo, Gala, Capital, VSD...
- Internet : Bertelsmann a très tôt cru aux perspectives d'Internet, créant en 1995 "AOL Europe" une entreprise commune détenue par moitié avec America Online (AOL), un des premiers fournisseurs d'accès Internet (FAI) à proposer un accès Internet (depuis février 1991 aux Etats-Unis), déjà n°1 mondial des services en ligne.
Cette joint-venture est chargée de vendre en Europe les services et produits sous licence America Online. Ces produits comprennent notamment la connexion et l'accès à l'Internet, la messagerie électronique, la messagerie instantanée, et des contenus exclusifs accessibles via un logiciel propriétaire.

Christoph Mohn, fils de Reinhard, après trois ans au sein de BMG (Bertelsmann Music Group), et un bref passage dans le cabinet de conseil en gestion McKinsey & Company où il y traitait des développements liés à Internet et aux nouveaux médias, a soutenu la création de la coentreprise entre l'Allemand Bertelsmann et l'Américain Lycos Inc. et s'y est impliqué financièrement comme actionnaire important. C'est donc naturellement qu'il en devient le P-DG.

Lycos Europe entretient bientôt des versions locales des sites Lycos.com et Tripod dans toute l'Europe, soit en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne, en Italie, en Suisse, en Belgique, au Danemark, en Irlande, en Norvège et en Suède.
C'est ainsi que Lycos France est lancé en octobre 1997 avec Marie-Christine Levet comme directrice générale.

Lycos a pu déployer rapidement des services et du contenu à l'échelle mondiale grâce à sa stratégie de coentreprises internationales réussie. Parmi les portails, Lycos sera leader en termes de présence mondiale avec 65 sites dans 25 pays à travers le monde en Asie, Amérique latine, Europe et Amérique du Nord. Outre Lycos Europe avec Bertelsmann qui sera la plus grande des joint-ventures de Lycos à l'étranger, les partenariats de coentreprise de Lycos comprennent Lycos Japan, Lycos Korea, Lycos Asia et Sympatico-Lycos.

Lycos Japan. En mars 1998 est créé Lycos Japan KK comme base d'une joint-venture pour promouvoir et exploiter une version japonaise des sites Web Tripod et MailCity (annuaire en ligne de WhoWhere). Les partenaires de coentreprise sont Sumitomo Corporation, l'une des plus grandes entreprises du Japon, Internet Initiative Japan (kit), l'un des plus grands fournisseurs de services Internet du Japon, et Kadokawa Shoten Publishing Co, un important éditeur japonais. Lycos détient environ 47 % de la coentreprise.

Lycos Korea, créée en mars 1999 pour promouvoir les versions locales des sites Web Lycos et Tripod. Le partenaire est Mirae Corporation, importante entreprise sud-coréenne de haute technologie. Lycos et Mirae détiennent chacune 44,82 % de la coentreprise, le reste étant détenu par certains actionnaires minoritaires.

Lycos Asia, créée en septembre 1999 pour promouvoir les versions locales des sites Web Lycos et Tripod dans plus de 10 pays d'Asie, dont Singapour, la Chine, Taïwan, l'Inde et la Malaisie. Le partenaire de coentreprise détenue à 50 % chacun est Singapore Telecommunications. Lycos Singapore a été lancé en décembre 1999 et exploite des versions locales des sites Web Lycos.com en Chine, en Malaisie et à Singapour.

Sympatico-Lycos, Inc., une entreprise canadienne, lancée en février 2000 afin de promouvoir les versions locales du site Web de Lycos, de Tripod et de MailCity en partenariat avec Bell ActiMedia, entreprise de communications en ligne de premier plan au Canada (kit). Lycos détient 29 % de la coentreprise.

A côté de ces coentreprises, Lycos exploite ses sites Internet directement aux États-Unis et en Amérique latine. Ainsi, en octobre 1999, Lycos lance des versions locales des sites Web Lycos et Tripod en Argentine, au Brésil, au Chili, en Colombie, au Mexique, au Pérou et au Venezuela, ainsi qu'une version espagnole des sites Web Lycos et Tripod basée aux États-Unis.

 
 
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  Gros développements en Allemagne et création de Comundo  
 

Gruner + Jahr, dont Bertelsmann détient 74,9%, va jouer un rôle capital pour Lycos Europe.

Gruner + Jahr GmbH (Gesellschaft mit beschränkter Haftung - société à responsabilité limitée) est une société de médias allemande basée à Hambourg. Elle a été fondée en 1965 par Richard Gruner, John Jahr et Gerd Bucerius.
Le groupe ne se contenta pas d'éditer les magazines de langue allemande tels Brigitte, Capital, Gala, Geo et Stern, Gruner + Jahr s'est lancé dès 1995 dans le business numérique sur le World Wide Web devenant l'un des premiers fournisseurs professionnels de sites Web avec geo.de, mopo.de, stern.de et tvtoday.de. En juin 1997, en coopération avec l'Université technique de Berlin, la société a lancé Fireball, un moteur de recherche spécifiquement pour le contenu en langue allemande. De 1997 à 1999, Fireball a également été utilisé pour la recherche sur le Web de T-Online, le portail en ligne de Deutsche Telekom. En 1998, Fireball élargit son offre pour inclure un moteur de recherche spécialisé dans l'actualité appelé Paperball. Un service de messagerie appelé Firemail est également ajouté. En 1998, Fireball est le leader du marché allemand des moteurs de recherche.

Le 16 septembre 1999, on apprend que Lycos devrait proposer en Allemagne un service d'accès à Internet dénommé Comundo où l'utilisateur ne devra payer que le prix des communications téléphoniques au tarif local de Deutsche Telekom. Des services similaires sont déjà disponibles auprès de DellNet ou de Sony, mais contrairement à ceux-ci, Comundo de Lycos sera accessible dans toute l'Allemagne.
En novembre 1999, après une phase de "bêta test" réussie, Lycos Europe lance Comundo, son accès gratuit à Internet, en Allemagne. Naturellement, Bertelsmann profite de la notoriété de son club d'abonnés pour promouvoir le service Internet de Lycos (kit).


Le 1er octobre 1999, Thomas Middelhoff, le patron de Bertelsmann, annonce que Lycos Europe prévoit de reprendre Fireball, puis de s'introduire en bourse au début de l'année 2000.

L'objectif de la fusion est d'élargir la couverture du marché. Alors que le service Internet Fireball de la maison d'édition Gruner + Jahr propose une offre en ligne exclusivement adaptée à l'Allemagne, le portail Lycos propose des contenus pour 11 pays. Fireball a réalisé 68,7 millions de pages vues et 14 millions de visites en janvier 2000, Lycos Europe, avec la communauté de sites Web "Tripod", compte près de 200 millions de pages vues par mois.
Il est prévu de développer davantage " Fireball " conformément à la stratégie multimarque de Lycos.

Le rachat de Fireball va s'opérer en deux temps.
Début mars 2000, la filiale de Gruner+Jahr, G+J Electronic Media Services (G+J EMS), crée une nouvelle filiale Fireball Netsearch GmbH indépendante au sein de Lycos Europe, combinant les moteurs de recherche Fireball et Paperball, le service de messagerie gratuit Firemail et le site de cartes électroniques Firecard.
Dans un second temps, Gruner + Jahr a introduit Fireball et ses marques associées dans Lycos Europe NV en échange d'une participation dans la société, dont l'introduction en bourse est imminente.

Ainsi, Gruner+Jahr AG & Co et Bertelsmann AG détiendront ensemble 31,1 % du capital social de Lycos Europe NV, le partenaire américain Lycos Inc. 50,0 % ; les 18,9 % restants sont détenus par Christoph Mohn, directeur exécutif de Lycos Europe NV, en partie via une participation indirecte.

Ce même mois de mars 2000, Lycos Europe annonce l'extension de son réseau de sites, qui comprend déjà plusieurs moteurs de recherches (Lycos, proposé dans de nombreux pays européens et Fireball, concentré sur l'allemand), Tripod le service d'hébergement et de création de sites, et Comundo le fournisseur d'accès. En plus de Tripod, les sites HotBot (moteur de recherche avancé), Sonique (lecteur de musique MP3), Angelfire (sites de communauté pour les jeunes), MyLycos (page de démarrage personnalisable), tous propriétés de Lycos Inc. qui en a concédé la licence, vont compléter l'offre de services.

Comundo, le fournisseur d'accès gratuit à Internet, créé en novembre dernier, compte désormais 600.000 clients et devrait être introduit en France et en Grande-Bretagne au premier semestre 2000.

 
 
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  L'introduction en bourse de Lycos Europe NV en mars 2000  
 

Créé en mai 1997, Lycos Europe serait, selon son PDG Christoph Mohn, numéro deux européen des services Internet. Dès novembre 1999, son introduction en bourse est envisagée.

Sur l'ensemble de l'année 1999, Lycos Europe a réalisé un chiffre d'affaires de 20,1 millions d'euros et une perte d'exploitation de 26,1 millions du fait de l'explosion de ses dépenses de marketing liée notamment au lancement de campagnes de publicité en Europe pour Lycos et en Allemagne pour Comundo. Selon les analystes, le chiffre d'affaires devrait atteindre les 55 à 60 millions cette année et 120 millions en 2001. Le groupe prévoit d'atteindre l'équilibre en 2003-2004 sur la base de son offre actuelle.
Lycos Europe a plus que triplé son chiffre d'affaires à 13,6 millions d'euros sur les six premiers mois de l'exercice 1999/2000 qui sera clos fin juin, indique le groupe à la mi-mars.

Rappelons que si l'euro ne sera introduit que le 1er janvier 2002 sous sa forme fiduciaire (pièces et billets), il est en usage sous sa forme scripturale (dans les comptes) dès le 1er janvier 1999. En conséquence toutes les transactions boursières se font en euro depuis cette date avec une parité fixe (1 euro = 6,55957 francs français = 1,95583 deutsche mark = 166,386 pesetas espagnoles…).

Basé à Haarlem aux Pays-Bas, le groupe de services Internet Lycos Europe qui est désormais présent dans 11 pays du Vieux Continent, lance son introduction sur le Neuer Markt (Nouveau Marché) de la Bourse de Francfort, spécialisé dans les entreprises technologiques.

La fourchette indicative de prix a été fixée lundi 13 mars entre 19 et 24 euros.

L'Offre comprend 28 millions d'actions nouvellement émises, représentant environ 12,3 % de flottant, et est valorisée à 672 millions d'euros pour le prix maximum de 24 €.
Toutes les actions sont offertes par le biais d'une augmentation de capital, aucun des actionnaires existants ne vendant d'actions.
En outre, la Société a accordé une option de surallocation (en anglais : Greenshoe du nom de la société Green Shoe Manufacturing première à l'utiliser en 1963) pouvant aller jusqu'à 4,2 millions d'actions nouvelles émises, évaluées à 101 millions d'euros. Dans l'hypothèse d'un exercice intégral de l'option de surallocation, l'Offre sera valorisée à près de 773 millions d'euros et donnera lieu à un flottant de 13,9 %.
L'ensemble valorise Lycos Europe entre 4,4 et 5,6 milliards d'euros ; à des années-lumière de son chiffre d'affaires.

Le groupe a l'intention d'utiliser le produit de l'offre pour soutenir sa stratégie d'expansion, y compris l'amélioration des services existants, l'introduction de nouveaux services, une augmentation des dépenses de marketing (qui devraient représenter 150 millions d'euros par an au cours des quatre années à venir), et la réalisation d'acquisitions et de coentreprises. Lycos espère en fait que cet argent frais lui permettra de dépasser Yahoo! en tant que premier portail Web d'Europe.

L'émission d'actions a été extrêmement bien accueillie par les investisseurs institutionnels européens et les particuliers allemands. Il est vrai que Lycos avait mené une importante campagne de publicité en Allemagne pour son entrée en bourse. Les acheteurs ont demandé 33 fois plus de titres qu'il n'y en avait de disponibles. Dans ces conditions, le prix d'offre des actions a naturellement été fixé à 24 euros, le haut de la fourchette de prix.
Du fait de la forte demande, avant l'introduction, les actions ont été réparties par un système de tirage au sort, au terme duquel un investisseur sur cinq a été servi.

Christoph Mohn, PDG de Lycos Europe NV, déclare : "Nous pensons que la demande pour nos actions indique que les investisseurs sont convaincus par notre stratégie consistant à être un portail Internet paneuropéen doté de marques fortes " : Lycos, Fireball, Tripod, HotBot, Sonique, Angelfire et Comundo pour son portail Web, ses sites communautaires, son service d'accès Internet et d'autres opérations.

Tout le monde attend donc avec confiance les débuts de la cotation de l'action Lycos Europe sur le Neuer Markt de la Bourse de Francfort le mercredi 22 mars 2000.

L'introduction en bourse du portail Internet Lycos Europe s'est avérée être un nouvel échec pour les sociétés issues de la Nouvelle Economie - les télécommunications, les médias et Internet - alors qu'en général leurs titres s'arrachent.
L'action Lycos Europe avait été introduite au prix de 24 €, mais dès le début des cotations, son cours a baissé, descendant en séance jusqu'à 22,10 €, avant de clôturer la journée à 22,75 €, soit une perte de 5,5% pour les investisseurs.

"Le cours de l'action reflète l'ambiance qui entoure le secteur de l'Internet en ce moment et elle n'est pas si bonne ", a expliqué un porte-parole de Lycos Europe. Les marchés commencent en effet à tempérer leur frénésie d'achat d'actions de sociétés issues de la Nouvelle Economie. D'autant que les introductions en bourse deviennent pléthoriques. Après la communauté virtuelle MultiMania le 10 mars à Paris, Lastminute.com, l'agence de voyages, à la Bourse de Londres le 14 mars, on a eu le FAI Liberty Surf à la Bourse de Paris le 16 mars, le fournisseur de services Internet World Online à Amsterdam le 17 mars qui lève 2 milliards d'euros, Lycos Europe sur le Frankfurter Neuer Markt, aujourd'hui 22 mars. On attend l'entrée en bourse aux Pays-Bas de Chello d'UPC, mais surtout T-Online la filiale de Deutsche Telekom et de loin le plus grand fournisseur d'accès Internet en Europe, sera introduite le 17 avril prochain et si les spécifications ne sont pas encore connues, l'appel au marché des capitaux se chiffrera en milliards d'euros.

Les débuts boursiers décevants de Lycos Europe font suite aux mauvaises performances de plusieurs titres de société Internet qui ont vu leur cours passer en dessous de celui de leur prix d'introduction, comme Lastminute.com et World Online. Hier, 21 mars, World Online a continué de chuter à 29,95 € en clôture de la Bourse d'Amsterdam. Par rapport à son cours d'introduction de 43 € du 17 mars, la dégringolade est spectaculaire puisqu'elle atteint 30,3 %.

En réalité, nous assistons au dégonflement de la bulle Internet (cf. cet article dans l'histoire de World Online). Après un début d'année en hausse, les marchés européens de haute technologie se sont effondrés pendant la majeure partie du mois de mars. Le Nouveau Marché parisien a plongé de 26 % depuis le 10 mars ; le Neuer Markt allemand a chuté de 14 % par rapport à son sommet. Les actions européennes de la nouvelle économie sont surévaluées et continueront de chuter.

Malgré tout, Lycos Europe a réussi à lever 672 millions d'euros lors de l'introduction en bourse.

Après l'introduction en bourse, Lycos, Inc. détiendra 43,86 % de Lycos Europe, Bertelsmann AG et Gruner + Jahr AG & Co. en détiennent 27,4 %, Christoph Mohn 16,5 %, et les 12,3 % restants sont détenus par le public.

 
 
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  Lycos France lance Comundo, l'accès Internet gratuit en avril 2000  
 

Le service d'accès Internet gratuit Comundo, disponible en Allemagne où il compte déjà 600.000 inscrits depuis son lancement en novembre 1999, est proposé depuis début avril par Lycos France, élaboré avec l'opérateur de réseau UUNet.

Pour les spécialistes, Lycos arrive bien tard sur un marché où les offres d'accès gratuit à Internet sont déjà nombreuses et remontent pour les plus anciennes à avril 1999.

Comundo, offre d'accès sans abonnement et gratuit à Internet hors coût des communications téléphoniques locales, complète la gamme de services de Lycos France qui propose déjà le guide de recherche Lycos, un service de communauté avec l'hébergeur de pages personnelles Tripod.

L'accès à l'offre Comundo se fera, dans un premier temps, exclusivement par téléchargement. " Nous misons sur la simplicité pour nous différencier. Il n'y a aucun formulaire à remplir, ni d'installation à effectuer ou d'abonnement à souscrire", précise Marie-Christine Levet, la directrice générale de Lycos France. Pour son lancement, Comundo ne comprend donc pas de CD-Rom de connexion, de forfaits ou de formules spéciales.

Mais un kit de connexion sera élaboré dès la fin mai 2000 indiquant que Comundo est un service de Lycos Europe qui fournit, outre un accès gratuit à Internet, de nombreux services gratuits, musique, MP3… avec Lycos et page personnelle avec Tripod.

Au mois de juin 2000, Lycos/Comundo signe un partenariat dans le domaine du voyage avec Nouvelles Frontières. Pour Michel Bré, directeur général de NFonline filiale de Nouvelles Frontières, en échange de l'ouverture gratuite des services du fournisseur d'accès à nos 2.300.000 clients, nous le faisons bénéficier de notre réseau et de notre image avec une adresse électronique spéciale partagée en priorité du type dupont@nf.comundo.fr et le site www.nf.comundo.fr (kit)

BMG (Bertelsmann Music Group), la branche édition musicale du groupe, possède quelque 200 labels discographiques répartis dans 42 pays : Arista, Ariola, LaFace, RCA, Jive, Kingsize, Windham Hill, Nashville, Ricordi, etc. BMG va sur de nombreux CD 2 titres (ou " CD single ") de stars mondiales telles que Whitney Houston (kit), Santana (kit), Roch Voisine (kit) ou Christina Aguilera (kit) inclure un kit de connexion Comundo en 2000 et 2001.

Si Comundo ne propose en avril 2000 que l'accès sans abonnement et gratuit hors coût des communications, il est prévu dans un second temps que seront mis en place des forfaits tout compris comprenant des heures de communication.
A ma connaissance, ces forfaits ne verront jamais le jour en France.

Comundo se révèlera, selon des tests opérés en novembre 2000, être le plus rapide des fournisseurs d'accès Internet de l'Hexagone, et cela à toute heure, ses abonnés ne provoquant pas encore de saturation du débit total réservé auprès de UUNet (2,4 Go/s).

Maintenant en Allemagne et en France, Comundo sera disponible fin avril aux Pays-Bas et devrait également proposer son service en ligne au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie au cours des trois prochains mois.

 
 
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  Terra Networks prend le contrôle de Lycos Inc.  
 

Terra Networks, littéralement les " Réseaux de la Terre ", fournisseur d'accès Internet, filiale à 66,6 % de l'opérateur espagnol des télécommunications Telefónica (kit), fut introduite simultanément sur le marché madrilène et sur le Nasdaq le 17 novembre 1999 au cours de 11,81 euros pour les particuliers, 13 euros pour les investisseurs institutionnels, au début d'une période de folle spéculation sur les valeurs Internet. Dès le premier jour de cotation, Terra était la neuvième capitalisation boursière espagnole et valait plus de 10 milliards d'euros. Après un pic à 139,75 euros le 14 février 2000, le cours était encore de 62 euros le 16 mai 2000, soit malgré tout une hausse de 370% en 6 mois !
Terra Networks avec Telefónica en Espagne est l'équivalent de Wanadoo avec France Télécom dans l'Hexagone.

Attendue par les marchés depuis près d'une semaine, l'information est donnée le 16 mai 2000 : Lycos Inc., 4ème moteur de recherche et 3ème portail américain en termes d'audience, avec également une présence majeure en Europe, en Asie et en Amérique latine, confirme son intention d'être racheté par Terra Networks, pour 12,5 milliards de dollars dans le cadre d'une OPE (offre publique d'échange).
A elle seule, Terra Networks se classe au deuxième rang européen en termes de capitalisation boursière, derrière T-Online, filiale de Deutsche Telekom. Sa valeur boursière, supérieure à 17 milliards d'euros, est presque trois fois supérieure à celle de Lycos (5,94 milliards de dollars).

L'entreprise issue de cette fusion se nommera Terra Lycos. Le PDG de Telefónica, Juan Villalonga, sera président du directoire, alors que Robert Davis, directeur général de Lycos, conservera cette fonction chez Terra Lycos. Le siège opérationnel sera à Waltham (Massachusetts), près de Boston, où se trouve actuellement Lycos.

Si elle se réalise, l'opération sera la première acquisition majeure d'une entreprise américaine par un concurrent européen dans le monde de l'Internet. Terra Lycos constituera le troisième groupe Internet au monde, derrière America Online-Time Warner et Yahoo!

Outre l'Espagne, Terra détient des portails au Brésil, au Mexique, en Argentine, au Chili, au Pérou, au Guatemala et aux Etats-Unis, et est fournisseur d'accès dans tous les pays d'Amérique latine à l'exception de l'Argentine. L'Espagne, le Mexique et le Brésil représentent 82% du total du portefeuille.
Lycos possède 41% de Lycos Europe actif notamment en Allemagne et en France, est présent en Asie et l'est également en Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Mexique, Pérou et Venezuela).
Le nouveau groupe entend bien étendre son audience au sein des communautés hispaniques d'Amérique du Nord et en Amérique latine, régions où Telefónica dispose déjà d'infrastructures de télécommunications. Terra-Lycos sera présent dans 37 pays et souhaite réaliser 500 millions de dollars de chiffre d'affaires (559 millions d'euros) avec environ 50 millions de nouveaux utilisateurs et 175 millions de pages vues par jour en 2000.

Le 18 mai 2000, les modalités de l'offre d'échange d'actions sont communiquées. Les actionnaires de Lycos vont recevoir un nombre d'actions Terra Networks déterminé en multipliant le nombre d'actions ordinaires de Lycos qu'ils détiennent par le quotient égal à (1) 97,55 $ divisé par (2) le cours moyen de Terra Networks pour les dix jours de bourse précédant la réalisation de la fusion. Toutefois, si le cours de clôture moyen des actions Terra Networks indiqué au (2) ci-dessus est égal ou supérieur à 68,06 $, le rapport d'échange sera de 1,433. A l'inverse, si le cours de clôture moyen des actions Terra Networks indiqué au (2) ci-dessus tombe en dessous de 45,37 $, le rapport d'échange sera de 2,150 titres Terra Networks pour 1 de Lycos.
Terra Networks paiera en espèces toute fraction d'action due sur la base de la parité d'échange. Aucun rompu d'action ne sera émis.

Si l'opération fait sens pour le marché, son coût pour Terra Networks parait très élevé. La transaction s'effectue par échange d'actions, pour un montant de 12,5 milliards de dollars (13,9 milliards d'euros) aux cours actuels. Le prix de 97,55 dollars par action Lycos offert par Terra Networks représente plus du double du cours atteint par Lycos avant l'annonce des discussions mercredi 10 mai dernier. Ce jour-là, l'action Lycos avait clôturé au Nasdaq à 45 $.
Mercredi 17 mai, les titres de Terra ont chuté de 10% à la bourse de Madrid et ils perdaient près de 7% jeudi, à 52 euros, soit 46,48 dollars.

Après la fusion, les actionnaires actuels de Terra détiendront entre 54% et 63% du capital de la nouvelle société et ceux de Lycos, les 46% à 37% restants.


L'opération inclut également Bertelsmann, partenaire et actionnaire de Lycos Europe, dont il détient 27% du capital. Le géant allemand des médias s'engage à acquérir les services Internet et publicitaires de la nouvelle société pour un montant pouvant aller jusqu'à 1 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années.
Bertelsmann est tenu de payer 325 millions de dollars pour les services à rendre au cours des première et deuxième année à compter de la date de réalisation de la fusion entre Lycos et Terra. Tandis que Bertelsmann peut acheter jusqu'à 675 millions de dollars de services au cours des troisième, quatrième et cinquième années après le regroupement. Telefónica s'est engagée à acheter, si nécessaire, tout ou partie de ces services au cours des troisième, quatrième et cinquième années que Bertelsmann n'achètera pas, jusqu'à concurrence des 675 millions de dollars.
De son côté Terra Lycos bénéficiera d'un accès privilégié aux contenus (catalogues de livres, CD et films) du groupe allemand de medias.

La fusion projetée doit être bouclée au troisième trimestre 2000, sous réserve de l'approbation par les autorités de la concurrence et des actionnaires.

Juan Villalonga ne deviendra pas président de Terra Lycos. Il démissionne en juillet 2000 de son poste de président du géant espagnol des télécommunications Telefónica pour une sombre affaire de délit d'initié (dont il sera innocenté dès août 2000 par la commission boursière espagnole, la Comisión Nacional del Mercado de Valores). César Alierta est nommé directeur général et président de Telefónica SA (sociedad anónima) le 26 juillet 2000. Il obtiendra de nombreuses distinctions pour son action à ce poste.

Joaquim Agut est nommé comme nouveau président exécutif de Terra Networks en remplacement de Juan Villalonga le 10 août 2000. Son action sera très critiquée.

En septembre 2000, avant l'échange d'actions, en application d'une des clauses de la fusion, Terra Networks réalise une augmentation de capital de 2,2 milliards d'euros (2 milliards de dollars environ ; 370 milliards de pesetas), à un prix de 62 euros par action, qui était le cours de clôture de l'action ordinaire Terra Networks le 16 mai 2000, date de l'annonce de la fusion.
Telefónica, maison mère de Terra, a souscrit pour la quasi-totalité de l'augmentation de capital, s'étant engagée à compléter la partie de l'opération qui resterait non souscrite par les autres actionnaires de Terra.

Si l'année dernière, Lycos avait conclu un accord complexe visant à se regrouper avec USA Networks Inc. qui avait provoqué une violente opposition des investisseurs qui trouvaient l'offre d'USA Networks insuffisante, Terra Networks, en revanche, s'est montré très généreux pour séduire les actionnaires de Lycos, au premier rang desquels se trouve CMGI avec 10 % des actions. Aussi CMGI a-t-il voté le 9 octobre en faveur de la fusion avec le groupe espagnol.
Les autres actionnaires de Lycos se prononceront le 27 octobre également favorablement.

Les précédentes étapes techniques ayant été franchies avec succès, tant du côté des actionnaires espagnols que des autorités de régulation, l'opération de fusion entre Lycos Inc. et Terra Networks peut être menée à son terme. Les actionnaires actuels de Lycos contrôleront entre 41 % et 50 % du capital de la nouvelle société Terra Lycos, en fonction des cours respectifs des deux groupes, puisque l'opération se négocie en échange d'actions.

Mais l'offre publique d'échanges en actions, estimée à 12,5 milliards en mai 2000, ne l'est plus aujourd'hui qu'à 4,5 milliards de dollars environ, soit 64% de moins en 6 mois, à cause du dégonflement de la bulle Internet.
Si Lycos en mai 2000 avait une action comprise entre 45 et 65 dollars et a bien résisté, bouclant la séance du vendredi 27 octobre à 41 dollars, Terra Networks, pour sa part, a vu son action sur le Nouveau Marché de la bourse espagnole dégringoler depuis début mars (alors à 130 euros environ), vers 50 à 65 euros en mai, pour clôturer vendredi à 25,7 euros. Le cours de l'action Terra Networks du 19 septembre 2000 équivalait à 43,00 $.
Compte tenu de la chute du cours de Terra Networks, le rapport d'échange de titres, pour la fusion, est de 2,15 actions du portail espagnol pour une action du portail américain, en application des modalités de l'offre d'échange d'actions communiquées le 18 mai 2000.
Le portail fusionné voit le jour avec une capitalisation de 15,6 milliards d'euros, contre 31,4 milliards il y a cinq mois. A l'époque, Terra valait 17,6 milliards d'euros, pour 13,8 milliards pour Lycos.
La nouvelle société devient pourtant un des premiers acteurs mondiaux du secteur (regroupant à la fois des portails et des accès à l'Internet). Terra Lycos détient par ailleurs 49 % de l'opérateur mobile espagnol Telefónica Moviles et dispose de 3 milliards de dollars de trésorerie, surtout grâce aux 2 milliards apportés par Telefónica lors de l'augmentation de capital et aux achats de Bertelsmann.

La transaction a été clôturée en octobre 2000 et la société fusionnée renommée comme prévu Terra Lycos, bien que la marque Lycos ait continué à être utilisée aux États-Unis. Ailleurs, la société a continué d'être connue sous le nom de Terra Networks.

 
 
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  Lycos Europe acquiert Spray Network en septembre 2000  
 

Tandis que Terra Networks, filiale de l'opérateur téléphonique historique espagnol Telefónica, rachète sa maison-mère américaine Lycos Inc., l'entité européenne Lycos Europe NV s'émancipe en annonçant le 21 septembre 2000 l'acquisition de la société d'origine suédoise de portail et fournisseur d'accès Internet Spray Network NV, une des success stories du Web européen, pour 674 millions d'euros en actions.

Les deux groupes sont aussi des fournisseurs d'accès (Comundo et Spray respectivement), qui cumuleraient à eux deux 8,7 millions de comptes.

Spray Network est une société européenne de médias en ligne proposant une gamme intégrée de services Internet. A travers son réseau de portails, Spray Network propose à ses utilisateurs des contenus éditoriaux, des services d'e-commerce et de communication ancrés localement et adaptés à chaque pays.
Le groupe suédois s'est implanté dans huit pays européens : outre la Suède, au Danemark, en Finlande, en Norvège, en Allemagne, en France, en Italie et en Tchéquie. En février dernier, Spray s'est notamment illustré en rachetant le spécialiste français du courrier électronique Caramail (plus de 2 millions d'utilisateurs).
En juin 2000, Spray Network comptait environ 530 millions de pages vues et 5,7 millions de visiteurs uniques. Au cours de son exercice de douze mois clos le 30 juin 2000, Spray a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 28,5 millions d'euros.

Lycos Europe est une société de médias en ligne leader et exploite un réseau paneuropéen de sites Web, en neuf langues, et est l'une des destinations en ligne les plus visitées d'Europe avec 384 millions de pages vues.
Les portails Lycos et Fireball de Lycos Europe, sa communauté Tripod et son service d'accès Internet Comundo offrent une large gamme de services intégrés sur Internet, notamment l'accès, la recherche, le contenu et les communautés personnelles. Le réseau Lycos Europe est un média attractif pour les annonceurs et les sociétés de commerce électronique dans toute l'Europe. Lycos Europe facilite le commerce électronique en intégrant les produits et services proposés par des partenaires, tels que BOL (Bertelsmann on line - en France Books on line), une librairie et un magasin de musique en ligne, directement dans ses fonctions de recherche, de navigation et de contenu.
Grâce à sa relation étroite avec ses actionnaires majoritaires, Lycos Inc. et Bertelsmann AG, la société a pu tirer parti de la force de leurs marques, de leur expertise en matière de médias et d'Internet, ainsi que de leur infrastructure administrative et de leurs capacités en termes de technologie, de contenu et de distribution.

Le rapprochement se fera par échange d'actions. Lycos Europe, qui est majoritairement détenu par Lycos Inc. (31%) et Bertelsmann (19,3%), va acquérir la totalité des actions de Spray Network auprès de ses propriétaires, à savoir Spray Ventures et Investor, le holding financier de la famille Wallenberg, en échange de l'émission de 84.300.000 actions B de Lycos Europe.

Sur la base du cours de clôture au Neuer Markt du 20 septembre 2000 des actions Lycos Europe, soit 8,0 €, la transaction valorise le capital social de Spray Network à 674,4 millions d'euros.

De plus, les principaux actionnaires de Spray Network se sont engagés à injecter 100 millions d'euros par une augmentation de capital dans la nouvelle entité pour financer la poursuite du développement de la société issue du regroupement. Dans ce cadre, 10.000.000 actions nouvelles Lycos Europe seront émises et payées en espèces. Spray Ventures souscrira à 7.900.000 actions B et Investor souscrira à 2.100.000 actions B de Lycos Europe, au prix de 10 euros, ce qui apporte 100 millions d'euros en numéraire. L'investissement s'effectuera en quatre étapes, d'un montant de 25 millions d'euros chacune. La première étape sera franchie une fois la transaction finalisée, la seconde le 1er janvier 2001, la troisième le 1er juillet 2001 et la dernière le 1er janvier 2002. Spray Ventures et Investor se sont engagés à ne pas vendre ces actions B pendant six mois.

Après l'échange d'actions et l'investissement, Spray Ventures détiendra 58,8 millions d'actions B dans Lycos Europe, ce qui correspond à 18,3 % du capital social de Lycos Europe, et Investor détiendra 15,5 millions d'actions B dans Lycos Europe, soit 4,8 % du capital social. Tandis que la participation de Lycos Inc. dans Lycos Europe sera réduite de 43,86 % à 31,03 % du capital social en circulation en supposant l'émission de 94.300 000.actions.

Lycos Europe et Spray Network ont finalisé la transaction le 23 octobre 2000, après quoi le nombre total d'actions de Lycos Europe s'élève à 322,3 millions.

La structure de l'actionnariat de Lycos Europe devient alors la suivante : Terra Lycos 31 %, Bertelsmann/ Gruner+Jahr 19,3 %, Spray Ventures 18,3 %, Christoph Mohn 11,7 %, Investor 4,8 % et le public 14,9 %.

Conseil d'administration et direction
La direction exécutive de Lycos Europe, composée du directeur général Christoph Mohn et du directeur financier Jens Uwe Intat, sera renforcée par le Suédois Johan Ihrfelt, ex-PDG de Spray Network. Il devient vice-président exécutif de Lycos Europe, en charge du secteur d'activité Spray Network.
Le conseil d'administration de Lycos Europe sera également élargi avec Daniel Sachs, PDG de Spray Ventures, et Jonas Svensson, l'un des fondateurs de Spray Ventures.
Marie-Christine Levet reste PDG de Lycos France.

Intérêts stratégiques de la fusion
Le rachat du portail scandinave Spray Network doit permettre à Lycos Europe de former le leader européen des médias en ligne grâce à des synergies majeures et des atouts complémentaires. Comme l'assure Tomas Fellbom, président de Spray France, " Les deux groupes sont très complémentaires géographiquement, puisque Spray est très présent en France et en Scandinavie, alors que Lycos détient de très bonnes parts de marchés en Allemagne, en Espagne, et au Royaume Uni ".
Après cette acquisition, précise Lycos Europe dans un communiqué, le nouvel ensemble sera le premier portail de Scandinavie, le numéro deux en Allemagne, l'un des cinq premiers en France et le principal site de communauté en Italie. L'ensemble totalise 914 millions de pages vues mensuelles pour 8,7 millions d'utilisateurs et 19 millions de visiteurs uniques dans douze pays : Belgique, Danemark, Allemagne, France, Italie, Pays-Bas, Norvège, Suède, Suisse, Espagne, Royaume-Uni et Irlande.

Lycos précise que l'acquisition de Spray n'est que la première étape d'une stratégie visant à consolider le marché européen des portails. "Nous prévoyons d'autres acquisitions", déclare un porte-parole du groupe.

Le nouveau Lycos Europe assure que la fusion s'appuiera, comme sa maison-mère Lycos Inc. aux Etats-Unis, sur le modèle d'un groupe multimarques avec des passerelles vers les autres marques du réseau et il n'entend pas en supprimer une seule. Pour le seul marché français, le groupe disposera de quatre marques fortes : Lycos, Tripod le site de pages personnelles, Spray et Caramail le service de courrier électronique gratuit ; sans compter Yarps (portail communautaire homosexuel) et PageFrance. Pour ses dirigeants, la force de Lycos réside dans ses outils de recherche, de navigation et dans ses pages personnelles, tandis que Spray est surtout réputé pour ses outils de communication et son offre de contenus décalés et a une image jeune et branchée.

En ce qui concerne leurs offres distinctes dans la fourniture d'accès (respectivement Comundo pour Lycos et Spray), les deux sociétés envisagent pour l'instant de les conserver, comme leurs marques dans les contenus.
Les deux groupes considèrent toutefois que "la fourniture d'accès est un service complémentaire offert à nos utilisateurs. Mais nous ne sommes pas et nous ne voulons pas devenir des fournisseurs d'accès. Nous sommes des médias".

Intérêts financiers de la fusion
L'opinion générale sur le marché était que Spray ne pouvait conquérir l'Europe seul et que la seule option possible était de s'allier avec un acteur international majeur. Avec Lycos Europe, propriété de l'hispano-américain Terra Lycos et du géant allemand des médias Bertelsmann, c'est désormais chose faite, l'acquéreur ayant promis que le réseau Spray conserverait son identité et sa marque propre.

Lycos Europe annonce le 5 septembre 99,7 millions d'euros de pertes pour l'année fiscale 1999-2000 (contre une perte nette de 8,7 millions l'année précédente) à cause d'importants coûts de promotion et de marketing et a donc les mêmes difficultés pour être rentable que Spray.

Mais si le nouvel ensemble issu de la fusion n'affiche qu'un chiffre d'affaires de 68,7 millions - 40,2 pour Lycos et 28,5 pour Spray - sur les douze mois clos le 30 juin 2000 (pour des pertes avant impôts et charges de 174,9 millions !), il dispose d'un trésor de guerre de 680 millions d'euros, grâce aux 672 millions d'euros levés lors de l'introduction en bourse de Lycos Europe en mars dernier à Frankfort et l'investissement de 100 millions d'euros dans la société consenti par Spray Ventures et Investor AB.

Pour Lycos Europe, qui n'est jamais parvenu à concurrencer sérieusement son grand rival Yahoo!, cette opération constitue une opportunité unique de renforcer son audience pour un prix correct. Avec Spray qui totalise environ 6,5 millions de visiteurs uniques par mois sur huit pays, le visiteur du site communautaire d'origine suédoise est valorisé entre 104 et 115 euros, " ce qui est raisonnable par rapport aux autres portails européens." selon les analystes.

La Bourse réagit favorablement à l'annonce du rachat de Spray. Alors que depuis son introduction à 24 €, l'action Lycos Europe a perdu les deux tiers de sa valeur, elle gagne 4,88 %, à 8,39 euros.

 
 
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  Rachat du danois Jubii par Lycos Europe  
 

En mars 2000, les propriétaires du plus grand portail Internet danois Jubii avaient accepté d'être rachetés par Spray sous la condition que celui-ci soit introduit en Bourse. Spray Network s'étant vu contraint de renoncer à son projet d'introduction, l'opération n'a pas abouti.

Cependant, à l'occasion du rachat de Spray Network par Lycos Europe, le directeur général de Jubii, Henrik Sørensen, déclare qu'ils ont reçu un communiqué de presse interne de Lycos Europe d'où il ressort que Jubii est inclus dans la transaction entre les deux groupes, même si Lycos dispose d'un moteur concurrent au Danemark.

En novembre 2000, le rachat de Jubii par Lycos Europe est finalisé. Le portail Jubii a l'apparence des autres portails Lycos. Seul le logo change.

 
 
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  Lycos Europe rachète MultiMania en novembre 2000  
 

Quelques jours seulement après avoir finalisé le rachat du portail suédois Spray, Lycos Europe annonce le 1er novembre 2000 le rachat de l'espace communautaire français MultiMania, par échange d'actions pour un montant de 222 millions d'euros.

MultiMania est un service d'hébergement de pages Internet personnelles. MultiMania est issu du rapprochement, en septembre 1998, du site communautaire Mygale (hébergeur Web gratuit de "sites perso" fondé en 1996 par Frédéric Cirera) et de MultiMania Production fondé en septembre 1995 par Michel Meyer, Olivier Heckmann, Erik Robertson, Yves Tuet et Nicolas Malherbe, 23 ans en moyenne. Michel Meyer prend les rênes comme PDG.

La fusion des deux sites a donné naissance au site MultiMania, qui propose toujours un service d'hébergement web gratuit, mais cette fois en intégrant des bandeaux publicitaires au sein des pages web. MultiMania est un site dit de communauté, permettant aux internautes de créer leurs propres pages, de dialoguer et de visiter les pages des autres, avec forums de discussion, pages perso, mail gratuit, annuaires thématiques... Le site totalise 40.000 membres, emploie 15 salariés, lève 20 millions de francs auprès de Sofinnova Partners et de la Financière des Cinq (FD5).
L'équipe originelle perd alors quatre de ses éléments : Frédéric Cirera, Nicolas Malherbe, Erik Robertson, enfin Yves Tuet, à l'époque directeur financier, qui sera remplacé par Philippe Lobet qui prépare une ultime levée de fonds (auprès de Paribas affaires industrielles et d'Intel Corp. le géant américain des processeurs) et conduit l'introduction en Bourse.
En 1999, MultiMania devient le troisième site web francophone en termes de visiteurs. Ses principaux concurrents sont alors Chez.com d'iBazar, qui sera intégré au sein de Liberty Surf en mai 2000 et iFrance, racheté le même mois par Vivendi.

Le 8 mars 2000, dans l'euphorie de la bulle Internet, MultiMania est introduit en bourse à 36 euros au Nouveau Marché de Paris. Le capital de la société est alors divisé en 6.145.344 actions auxquelles s'ajouteront les 1.560.000 émises à l'occasion de l'introduction en bourse, à destination du public, soit environ 20 % du capital à l'issue de l'augmentation de capital. A 36 euros, MultiMania serait valorisé 277 millions d'euros. Une valorisation qui laisse déjà quelque peu rêveur quand on regarde les données financières de la société : 5,2 millions d'euros de pertes en 1999 pour un chiffre d'affaires de 1,37 million d'euros.
Les demandes ont été si importantes que la cotation a été reportée de deux jours. Le vendredi 10 mars 2000, MultiMania est enfin coté et le cours de l'action s'envole à 125 euros, mais recule ensuite à 103 euros en clôture. La chute du cours a été si forte lundi 13 que la cotation a dû être interrompue trois fois, et le 15 mars au matin MultiMania était tombé à 75 euros. Après le dégonflement de la bulle internet, le cours de l'action continue de baisser fortement.
Le 7 août 2000, l'action cote 18,76 euros en hausse de 4,51 % après l'annonce d'un chiffre d'affaires au premier semestre de 1,931 million d'euros en hausse de 412 % par rapport au premier semestre de l'an passé, mais des pertes de 6,25 millions d'euros.
MultiMania avait 295.000 membres hébergés gratuitement fin décembre 1999, et 580.000 fin septembre 2000. De même, début janvier 2000, il comptait 115 millions de pages vues par mois et en septembre 160 millions. Il revendique 600.000 visiteurs uniques en décembre dernier et 1,3 million en septembre. De quoi susciter des convoitises. D'autant que l'entreprise dispose encore d'un trésor de guerre de 55 millions d'euros restant de l'introduction en Bourse en mars dernier.
Les rumeurs de rachat se succèdent et le cours de Bourse fluctue d'ailleurs au rythme de celles-ci.

Intérêt de l'opération pour les 2 parties

Pour MultiMania. L'environnement du marché ayant évolué et ses concurrents ayant accéléré la concentration avec, par exemple, l'achat de Chez.com par Liberty Surf, la croissance externe passe par l'intégration à un grand groupe qui bénéficie d'une masse critique européenne. En France, la société va être intégrée à un ensemble plus large composé des dernières acquisitions de Lycos Europe : Spray, Caramail et MultiMania.

Michel Meyer, le PDG et cofondateur avec Olivier Heckmann de MultiMania, considère qu'en termes de multiple de chiffre d'affaires, sa société, reprise pour 222 millions d'euros, est bien valorisée à 43 fois le chiffre d'affaires prévisionnel pour 2000 de 5,1 millions d'euros. Il devrait conserver son poste et la marque MultiMania être préservée.
En cas de réussite de l'opération à 100%, les anciens actionnaires de MultiMania détiendront 6,4 % de Lycos Europe qui va demander une cotation à la Bourse de Paris, ce qui permettra aux actionnaires français de rester sur leur marché.

Pour Lycos Europe, filiale de Bertelsmann et Terra Lycos, "Cette opération constitue une nouvelle étape dans la stratégie de Lycos Europe, qui est de figurer parmi les trois premiers acteurs sur chacun des plus importants marchés européens" (Allemagne, France, Grande-Bretagne). Sans compter les pays scandinaves où il est leader.
Lycos Europe revendique, avec ce nouvel actif obtenu par émission d'un peu moins de 22 millions d'actions sans aucun déboursement, la place de premier réseau en ligne d'Europe avec près de 1,1 milliard de pages vues mensuelles et 21 millions de visiteurs uniques par mois et plus de 9 millions de membres.

Lycos Europe confirme avec ce rachat sa détermination à rattraper les leaders américains AOL, Yahoo! et MSN, et les nationaux, T-Online en Allemagne et Wanadoo en France.
Avec MultiMania et ses deux autres sites communautaires Tripod et Angelfire, Lycos est leader des communautés Internet sur le marché européen, avec plus de 2,5 millions de membres.

Après le rachat en septembre du fournisseur d'accès Spray (déjà propriétaire du site d'e-mail gratuit Caramail), Lycos devient en seulement quelques semaines, avec 470 millions de pages vues par mois sur ses sites Lycos.fr, MultiMania, Spray et Caramail, 6 millions d'utilisateurs enregistrés et 2,5 millions de visiteurs uniques, le deuxième portail Internet en France, juste derrière Wanadoo, devant Yahoo! France.

L'offre publique d'échange

Lycos Europe annonce le 2 novembre 2000 les modalités de l'offre publique d'échange (OPE) amicale envisagée sur la totalité du capital de MultiMania, le dernier hébergeur communautaire français qui restait encore indépendant.

La parité d'échange est de 7 nouveaux titres Lycos Europe (coté au Neuer Markt allemand) pour 3 actions MultiMania (cotée au Nouveau marché parisien). Sur la base du cours de clôture de Lycos Europe mardi 31 octobre (10,10 euros), le prix proposé pour une action de MultiMania s'élève à 23,57 euros (= 10,10 x 7 / 3), et valorise MultiMania 222 millions d'euros au total. Il s'agit d'une modeste prime de 9,6 % par rapport au dernier cours de la société française (21,5 euros mardi), la cotation du titre MultiMania ayant été suspendue mercredi.

L'offre est conditionnée à la réussite de l'obtention par Lycos Europe d'au moins 67% des droits de vote de MultiMania, ce qui ne posera aucune difficulté. En effet, non seulement le directoire et le conseil de surveillance de MultiMania ont approuvé la transaction et recommandent aux actionnaires d'accepter l'échange, mais 70,6 % lui sont déjà acquis. Les fondateurs et dirigeants de MultiMania, ainsi que les fonds de capital-risque Sofinnova et Paribas affaires industrielles, qui représentent ensemble 31,7% du capital du groupe ont en tout cas déjà donné leur accord ; ensuite un groupe détenant au total 38,9% (comprenant entre autres les fonds FD5 et IGF) s'est déclaré " prêt à le faire ", selon le communiqué du 1er novembre. Seul Intel Corp., le géant américain des processeurs, qui possède environ 10 % de MultiMania, n'a pas fait part de ses intentions.

Le 16 novembre 2000, l'offre publique d'échange de Lycos Europe sur la totalité du capital de MultiMania est déclarée recevable par le Conseil des marchés financiers (CMF). L'action MultiMania clôture ce jour-là à 17,96 euros.

L'OPE de 7 actions Lycos Europe NV pour 3 actions MultiMania est ouverte le 18 décembre 2000 et close le 29 janvier 2001. A cette date, MultiMania ne cote plus que 7,61 euros.

A l'issue des opérations lui ayant permis de détenir 93,82% du capital et des droits de vote de MultiMania, Lycos Europe, cotée sur le Neuer Markt allemand, a comme promis demandé l'admission de ses titres également à la Bourse de Paris.
C'est le 16 février 2001 que le titre Lycos Europe fait son apparition sur le Nouveau Marché de la place de Paris, alors qu'il est coté depuis le 22 mars 2000 sur le Neuer Markt à Francfort. L'action Lycos Europe clôture à 3,35 euros à Paris, tandis que le titre MultiMania est à 6,72 euros. La Bourse de Francfort demeurera toutefois la place de marché principale pour Lycos Europe.

Présent dans douze pays, Lycos Europe a mené ces derniers mois une politique d'acquisitions soutenue avec le rachat de Spray puis de MultiMania alors que sa maison-mère Lycos Inc. fusionnait avec l'espagnol Terra Networks.

A l'issue de l'OPE sur MultiMania, le capital de Lycos Europe se répartit entre Terra Lycos (29 %), Bertelsmann (18,1 %), Spray Ventures (17,1 %), Christoph Mohn, PDG de Lycos Europe et héritier de la famille fondatrice de Bertelsmann (11 %), les anciens actionnaires de MultiMania (6,4 %), le groupe Investor AB, holding de la famille suédoise Wallenberg (4,5 %), le reste (13,9 %) étant coté en Bourse.

 
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  Lycos Europe paie Spray moins cher que prévu  
 

Le 23 octobre 2000, Lycos Europe avait finalisé l'acquisition de Spray Network en émettant 84,3 millions de nouvelles actions Lycos Europe remises à Spray Ventures et Investor. L'interdiction contractuelle de vendre ces actions pendant six mois prendra donc fin le 23 avril 2001.

En plus de l'échange d'actions, la transaction prévoyait le paiement de 100 millions d'euros en numéraire, en quatre tranches, par Spray Ventures de 79 millions d'euros pour 7,9 millions d'actions Lycos Europe supplémentaires à 10 euros par titre et par Investor de 21 millions d'euros pour 2,1 millions d'actions.

La première tranche devait être souscrite après l'assemblée générale de Lycos Europe du 10 novembre 2000, les trois tranches restantes suivraient le 1er janvier 2001, le 1er juillet. 2001 et 1er janvier 2002.

Mais Lycos Europe annonce dans un communiqué du 18 décembre 2000 que Spray Ventures n'est pas en mesure d'honorer la première échéance de ces paiements qui était programmée pour la fin de l'année. Investor a, lui, apporté ses fonds à Lycos comme il s'y était engagé.
Lycos Europe précise aussitôt que sa trésorerie est plus que suffisante pour mettre en œuvre tous les projets prévus et atteindre le seuil de rentabilité. Fin septembre 2000, Lycos Europe disposait en effet d'une trésorerie d'un montant de 528 millions d'euros.

Indépendamment de sa possible incapacité d'acquitter les presque 20 millions d'euros de la première échéance, Spray Ventures ne pouvait que constater que l'action Lycos Europe s'était effondrée et qu'il était déplaisant de payer 8 euros des actions qui en valent maintenant la moitié.

Le processus de fusion des deux portails Internet est donc momentanément interrompu. Lycos Europe et Spray Ventures négocient donc d'un nouvel échéancier de paiement.
Un nouvel accord conclu le 23 février 2001 prévoit que Spray Ventures va restituer environ 25 millions de titres Lycos Europe qui remplaceront le paiement en espèces de près de 80 millions d'euros.
Lycos Europe indique qu'il va dans un premier temps gérer ces 25 millions de titres lui-même, et les revendra le cas échéant ultérieurement à un ou plusieurs investisseurs.

Pour les observateurs, la restitution de 25 millions d'actions représente une réduction de 20% du prix d'achat initial de Spray Network. Au lieu d'émettre 8 millions d'actions, Lycos Europe recevra 25 millions d'actions soit 17 millions d'actions en moins sur les 84,3 millions d'actions remises à Spray Ventures et Investor. 17 / 84,3 = 20%

Cette nouvelle transaction valorise de facto l'action Lycos Europe à 3,20 euros, soit 80 / 25.
Introduite à 24 euros au Neuer Markt de Frankfort en mars 2000, et cotée aussi depuis le 16 février dernier au Nouveau Marché de Paris, l'action Lycos Europe [Cat.B] a eu un parcours boursier catastrophique puisque le titre s'échange aujourd'hui moins de 3 euros, après avoir atteint 24,30 euros à son plus haut niveau.

A la suite de l'annonce de l'accord conclu avec Spray Ventures, qui permettra à Lycos Europe de payer le rachat de Spray Network 20 % moins cher que prévu, le titre gagne 5,77% en milieu de matinée à 2,75 euros à la Bourse de Paris. Les boursiers apprécient aussi le fait que Spray Ventures ne devrait pas être contraint de vendre ses actions Lycos à des fins de financement après la fin de la période de blocage fin avril.

 
 
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  Lycos fait largement disparaître la marque Spray  
 

Lycos Europe, filiale de Lycos Inc. - entreprise elle-même contrôlée par Terra Networks - et de Bertelsmann, vient de racheter le groupe suédois Spray Network implanté dans huit pays européens : Suède, Danemark, Finlande, Norvège, Allemagne, France, Italie et Tchéquie. Cette opération permet à Lycos Europe de mettre la main sur plusieurs pépites comme le site de rencontres Spraydate, la messagerie électronique Caramail et le portail de Spray.

Si Lycos Europe avait assuré que la fusion s'appuiera sur le modèle d'un groupe multimarques avec des passerelles vers les autres marques du réseau et qu'il entendait les maintenir toutes, il apporte fin novembre une précision : "les activités de marketing seront centrées sur la marque leader dans chaque pays" et placées au niveau européen sous la "marque-ombrelle" Lycos Europe.

En France notamment, la marque de portail leader, c'est Lycos. C'est donc la marque Spray qui doit disparaître dans les prochains mois, après un peu plus d'un an de présence en France, comme cela est annoncé le 30 novembre 2000 aux salariés de Spray France par la direction générale de Lycos Europe.
Dans cette stratégie d'intégration du groupe Lycos Europe, le cas de la France est certainement le plus complexe, l'entité française étant constituée de Lycos France, Caramail, MultiMania et Spray. Un organigramme, non encore officialisé, avec la marque ombrelle Lycos en tant que portail généraliste, aux côtés de Caramail (fourniture d'adresses de messagerie) et de MultiMania (hébergement de pages web), peinera à se mettre en place. Aux commandes du groupe : Michel Meyer, cofondateur de MultiMania. Marie-Christine Levet est à la tête du "centre de profit" Lycos, Olivier Heckmann à celui de MultiMania qu'il a cofondé et Alexandre Roos à celui de Caramail. Orianne Garcia, cofondatrice de Caramail, est nommée responsable de la communication.
On ne trouve aucun responsable de Spray. Thomas Fellbom, le président de Spray France, démissionne de ses fonctions le 20 décembre 2000.

L'entité Spray France est purement et simplement absorbée par Lycos. Des produits et des services à succès comme "Spraydate" et "Yarps" seront maintenus et intégrés dans les autres sites du groupe, mais la marque Spray disparaît. Par conséquent plus aucun nouveau kit de connexion Internet Spray n'est édité.

La marque Spray subira le même sort en Allemagne, en Italie et en République tchèque, toujours au profit de Lycos, tandis qu'au Danemark, ce sera au profit de Jubii. Spray subsistera néanmoins en Suède - sa patrie d'origine - ainsi qu'en Norvège et en Finlande, pays nordiques où elle reste forte.


Ainsi, le rachat de Spray Network par Lycos Europe permet à ce dernier de former l'un des plus grands réseaux de portails d'Europe où Spray est la marque en Suède, en Norvège et en Finlande, Jubii au Danemark et Lycos dans d'autres pays européens : France, Allemagne, Italie et Tchéquie, mais aussi des pays où Spray n'était pas présent : Belgique, Pays-Bas, Suisse, Espagne, Royaume-Uni et Irlande.

Le site de rencontres Spraydate devient Love@Lycos. Le groupe se paie de grandes campagnes TV et radio de plusieurs semaines pour fidéliser les utilisateurs et leur montrer ses différents services. Début 2001, il dépense autour de 15 millions de francs pour promouvoir son offre Love@Lycos sur une trentaine de chaînes TV et stations de radio.

 
 
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  Lycos Europe investit dans le commerce électronique  
 

En janvier 2001, Lycos Europe acquiert 100 % d'International Business Opportunities (IBO), concepteur de la plateforme de commerce électronique appelée Pangora créée en 1999 en Allemagne, un moteur de recherche de produits qui s'intègre aux espaces marchands des portails et sites sur Internet.

Le groupe totalise 16 millions d'utilisateurs de ses portails en Europe et 2,4 milliards de pages vues par mois. En France, après l'acquisition de MultiMania, Lycos Europe est devenu le numéro 2 de l'Internet et son titre est introduit sur le Nouveau Marché d'Euronext en février 2001.
Le site est à la fois un moteur de recherche, un annuaire, un portail, un service d'e-mail, de chat, de rencontre et un site communautaire avec service d'hébergement. Lycos, qui est de plus fournisseur d'accès avec Comundo et Spray, est alors à son apogée.

Le 14 mai 2001, Lycos Europe annonce que sa plate-forme Pangora (base de données de deux millions et demi de produits), pour l'instant disponible uniquement en Allemagne, sera étendue au reste de l'Europe. Lycos Europe commercialisera Pangora en marque blanche.
En France, Pangora deviendra numéro deux sur le marché des plates-formes recherche shopping, comptant parmi ses portails clients Wanadoo, Voila, AOL, Club Internet, Tiscali, HotBot, TF1.fr et Lycos bien entendu.

 
 
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  L'accès à Internet par Comundo en Allemagne en 1999 et 2000  
 

Le marché fut longtemps dominé par T-Online (kit), la filiale de (Deutsche) Telekom, mais de nombreux nouveaux fournisseurs sont entrés sur le marché allemand et contraignent le leader à procéder à des baisses de prix significatives.

Les internautes ont bien du mal à se retrouver dans la jungle des tarifs composés de prix à la minute, de frais de connexion, de frais de base ou d'inscription, de cycles de facturation, de prix forfaitaires et d'heures gratuites (très prisées par AOL par exemple (kit). Le montant de la facture en ligne dépend non seulement de la durée pendant laquelle le client surfe sur Internet, mais également des heures de la journée où il se connecte ou de la fréquence à laquelle il accède à Internet.
Mais, comme les tarifs téléphoniques, les tarifs vont dans le sens d'une forte baisse. Cela est principalement dû aux nouveaux FAI tels que germany.net (kit), Freenet (service de Mobilcom) qui mit les clients en ligne 24 heures sur 24 pour 5 pfennigs par minute. Début décembre 1999, le fournisseur Internet UUNet, avec son programme knUUt, propose le moyen le moins cher de se connecter entre 21h00 et 9h00 pour 2,3 pfennigs par minute, mais avec des frais de base de 19 marks. Jusqu'à présent, seule Arcor, filiale de Mannesmann, propose un forfait facturé quelle que soit la durée d'utilisation, à 149 marks par mois, intéressant uniquement pour les internautes assidus… et argentés.

Le fournisseur d'accès Internet Comundo, filiale de Lycos Europe, voulant se financer uniquement grâce à la publicité, propose dans une campagne publicitaire massive notamment télévisée, un accès Internet gratuit pour attirer les clients qui n'auront à payer que les frais des communications téléphoniques, sans obligation contractuelle, à partir de 3 pfennigs seulement par minute, suivant en cela le tarif local de Telekom, particulièrement complexe, avec des temps de cycle de facturation qui se situent entre 1,5 et 4 minutes, selon l'heure de la journée. Aux heures de pointe, l'unité tarifaire dure 90 secondes et est tarifée 12 pfennigs, soit un prix à la minute de 8 pfennigs. En conséquence, le prix de la minute en ligne oscille entre 3 et 8 pfennigs.

Le 1er avril 2000, Comundo réduit ses prix en Allemagne. L'accès Internet via call by call (appel par appel) de Lycos, coûtera 2,9 pfennigs par minute 24 heures sur 24, ce qui correspond à une réduction de prix allant jusqu'à 60 %. Cependant, 5 pfennigs seront désormais facturés par connexion. Il n'y a toujours pas d'engagement contractuel, ni de frais de base, ni de volume minimum exigés. Cette baisse de prix profite donc en priorité aux internautes qui surfent sur Internet en journée.
En Allemagne, le Call by call (ou Internet by call) fait référence à la possibilité de réaliser des connexions Internet via un fournisseur autre que l'opérateur téléphonique historique Deutsche Telekom en utilisant les lignes téléphoniques fixes de ce dernier. Cela donne aux consommateurs la possibilité de recourir facilement à d'autres fournisseurs, souvent moins chers.

Lycos, Inc. annonce début mai 2000 que Comundo, le FAI gratuit de Lycos Europe désormais coté en Bourse, a dépassé le million d'utilisateurs en Allemagne, cela six mois seulement après son lancement et qu'il est leader du call by call européen des FAI gratuits. Comundo est devenu l'un des cinq principaux FAI et celui connaissant la croissance la plus rapide, avec une moyenne de 7.000 nouveaux clients chaque jour. De plus, le réseau Lycos a dépassé les sites Yahoo en Allemagne en termes d'audience, se classant au troisième rang devant les sites Microsoft et Yahoo.

Pour Christoph Mohn, PDG de Lycos Europe, " Comundo donne accès à notre réseau de services et de contenus. Le déploiement européen de Comundo… s'appuie sur notre succès en Allemagne ".

Pour conforter sa présence, depuis début juin 2000, un CD-Rom (étonnamment payant de 0,99 DM, soit 0.51 €) contenant un logiciel d'accès à Internet avec Comundo est disponible dans toutes les stations-service Aral du pays permettant aux internautes d'accéder à l'autoroute de l'information 24 heures sur 24 pour 2,9 pfennigs par minute plus 5 pfennigs de frais d'appel. Aral rejoint en cela Shell qui depuis octobre 1999 a conclu un accord avec le fournisseur Internet World Online pour l'offre 12move (kit).

Outre l'Allemagne, Comundo est désormais présent en France et aux Pays-Bas et sera déployé en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni dans les prochaines semaines.

Le 17 juillet 2000, imitant en cela freenet.de (kit), Comundo réduit les prix de l'accès Internet à 2,5 pfennigs par minute - au moins jusqu'au 31 août. Les frais d'appel de 5 pfennigs qui s'appliquent normalement ne s'appliqueront plus jusqu'à cette date. La facturation se fera via la facture de Deutsche Telekom. Cette offre 'spéciale été' a été reconduite jusqu'au 30 septembre.

A cause d'une concurrence féroce, et même si les fournisseurs couvrent à peine leurs coûts et spéculent sur les revenus publicitaires et les commissions du commerce électronique, la barrière des 2 pfennigs la minute va rapidement être franchie. C'est d'abord 1,9 Pf/min chez CompuServe (kit) et freenet.de contre l'achat minimum de 20 heures par mois. Comundo l'abaisse à 1,8 Pf/min.

Si Comundo ne propose en France que l'accès sans l'abonnement et gratuit à Internet hors coût des communications téléphoniques locales, Comundo met en place en Allemagne à partir du 9 novembre 2000 une grille tarifaire dégressive en échange d'une consommation minimale croissante et permet aux internautes de surfer gratuitement les dimanches de novembre et décembre de cette année et entre Noël et le Nouvel An avec trois formules (kit) :
1 - Comundo " call by call ". Dans l'Internet by call de Comundo, la minute de connexion est facturée 2,5 pfennigs (2,5 Pf/Min.) incluant les frais de communications téléphoniques, sans engagement contractuel, ni consommation minimale.
2 - Comundo " Plus ". 2,2 Pf/Min. incluant les frais de téléphone, mais une consommation minimale (en dehors des jours gratuits) de 15 heures par mois et un engagement de 3 mois. Soit un quota de 15 heures pour 19,80 marks acheté par l'internaute.
3 - Comundo " Profi " (professionnel). 1,8 Pf/Min. incluant les frais de téléphone, mais une consommation minimale (en dehors des jours gratuits) de 25 heures par mois et un engagement de 3 mois. Soit un quota de 25 heures pour 27 marks.
Le temps non utilisé expire à la fin du cycle de facturation des formules Plus et Profi.

Comundo réintroduira le 1er décembre 2000 les frais d'appel de 5 pfennigs (devenus 2.56 centimes d'euro en 2002) et révisera plusieurs fois ses tarifs et formules.

Le 2 avril 2001, le fournisseur d'accès augmente ses tarifs d'accès Internet Plus et Profi et ajoute la formule Direct à sa gamme de produits : L'Internet by call de Comundo, reste inchangé à 2,5 pfennigs la minute.
Dans le tarif " Plus ", après le quota de surf de 15 heures à 2,2 pfennigs par minute, le client qui passe plus de temps sur Internet paie désormais 2,5 pfennigs par minute au lieu de 2,2 pfennigs. Similairement, dans le tarif " Profi ", après le quota de 25 heures à 1,8 pfennig par minute, le client paie désormais 2,5 pfennigs par minute au lieu de 1,8 pfennig.
4 - Comundo " Direct ". Un nouvel accès call by call avec la minute en ligne coûte 2,9 pfennigs et 5 pfennigs sont facturés par connexion. La différence avec les tarifs précédents est que la facturation est effectuée via la facture téléphonique de Deutsche Telekom et non par Comundo.

Comundo change ses tarifs et simplifie son offre dès le 1er août 2001. Il n'y a plus que deux formules appel par appel :
1 - " call by call " à 2,8 pfennigs par minute, avec inscription (fourniture des coordonnées bancaires permettant le règlement via un compte en ligne chez Comundo) et sans frais d'appel.
2- " Direct " à 2,9 Pf/Min plus frais de connexion de 5 pfennigs.
Les autres tarifs ont été supprimés. Les clients qui s'y étaient inscrits passeront automatiquement au tarif de 2,8 pfennigs lors de leur prochaine facture.

 
 
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  Bertelsmann entame son retrait de l'accès à Internet  
 

mediaWays, avec une part de marché de 35 %, est le deuxième opérateur de réseau IP et fournisseur de services Internet en Allemagne, derrière Deutsche Telekom.
mediaWays GmbH a été fondée en 1996 en tant que coentreprise par Bertelsmann et Debis Systemhaus, la filiale de services informatiques du groupe germano-américain Daimler-Chrysler, pour mettre en place un réseau commuté (le principal mode d'accès à Internet à l'époque), pour AOL en Allemagne. Ce réseau a ensuite été utilisé par CompuServe. Des entreprises clientes telles que Toyota, Deutsche Bank, Bertelsmann et Daimler-Chrysler bien entendu, ont également été connectées au réseau pour ses services de serveur de messagerie et de page d'accueil.

Fin mars 2000, Debis Systemhaus est rachetée par Deutsche Telekom. Afin de satisfaire aux exigences antitrust, Deutsche Telekom revend les actions de mediaWays tombées dans son escarcelle au groupe Bertelsmann qui annonce en juin 2000 qu'il vend l'intégralité de mediaWays à Telefónica Data, une filiale à 100 % de l'opérateur de télécommunications espagnol Telefónica pour 1,6 milliard de dollars. L'accord est finalisé le 31 janvier 2001.

Thomas Middelhoff, Président et DG de Bertelsmann AG, dans le rapport annuel de l'exercice 2000/2001 clos fin juin, écrit : " Notre approche est claire : le commerce électronique avec des produits médiatiques est notre objectif commercial, et non l'accès à Internet. En parlant familièrement, nous fournissons le jus, pas les pailles. Dans le cadre de cette stratégie, nous avons intégré Internet dans toutes nos activités principales et mis en place un large éventail d'opérations de commerce électronique. De même, nous nous sommes retirés de la coentreprise AOL Europe et de la société de réseau mediaWays lorsque la capitalisation boursière de ces entreprises a atteint son apogée ".

Pour Bertelsmann, la vente du réseau Internet et du fournisseur de services mediaWays à Telefónica marque un jalon important dans son retrait du marché de l'accès à Internet (de préférence de façon très rentable) pour se concentrer sur le contenu médiatique et les services de commerce électronique. Bertelsmann fera mieux encore avec la vente de ses 49,5% d'AOL Europe à AOL Time Warner dont le solde du prix de vente sera payé en 2002 pour un total de 6,75 milliards de dollars !

De son côté, grâce au rachat de mediaWays, Telefónica accède au marché allemand de l'accès à Internet. Avec son nouvel actionnaire, mediaWays GmbH espère se rapprocher encore plus de son objectif de dépasser Deutsche Telekom sur le marché des FAI locaux. De plus, les ressources de Telefónica contribueront à l'accélération de l'expansion internationale de l'entreprise, en premier lieu en Grande-Bretagne, et au développement des technologies à large bande telles que l'ADSL.

 
 
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  La guerre des chefs ou dissensions au sommet de Terra Lycos  
 

Le 1er février 2001, Robert "Bob" J. Davis, le directeur général américain de Terra Lycos annonce sa démission, imité par Ted Philip qui quitte son poste de directeur financier mais reste pour se consacrer aux acquisitions stratégiques. Soutenu par le fonds de capital-risque CMGI, Bob Davis avait fondé le portail Lycos et l'avait conduit à la place de numéro cinq des sites les plus visités au monde. Le président espagnol Joaquim Agut prendra les rênes de Terra Lycos, née de la fusion de la société espagnole Terra Networks, filiale de l'opérateur téléphonique historique espagnol Telefónica, et du portail américain Lycos Inc.

Lorsque Terra et Lycos ont fusionné, Juan Villalonga, l'ancien président de Telefónica, et Bob Davis avaient conclu un pacte de partage du pouvoir. Mais après l'éviction de Juan Villalonga les relations s'étaient notoirement dégradées entre Bob Davis et Joaquim Agut nommé comme nouveau président exécutif de Terra Networks par l'actionnaire espagnol.
A Madrid, on n'avait pas apprécié non plus que Bob Davis précipite la chute du cours en octobre 2000 en vendant près de 3,5 millions d'actions (pour 72 millions de dollars environ).

Pour les observateurs, ce remaniement au plus haut niveau de la direction n'aurait pas pu survenir à un pire moment. Terra Lycos existe depuis seulement 3 mois et fait face à un environnement de marché difficile avec des pertes récurrentes et la concurrence de Yahoo, America Online et Microsoft Network devenus plus grands.
À la Bourse de Madrid, l'action Terra Lycos est durement chahutée, perdant 9,49% à 16,70 euros ce 1er février.

Simultanément, Terra Lycos annonce des résultats meilleurs que prévu pour le quatrième trimestre 2000 : chiffre d'affaires de 164 millions de dollars (+76 %), perte de 96 millions de dollars et trafic de 350 millions de pages vues quotidiennement, en hausse de 227 % par rapport à l'an dernier. Sur l'exercice, la filiale de Telefónica a pratiquement doublé son chiffre d'affaires, à 526 millions de dollars, mais enregistre une perte de 348 millions de dollars.

Trois semaines après, c'est Abel Linares, chief operating officer (directeur opérationnel) de Terra Lycos, qui annonce qu'il démissionne du groupe. Ancien bras droit de Juan Villalonga, nommé en février 2000 à la tête de Terra Networks, il avait été l'un des principaux artisans de la fusion avec Lycos l'an dernier. Ce nouveau départ à la tête de Terra Lycos confirme les problèmes d'intégration des deux portails, l'incapacité évidente de ses dirigeants à rapprocher leurs points de vue et la reprise en main de Joaquim Agut.

Lycos Europe, grâce à son actionnaire de référence Bertelsmann, dispose d'une relative autonomie face à Terra Lycos, mais les observateurs s'interrogent sur la préservation de l'indépendance de l'entité européenne après ces faits, d'autant plus que les conflits d'intérêt sont surtout importants en Espagne où coexistent deux portails : Terra.com et Lycos Espagne.

 
 
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  Mai 2001. Jusqu'ici, ça va !  
 

Le 8 mai 2001, Terra Lycos publie ses résultats financiers pour le premier trimestre 2001. Le chiffre d'affaires atteint 178 millions d'euros et enregistre une hausse de 60 % par rapport à l'an dernier à la même époque, mais un affaiblissement de 7 % des recettes issues de la publicité et du commerce électronique comparé au trimestre précédent. Son Ebitda (résultat avant impôts et amortissements), s'affiche à 76 millions et les pertes nettes sont de 174 millions d'euros.

Joaquim Agut, son président, déclare que le géant hispano-américain de l'Internet va multiplier les services payants et annonce un recentrage sur le métier de FAI. Pour l'instant il possède, avec Comundo (Lycos) et Terra Networks (ex-division internet de Telefónica, l'opérateur semi-public espagnol qui détient 35 % du capital de Terra Lycos), une base de 7 millions d'abonnés.

Terra Lycos, né en octobre dernier après la fusion de Lycos Inc. et de Terra Networks, dispose d'une importante trésorerie : 2,2 milliards de dollars. Selon des rumeurs, Terra Lycos aurait engagé des négociations pour acquérir EarthLink, le principal challenger d'AOL aux États-Unis sur le marché de la fourniture d'accès. Cette opération ne se fera pas.


Quelques jours plus tard, c'est Lycos Europe qui publie ses résultats pour janvier à mars 2001 (troisième trimestre fiscal pour l'exercice 2001) affichant une perte brute d'exploitation (résultat avant impôt, dépréciation et amortissement) de 45,4 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 41,6 millions d'euros. Ce sont là de relatifs bons résultats, Lycos Europe a divisé ses pertes par deux par rapport au dernier trimestre de l'année 2000, tandis que son chiffre d'affaires a fortement augmenté. Il a très légèrement augmenté par rapport au trimestre précédent, malgré une mauvaise conjoncture du marché de la publicité.
Tout comme Terra Lycos, son actionnaire principal à 29,6 %, Lycos Europe bénéficie toujours d'une trésorerie saine, riche de 427 millions d'euros contre 450 millions d'euros au 31 décembre 2001. Suite à leurs acquisitions, Spray a été intégré dans les comptes du groupe le 1er octobre 2000 et MultiMania le 1er février 2001. MultiMania, en pleine transition, a particulièrement souffert de la contraction du marché de la publicité en ligne, son chiffre d'affaires pour la période de janvier à mars 2001 chutant à 0,4 million d'euros contre un million d'euros au trimestre précédent. Certains critiqueront aussi la mise en place d'un nouveau type de publicité, particulièrement intrusif, et le développement des blogs de contribuer au déclin de MultiMania, qui au début des années 2000 était utilisé par plus d'un million de membres.

Ces bons résultats relatifs ont provoqué un sursaut éphémère du cours de l'action Lycos Europe sur le Neuer Market et le Nouveau Marché, mais elle cote 1,72 € le 29 mai 2001 alors qu'elle cotait 3,35 € le 16 février 2001, jour de son apparition sur le Nouveau Marché de la place de Paris, et 10,10 € le 31 octobre 2000 sur le Neuer Markt à Francfort. De son côté, le titre MultiMania est à 5,21 € le 29 mai 2001 à Paris, alors qu'il était à 6,72 euros le 16 février 2001.


Une semaine après l'annonce de ses résultats trimestriels, Lycos Europe organise le 22 mai 2001 une conférence de presse pour dévoiler l'organisation de sa structure en France suite aux acquisitions en septembre 2000 de Spray Networks (présent en France via le portail communautaire Spray.fr, le fournisseur d'accès gratuit à Internet Spray - déjà abandonné - et Caramail, numéro un pour l'e-mail et les outils de chat) et le rachat en novembre dernier de MultiMania, premier hébergeur français de pages personnelles. Autant de sociétés qui s'ajoutent à celles de Lycos France : Lycos, leader des portails européens et numéro deux en France derrière Wanadoo, et le fournisseur d'accès gratuit à Internet Comundo, lancé en avril 2000 en France.

Les cinq anciens dirigeants (Marie-Christine Levet, ex-Lycos ; Orianne Garcia et Alexandre Roos, ex-Caramail ; Michel Meyer et Olivier Heckmann, ex-MultiMania) restent aux commandes de Lycos France.

En France, Lycos, dirigé par Michel Meyer, se répartit désormais entre un pôle dédié à la France et des activités à rayonnement européen. Pour la partie française, MultiMania rebaptisé Lycos France chapotera le portail, l'hébergement des pages personnelles et la régie publicitaire, sous la direction de Marie-Christine Levet et Michel Meyer. C'est le 13 août 2001 seulement que le titre MultiMania disparaitra et que l'action Lycos France le remplace au Nouveau Marché de la Bourse de Paris au cours de 2,80 €. Ce même jour l'action Lycos Europe cote 1,00 €.
Caramail, toujours dirigé par Orianne Garcia, garde son autonomie en France, mais s'appellera Lycos Mail dans le reste de l'Europe. Caramail conserve ses propres bureaux et reste à l'écart de la structure Lycos SA, qui regroupe l'ex-Lycos France, MultiMania et Spray.
Quant à Alexandre Roos et Olivier Heckmann, ils seront respectivement en charge de l'activité e-Mail et Hébergement du groupe dans le reste de l'Europe ; signe de la reconnaissance des compétences et de la qualité de leurs équipes. Ainsi, si la Suède pilote certaines équipes de développement (services mobiles, service de rencontres Love@Lycos), la France sera le bras armé de Lycos Europe dans le domaine du service e-mail et de l'hébergement des pages personnelles.

Concernant la fourniture d'accès via Comundo, s'il n'est pas officiellement question de la fermer, aucun effort de développement commercial n'est envisagé. Michel Meyer reconnait que "être fournisseur d'accès à Internet n'est pas une priorité pour Lycos en France, alors que dans d'autre pays comme la Suède, cette activité représente un actif stratégique".
Par conséquent plus aucun nouveau kit de connexion Internet Comundo n'est édité en France.

 
 
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  Septembre 2001. Rien ne va plus !  
 

La société, qui a acquis MultiMania en France et Spray en Europe, respectivement en septembre et en novembre 2000, annonce le 29 juin 2001 un plan de réorganisation de ses activités en France et prévient que " un plan de réduction d'effectifs devra être mis en place au sein de Lycos France ", invoquant le ralentissement de la croissance du marché publicitaire en ligne et la nécessité d'atteindre le point d'équilibre le plus rapidement possible.

Le 12 septembre 2001, Lycos Europe, après une perte avant impôts et charges exceptionnelles (Ebitda) de 40 millions d'euros au cours du dernier trimestre, annonce d'importantes mesures de restructuration. Le groupe devra :
- se concentrer sur ses compétences clés. Cela inclut les services de recherche, la communication, le commerce électronique et les certains domaines de contenu.
En particulier, le moteur de recherche Hotbot, récemment ouvert en Italie, en Suède, en Espagne et aux Pays-Bas, devrait se rapprocher de la marque ombrelle Lycos. L'avenir du moteur de recherche allemand Fireball est apparemment assuré, le patron du groupe Christoph Mohn indiquant que "Fireball continuera probablement d'exister à l'avenir". Outre les moteurs de recherche, Lycos exploite la communauté des jeunes Angelfire, l'offre éditoriale Netzeitung, le service d'accès Internet Comundo, la communauté de création de pages d'accueil Tripod, la chaîne musicale Sonique et la plateforme de rencontre Love@Lycos en tant que sous-marques propres.
- réaliser un programme d'économies dans les domaines marketing, réseau et hébergement.
- rationaliser son personnel et licencier au total 300 salariés sur les 1340 existants au 30 juin 2001 ; plan qui inclut " les réductions d'effectifs déjà annoncées en France et en Suède " qui n'étaient pas encore effectives, ramenant ainsi le nombre d'employés à un peu moins de 1 000 dans toute l'Europe.

Dans le cadre des mesures d'austérité annoncées, la rumeur de la cession du fournisseur d'accès Internet Comundo commence à circuler, Christoph Mohn ayant déclaré le 2 juillet que " Pour nous, un fournisseur d'accès est un supplément à notre métier de portail, mais il n'est pas viable seul. Nous parvenons à faire du profit sur l'accès en Scandinavie mais l'accès n'est pas un très bon business ". Cette option est confortée par le fait que Lycos Europe signe le 19 septembre un contrat de trois ans avec le fournisseur d'activités IP mediaWays, filiale de Telefónica, qui assurera désormais les services de conseil, de backbone et d'hébergement de Lycos Europe.
Une dorsale Internet (Internet backbone en anglais) est un réseau informatique faisant partie des réseaux longue distance de plus haut débit d'Internet.

Suite au plan de restructuration annoncé, Marie-Christine Levet, la directrice générale de Lycos France, qui avait lancé Lycos en France en 1997, démissionne le 17 septembre, en partie peut-être parce que le président de Terra Lycos a fait savoir qu'il n'a pas l'intention de réinvestir d'ici à deux ans dans Lycos Europe. En ne réinvestissant pas dans le moteur de recherche Lycos, celui-ci va déchoir et toute l'audience du groupe lentement s'effriter.
Michel Meyer, ancien président du site d'hébergement MultiMania, reste P-DG de Lycos France.

Marie-Christine Levet prendra la présidence de Club Internet le 1er décembre 2001 et la conservera jusqu'en juillet 2007 au rachat de T-Online France/Club Internet par Neuf Cegetel.


La filiale Internet Terra Lycos du groupe espagnol de télécommunications Telefónica, annonce le 25 septembre 2001 qu'elle continuera de perdre de l'argent pendant au moins un an. La société avance la " difficulté " à rentabiliser " le fonds de commerce généré par les acquisitions ", dont la plus importante a été le rachat du portail américain Lycos. En Bourse, son titre subit une forte baisse le lendemain, abandonnant 3,68 %, à 5,50 euros. Il valait le triple (16,70 euros) le 1er février.

Le 26 septembre, le portail européen Lycos Europe publie ses résultats financiers annuels pour son exercice 2000-2001 clos fin juin. Il enregistre une perte d'Ebitda (résultat avant intérêts, impôts et amortissements) de 202 millions d'euros, mais une perte nette énorme de 1,023 milliard d'euros (contre 100 millions d'euros au cours du précédent exercice) pour un chiffre d'affaires de 139 millions d'euros (contre 40,2 millions d'euros, en hausse de 246 %).

Lycos Europe, quatrième portail Internet mondial derrière les américains AOL, MSN et Yahoo!, et numéro un européen avec 25 millions d'utilisateurs en ligne et 2,4 milliards de visites de sites Web par mois, avec une présence dans quatorze pays, qui a acquis durant cet exercice son concurrent suédois Spray Network et le site communautaire français MultiMania, est victime du dégonflement de la bulle financière Internet et de la crise du marché publicitaire ; et en bas de bilan de dépréciations d'actifs acquis en tout ou partie par échange d'actions.

Lycos Europe a réduit sa dépendance à l'égard de la publicité, qui ne représente plus que 41 % des recettes du portail. Le chiffre d'affaires tiré du commerce électronique, de l'accès à Internet par l'intermédiaire, notamment, de ses FAI Comundo en Allemagne et Spray en Suède et de la vente de licences de la technologie de son moteur de recherche, atteint 82,6 millions d'euros, contre 15,4 millions d'euros pour l'exercice 2000 (59 % du chiffre d'affaires contre 38 %).

Lycos Europe, qui dispose encore d'une trésorerie de 353 millions d'euros, contre 530 millions d'euros un an plus tôt, compte néanmoins atteindre le seuil de rentabilité en décembre 2002, grâce au plan de restructuration qu'il a mis en place début septembre.

 
 
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  Changements à la tête de Lycos France  
 

La filiale française de Lycos Europe doit licencier près de 40 salariés sur les 180 qu'elle emploie, issus du site d'hébergement communautaire MultiMania, du portail Spray et du service de messagerie Caramail passés sous la "marque ombrelle" Lycos. Initié fin août, le plan social traîne en longueur et le directeur Michel Meyer reconnaît que "la diminution des ressources humaines est un processus difficile".

En est-ce la conséquence ? Alors que cette restructuration est en train de se terminer et que Lycos France compte maintenant environ 150 salariés, on apprend par un communiqué du 8 janvier 2002 que le directeur général de Lycos France et fondateur de MultiMania, Michel Meyer quitte la société. Il est remplacé par un triumvirat composé d'Alexandre Roos au poste de directeur général, assisté d'Orianne Garcia et Christophe Schaming, trois des six créateurs de Caramail.

Cette nouvelle nomination vise à finaliser la fusion des activités françaises décidée par Lycos Europe. Les équipes de Caramail, qui jusqu'à présent avaient gardé des bureaux séparés, vont rejoindre leurs collègues.

Après le limogeage de Michel Meyer, c'est au tour de Nicolas Véron, directeur financier de la filiale française d'être débarqué le 24 janvier. Parmi les anciens dirigeants du site MultiMania, seul Olivier Heckman reste encore en poste, à la tête du service d'hébergement des pages personnelles.

 
 
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  Un Lycos de moins sur le Nouveau Marché  
 

Après le rachat du site de communautés MultiMania par Lycos Europe par le biais d'une offre publique d'échange (OPE) initiée en novembre 2000, Lycos Europe détenait 93,82% du capital et des droits de vote de MultiMania, pourcentage insuffisant (le seuil étant à 95% à cette époque) pour pouvoir retirer MultiMania du marché boursier. MultiMania a été rebaptisé Lycos France et deux titres Lycos cohabitent fin 2001 sur le Nouveau Marché d'Euronext Paris : Lycos Europe et Lycos France.

Fin août 2001, l'ensemble des actifs français de Lycos Europe sont regroupés sous Lycos France SA. A cette fin, Lycos fusionne son ancienne filiale française Lycos France 2 (pour 0,98 million d'euros) avec Lycos France. Trois anciennes filiales du groupe Spray (Caramail, Cegelis et Spray Network SA) ont également été intégrées à Lycos France par apport d'actifs (pour 12,45 millions d'euros). A l'issue de ces opérations, Lycos Europe détient maintenant 96,08% du capital de Lycos France. Le 29 août 2001, l'action Lycos Europe cote 1,05 € et Lycos France 2,66 €. Un doublon devenu inutile.

Fin janvier 2002, après la départ de son ancien dirigeant, la décision est donc prise de déposer une offre publique de retrait obligatoire des 4% d'actions de Lycos France encore en circulation, auprès du Conseil des marchés financiers (CMF) et de la Commission des opérations de Bourse (COB).

Compte tenu du délai des procédures légales à mettre en place, c'est le 17 mai 2002 que Lycos Europe dépose un projet d'offre publique de retrait suivie d'un retrait obligatoire (OPR-RO) visant les actions Lycos France (ex MultiMania) au prix de 2,25 euros par action, alors même que l'action MultiMania avait été introduite en bourse à 36 euros en mars 2000.

L'offre publique sera ouverte le 16 au 29 juillet 2002. A son issue, Lycos Europe détient 97,34% du capital de Lycos France. Au terme de l'OPR-RO, seul le titre Lycos Europe reste coté sur le Nouveau Marché de Paris, parallèlement à sa cotation sur le Neuer Market de Francfort. La page MultiMania est définitivement tournée.

 
 
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  Résultats 2001 de Terra Lycos et de Lycos Europe  
 

L'année noire des dépenses publicitaires.
Alors que les investissements publicitaires augmentaient régulièrement entre 1997 et 2000, le coup d'arrêt survient l'année 2001, au cours de laquelle les dépenses totales reculent de 6,4 % dans le monde, de 7,3 % en Europe et de 5,8 % aux Etats-Unis. Concernant les investissements sur Internet, l'Europe est particulièrement touchée avec une réduction en valeur de 8,3 % entre 2000 et 2001. A noter que cette contraction du marché publicitaire a démarré bien antérieurement aux attentats du 11 septembre 2001 qui n'ont évidemment pas amélioré les choses.
Cette " débandade publicitaire " va particulièrement frapper les sites des éditeurs français de presse quotidienne nationale, tels liberation.fr dont les recettes 2001 atteignent à peine 40 % de leur niveau de 2000, mais aussi Lefigaro.fr, ouvert en octobre 2000. Le Monde qui s'était lancé depuis avril 2000 dans une logique de portail avec toutlemonde.fr (kit) fait machine arrière pour se recentrer sur son cœur de métier, l'information.

Terra Lycos, la filiale Internet de l'opérateur espagnol Telefónica, annonce fin février 2002 avoir enregistré en 2001 un Ebitda négatif de 232 millions d'euros, une perte nette de 566 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 694 millions d'euros. Si Terra Lycos continue de réduire ses pertes, toute comparaison avec l'exercice 2000 est vaine compte tenu de l'achat du portail Lycos en octobre 2000 pour 8,5 milliards de dollars, payable en actions. Terra Lycos souligne ainsi que 68 % des pertes 2001 correspondent à l'amortissement des survaleurs sur les acquisitions faites en 2000 et 2001, soit la différence entre valeur d'achat et de marché des sociétés reprises sur la période. Or, outre l'achat de Lycos, principal responsable, Terra a également acquis de nombreux portails dans 15 pays en Amérique latine.
Terra Lycos dispose toujours de 2,2 milliards d'euros de trésorerie, mais repousse ses prévisions de rentabilité à 2003.

Implanté dans 43 pays, Terra Lycos compte 4,35 millions d'abonnés, dont 1,3 million de souscripteurs payants, 31 % de plus qu'en 2000. Le groupe indique que les recettes médias (contenus, souscriptions, commerce électronique) représentent 65 % du chiffre d'affaires, contre 35 % pour les services d'accès et les communications, qui ont progressé de 75 % du fait du développement d'Internet et du lancement de nouveaux services et produits payants.

Afin de faire coïncider son exercice comptable avec l'année civile, la durée de l'exercice 2001 de transition de Lycos Europe a été ramenée à 6 mois de juillet à décembre 2001.
On apprend mi-mars 2002 que le portail Internet a réalisé un chiffre d'affaires de 68,8 millions d'euros, soit une augmentation de 21 % par rapport à la même période de l'année dernière.
Les revenus publicitaires dont le groupe est extrêmement dépendant ont subi de plein fouet la mauvaise conjoncture et ont chuté d'environ 29 %, ne représentant que 20,8 millions d'euros (30 % du chiffre d'affaires), tandis que les domaines du commerce électronique, des licences et de l'accès à Internet ont augmenté de 73 % et ont représenté près de 70 % des ventes totales.
Dans le détail, c'est le commerce électronique qui s'est imposé comme la première activité (34% du CA) avec 23,7 millions contre 18,2 millions l'an dernier. Egalement en hausse, l'activité " FAI " atteint 13,6 millions (20 % du CA) même si elle n'est pratiquement présente qu'en Allemagne (sous la marque Comundo) et en Suède (avec Spray). A noter que la licence de la technologie du moteur de recherche maison a généré 10,7 millions d'euros (16 % du CA) contre 2,5 millions un an plus tôt. Enfin, dans le classement des filiales, l'Allemagne reste, de loin, en tête avec un chiffre d'affaires de 25,4 millions comparés aux 10,7 millions de la filiale française.

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) est négatif de 48,1 millions et la perte nette a été réduite à 67,5 millions d'euros contre 160 millions d'euros, grâce principalement à des économies drastiques en matière de marketing (en baisse de 84 %) et aux mesures de restructuration prises au troisième trimestre 2001. Fin 2001, Lycos Europe disposait encore de 288 millions d'euros en trésorerie.

 
 
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  L'année 2002 marque la fin des projets d'expansion  
 

Lycos Europe vise l'équilibre opérationnel (Ebitda) avant impôts, amortissements et intérêts au cours du dernier trimestre de l'année civile 2002, sans financement supplémentaire. Un objectif ambitieux étant donné que ses pertes étaient presque aussi élevées que ses ventes fin 2001. Pour y parvenir, Lycos Europe annonce mi-mars, lors de la publication de ses résultats annuels, une nouvelles réduction des dépenses de marketing, mais surtout un plan de licenciement supplémentaire de 200 personnes au sein de ses onze filiales européennes afin de ramener son effectif à 900 salariés en Europe d'ici 4 à 5 mois.

Chez Lycos France, le 9 avril 2002, Jens Uwe Intat, son président et directeur financier de Lycos Europe, aux côtés d'Alexandre Roos, directeur général à Paris, annonce aux salariés une nouvelle vague de restructurations avec la suppression de 60 à 80 postes sur 162 personnes qui serait justifiée par la difficile intégration des équipes fédérées sous la bannière Lycos France (Caramail, Spray, MultiMania) depuis deux ans.

Chez Lycos Allemagne, dans le cadre de la restructuration, 45 salariés sont remerciés et la filiale Fireball Netsearch sera intégrée à Lycos Europe. À l'avenir, Lycos Europe se concentrera uniquement sur les moteurs de recherche Lycos et Fireball en Allemagne. La version allemande du service américain Hotbot est en revanche abandonnée.
Fireball Netsearch comprenait également le moteur de recherche d'actualités Paperball, le service de messagerie gratuit Firemail et le site de cartes électroniques Firecard. Ces offres seront probablement également interrompues, car Lycos Europe propose également des services similaires sous la marque Lycos. Il est envisagé de placer une partie du contenu de Paperball dans le journal en ligne Netzeitung.

Pour 2002, Lycos Europe a choisi de concentrer ses efforts sur quatre métiers : les outils de communication (Webmail, pages perso et services mobiles payants --SMS, MMS), le commerce électronique, la distribution de ses contenus et la licence de son moteur de recherche.

Le portail Internet Lycos met fin à ses projets d'expansion européenne. Les succursales en Finlande, en Autriche ont déjà été fermées, celle de Belgique va l'être. Le portail vers la Russie www.lycos.ru, le 14ème site Internet de Lycos spécifique à un pays, mis en ligne le 8 août 2001, qui était en phase de test est également abandonné. Les succursales prévues en Suisse et au Portugal ne seront même pas ouvertes.

Terra Lycos met aussi fin à ses projets d'expansion mondiale. Présent dans 40 pays, le groupe a vendu en 2002 ses participations dans Lycos Korea, Lycos Japan et Sympatico-Lycos, en concluant cependant des accords de licence avec les entités résultantes concernant la marque Lycos et certains produits pendant des périodes limitées.

En août 2002, Terra Lycos vend sa participation d'environ 43 % dans Lycos Korea à une filiale de SK Telecom, l'une des principales sociétés de téléphonie mobile sud-coréenne. La coentreprise Lycos Korea avait été créée avec Mirae Corporation en mars 1999.

En décembre 2002, Terra Lycos vend sa participation d'environ 47 % dans Lycos Japan à Rakuten, une société commerciale leader au Japon. La coentreprise Lycos Japan KK avait été créée en mars 1998.

En septembre 2002, Terra Lycos vend sa participation d'environ 29 % dans Sympatico-Lycos à Bell Canada. Sympatico-Lycos, Inc., une société canadienne, avait été lancée avec Bell Globemedia comme partenaire en février 2000.

En France, Comundo est devenu un FAI talentueux, mais invisible. En effet, les tests des fournisseurs d'accès effectués encore au premier semestre 2002 par la presse spécialisée placent bien Comundo en tête de classement pour sa rapidité et sa qualité de connexion bas débit, mais l'absence de toute publicité, son offre se limitant à l'accès illimité sans abonnement (et donc sans forfait payant tout compris, ni ADSL) ont fait disparaître sa clientèle qui ne sait même plus qu'il existe.

Et l'ADSL n'est pas pour demain. Le 15 juillet 2002, Christoph Mohn, le PDG de Lycos Europe, déclare : "Avec Comundo [offre d'accès à bas débit], nous avons 500.000 utilisateurs actifs dans toute l'Europe, principalement en Allemagne. C'est une ligne d'activité légèrement bénéficiaire. Mais nous ne nous lancerons pas dans le haut débit."

Changement de direction chez Lycos Europe
Début septembre 2002, on apprend que Jens Uwe Intat, directeur financier et opérationnel de Lycos Europe, quittera l'entreprise fin octobre 2002. Ralf Struthoff reprendra ses fonctions de responsable financier, mais les tâches opérationnelles de Jens Uwe Intat seront reprises par le directeur général Christoph Mohn.

Perte par Terra Lycos du contrat Bertelsmann
Le 16 mai 2000, le mémorandum d'alliance stratégique conclu par Terra Networks, Telefónica, Lycos et Bertelsmann dans le cadre de l'acquisition de Lycos prévoyait un volet concernant la coopération pour l'accès au nouveau contenu du groupe Terra Lycos et les campagnes de marketing conjointes. Bertelsmann, le géant allemand des médias s'engageait à procéder à des investissements publicitaires dans la nouvelle société Terra Lycos pour un montant pouvant aller jusqu'à 1 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années.
Bertelsmann a tenu son engagement et payé à Terra Lycos 325 millions de dollars au titre des deux premières années s'achevant fin octobre 2002, ce qui en fait le plus gros annonceur du portail. Mais Bertelsmann déclare début avril 2002 qu'il a l'intention de renégocier à la baisse les trois dernières années de l'accord, d'une valeur de 675 millions de dollars, en cherchant à payer un montant qui reflète davantage les prix déprimés actuels de la publicité en ligne.
Pour Terra Lycos, déjà déficitaire, frappée par la crise de la publicité en ligne, prenant du retard dans l'activité d'accès haut débit, la perte des activités publicitaires de Bertelsmann est un coup dur.

Dans le contrat de 2000, le groupe de télécommunications espagnol Telefónica, propriétaire de 38 % de Terra Lycos, est contractuellement obligé de combler la différence pour le montant non contracté par le groupe Bertelsmann jusqu'à concurrence des 675 millions de dollars. Mais Telefónica est lourdement endetté.
Bertelsmann ayant finalement renoncé à son contrat, on apprend fin octobre 2002 que Telefónica va honorer son obligation et sauver sa filiale de portail Internet Terra Lycos. Cela se traduira par un accord-cadre d'alliance stratégique du 12 février 2003 avec un contrat publicitaire de six ans.

 
 
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  Résultats 2002 de Terra Lycos et de Lycos Europe  
 

Le fournisseur d'accès Internet espagnol Terra Lycos, principalement implanté aux Etats-Unis et en Amérique latine, filiale à 38% de l'opérateur Telefónica, a décidé de prendre en compte la baisse de la valeur de sa fusion avec le portail Lycos, conclue en 2000 au plus haut de la bulle Internet. Cela se traduit par une perte colossale de 2 milliards d'euros au titre de l'exercice 2002. L'année 2001 s'était soldée par une perte nette de 566 millions d'euros.

Le chiffre d'affaires annuel de Terra Lycos a régressé de 10% à 622 millions d'euros (694 millions d'euros en 2001). Outre le déclin de la publicité, le groupe a subi des pertes de change de l'euro par rapport aux devises sud-américaines et au dollar américain. Mais même à taux de change constants, les revenus auraient été de 692 millions d'euros, soit un niveau inchangé par rapport à 2001 ; un chiffre d'affaires bien décevant comparé à ceux des groupes Wanadoo (en hausse de 33%) et Tiscali (+18%).

Alors que le groupe comptait 3,1 millions d'abonnés payants, soit une hausse de 24% fin 2002, Terra Lycos ne parvient pas à s'imposer sur le créneau porteur de l'accès Internet par l'ADSL avec seulement 378.000 clients (en petite hausse de 11%). Pire encore, Terra Lycos est concurrencé sur ce segment par son principal actionnaire, Telefónica, qui détient une part de marché bien plus importante que lui.
Le groupe a publié une perte d'Ebitda de 120 millions d'euros, divisée par deux par rapport à 2001. Mais c'est une performance bien loin de celles de Wanadoo et de T-Online revenus dans le vert grâce au développement du haut débit. Terra Lycos annonce qu'il ne sera pas profitable avant 2005 et qu'il souhaite continuer à réduire ses coûts à l'avenir, notamment en supprimant environ 20 % des emplois.

A l'annonce de ces résultats, le titre Terra Lycos à Madrid chute de 12,72% à 4,39 €. Terra Networks cota 157,65 € à son maximum historique le 14 février 2000 !


Lycos Europe, dont Terra Lycos est actionnaire aux côtés de Bertelsmann, publie début mars 2003 des résultats 2002 à peine meilleurs, alors que Yahoo! a depuis longtemps prouvé que la rentabilité était atteignable pour un portail.
Un chiffre d'affaires de 118 millions d'euros en recul de 22 %, expliqué, mais en partie seulement, par la perte du contrat récurrent Bertelsmann ; une perte nette de 179 millions d'euros, largement supérieure au chiffre d'affaires, même si ce résultat est partiellement imputable aux dépréciations d'actifs ; un excédent brut d'exploitation qui reste négatif de 54 millions d'euros, mais devenu positif de 1,5 million d'euros au dernier trimestre de 2002 obtenu grâce au vaste plan de restructuration qui a ramené les effectifs à 883 personnes (-23 %) l'an dernier.
Fin décembre 2002, Lycos Europe disposait encore de 220 millions d'euros de liquidités à sa disposition. Avec une consommation de cash de 16 millions d'euros par trimestre, la société a encore de quoi tenir.

Dirigé par Christoph Mohn, héritier de la famille qui contrôle Bertelsmann, Lycos Europe n'a même pas pu compter sur le soutien du géant allemand des médias qui lui a retiré en fin d'année dernière un contrat qui lui assurait, bon an mal an, un tiers de ses revenus.

A l'annonce de ces résultats, le titre Lycos Europe à Paris tombe à 0,45 €. Il fut introduit sur le Neuer Markt de la Bourse de Francfort le 22 mars 2000 à 24,00 € !

 
 
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  Accord-cadre entre Telefónica et Terra Lycos du 12 février 2003  
 

Le 12 février 2003, Terra Lycos et Telefónica concluent un accord-cadre d'alliance stratégique en réponse, d'une part, aux changements dans les activités Internet et, en particulier, au développement de la technologie ADSL et, d'autre part, à la nécessité d'adapter la gamme de produits et services offerts par le groupe Terra Lycos aux besoins spécifiques du groupe Telefónica. L'accord a une durée de 6 ans.
Désormais, Terra Lycos est responsable des services en ligne et des portails du groupe Telefónica, tandis que ce dernier se charge de toute l'offre d'accès Internet du groupe.

Cet accord met fin à la concurrence qu'ils se livraient sur le marché de l'accès Internet haut-débit en Espagne (où l'opérateur compte 740.000 abonnés, contre 125.000 à Terra Lycos). Depuis l'IPO de Terra en 1999, Telefónica est en effet en concurrence avec sa propre filiale en Espagne, une chose qui, selon les analystes, était absurde. Les clients espagnols pouvaient acheter un accès haut débit auprès de Telefónica ou s'inscrire auprès de Terra, qui offrait des fonctionnalités supplémentaires mais revendait les services haut débit de Telefónica !

En retour, Terra Lycos se voit garantir la génération d'au moins 78,5 millions d'euros par an en valeur, calculés comme la différence entre les revenus d'exploitation issus des prestations fournies dans le cadre de l'accord-cadre et les coûts et investissements directement associés.

Bien que la société-mère Telefónica soit intervenue avec un contrat publicitaire de six ans, cela ne pouvait pas compenser la perte des commandes Bertelsmann. Terra Lycos présente le 7 mai 2003 ses chiffres du premier trimestre 2003 : les ventes, l'Ebitda et le résultat net ont diminué par rapport à la même période de l'année dernière, contrairement à ses concurrents européens tels que l'allemand T-Online, le français Wanadoo et l'italien Tiscali. Avec le déclin de la publicité sur Internet, Terra invoque aussi des pertes de change, mais on observe aussi le nombre inchangé d'abonnements en Espagne pour l'accès à Internet à haut débit alors que l'accord-cadre n'a pas eu le temps d'être mis en œuvre.

 
 
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  OPA de Telefónica sur Terra Lycos en 2003  
 

Les observateurs envisagent l'hypothèse que Telefónica fasse une offre sur la totalité des actions de Terra afin de la retirer de la cote (à Madrid et New York), son intégration pouvant " apporter de la clarté à la stratégie Internet haut débit de Telefónica " qui détenait environ 38,58 % (directement et indirectement) de Terra Lycos (Terra Networks SA, propriétaire du portail américain Lycos) au 31 décembre 2002.

Le 28 mai 2003, Telefónica présente l'offre publique d'achat attendue, pouvant aller jusqu'à 1,726 milliard d'euros en espèces, pour acquérir les près de 62 % restants des actions qu'il ne possède pas. Le prix de l'offre est de 5,25 € par action payable en numéraire, un prix supérieur de 16% au cours de clôture de la veille, mais inférieur à la moitié de ce qu'avaient payé en novembre 1999 les particuliers (11,81 euros) et les investisseurs institutionnels (13 euros) lors de l'introduction en Bourse de Terra Networks à Madrid, ce qui provoque la grogne des petits porteurs ayant acquis des actions de Terra à l'introduction ou pendant le boom. Le titre du groupe Internet, qui a grimpé jusqu'à 157,65 euros le 14 février 2000 en cours de séance (le cours de clôture maximum fut le 25 février 2000 à 139,75 €), a clôturé en Espagne à 4,52 euros hier 27 mai. De son côté, Telefónica cotait 9,37 euros.

Telefónica conditionne son offre de rachat à l'obtention d'au moins 75 % du capital de Terra Lycos, ce qui induit que l'opérateur espagnol doive convaincre plus de 60 % des autres actionnaires.

Le communiqué de Telefónica vante les profits "de la restructuration d'actifs et de leur intégration" ; une intégration qui devrait permettre "d'améliorer l'offre de produits et de services Internet, notamment à haut débit, en tirant parti du caractère complémentaire des deux groupes". Telefónica déclare qu'elle combinera la gestion de plus de 43 millions de lignes fixes et de 1,7 million de clients haut débit avec la puissance de Terra Lycos sur Internet. Terra compte plus de 4 millions de clients ayant accès à Internet et 1,8 million d'abonnés aux services de portail et autres services de contenu.
Alors que Terra deviendra une branche d'activité de Telefónica, la société déclare que Lycos USA sera gérée comme une unité indépendante, adaptée au marché Internet américain.

Mais pour les petits actionnaires de Terra Lycos en colère, l'écroulement du titre et l'échec de Terra Lycos tiendrait plus à la mauvaise gestion du portail qu'à la volatilité des marchés et à la chute des valeurs Internet. Ils critiquent notamment Joaquín Agut, son président, pour son manque de capacité à intégrer Terra et Lycos en ayant forcé les dirigeants les plus précieux de la société nord-américaine à quitter l'entreprise et sa difficulté à commercialiser le produit haut débit phare de Telefónica, l'ADSL. Par ailleurs, Terra dispose d'une forte trésorerie avec encore 1.731 millions d'euros en banque (le reste des 2.200 apportés par Telefónica lors de l'augmentation de capital en septembre 2000 pour racheter Lycos), un montant qui dépasse les 1.726 millions que Telefónica devrait payer au maximum pour 100 % de sa filiale. Le prix proposé de 5,25 euros constitue pour 3,09 euros par action la trésorerie propre de Terra ; le reste valorise l'activité de la filiale Internet à 2,16 euros par action, soit bien peu de chose.

Telefónica refusera d'augmenter son offre sur Terra Lycos. Selon le groupe dirigé par César Alierta, le prix proposé est très supérieur à la valeur réelle et aux perspectives de Terra, qui cumule 3,2 milliards d'euros de pertes depuis son lancement en 1999, dont 2 milliards en 2002, sur un chiffre d'affaires de seulement 622 millions d'euros l'an dernier.

La CNMV (Comisión Nacional del Mercado de Valores), la commission espagnole des valeurs mobilières, approuve le 19 juin 2003 le prospectus déposé par Telefónica pour l'offre publique d'achat sur Terra au prix de 5,25 € par action, payable en espèces. L'offre publique d'achat a un délai d'acceptation d'un mois commençant le 23 juin 2003, jour de la publication de l'offre, et se terminant le 23 juillet 2003.

Le 25 juillet 2003, la CNMV a notifié à Telefónica que l'OPA visant 370.675.587 actions de Terra Networks, sa division internationale de FAI et de contenu, avait été acceptée pour 202.092.043 actions, représentant 54,52 % des actions pour lesquelles l'offre publique d'achat a été lancée et 33,60% du capital social de Terra Networks, ce qui ne porte sa participation qu'à 71,97 %.
La société avait initialement déclaré que l'offre serait soumise à un minimum de participation de 75 %, mais Telefónica a informé ce jour la CNMV qu'elle est prête à renoncer à cette condition car ces résultats provisoires lui donnent une participation majoritaire suffisante "pour développer les objectifs poursuivis par l'Offre Publique d'Achat". Il n'est pas prévu de radier Terra Lycos de la cote.

Cette opération s'est donc soldée par un semi-échec pour Telefónica qui n'a pu mettre la main que sur 72% du capital de Terra. Mais ce n'est que partie remise !


Dès le 16 décembre 2003, le conseil d'administration de Terra approuve l'acquisition de 26.525.732 actions propres qui étaient détenues par Citibank en tant qu'agent du plan d'options d'achat d'actions de la société lors de son achat de Lycos. Ces actions représentent 4,41% du capital de Terra Lycos, ce qui permettra à Telefónica de porter sa participation dans le capital de l'entreprise à 75,29% du capital social effectif du portail Internet (capital en actions moins les actions propres).
Le franchissement de ce seuil de 75% permettra à Telefónica de la consolider fiscalement à compter de 2004. Grâce à l'intégration fiscale de Terra avec le groupe Telefónica, la société mère pourra bénéficier d'un crédit d'impôt de la part de sa filiale (dû aux pertes les années 2004 et suivantes).

Un bonheur n'arrivant jamais seul, lors de cette même réunion du 16 décembre 2003, le conseil d'administration de Terra a accepté la démission présentée par Joaquim Agut en tant que président exécutif de l'entreprise, qui est remplacé à ce poste par Joaquín " Kim " Faura.

César Alierta, président du groupe Telefónica, avait aimablement proposé Joaquín Agut au poste de PDG d'Endemol dès le 4 décembre 2003.
Endemol, le groupe néerlandais de production audiovisuelle (à l'origine de multiples programmes de téléréalité, comme Big Brother aux Pays-Bas, Loft Story, Le Bigdil, Star Academy en France) est une filiale de l'opérateur télécom espagnol Telefónica depuis son achat officialisé le 24 juillet 2000 pour 5.435 millions d'euros, réalisé par échange d'actions. L'opérateur espagnol avait offert 5,58 nouvelles actions Telefónica pour chaque action de la société néerlandaise.

C'est clair. Telefónica a pris la tête de sa filiale Internet Terra.

 
 
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  2003 Une année relativement tranquille pour Lycos Europe ?  
 

Au début de l'année 2003, la société annonce qu'elle lancera diverses offres " premium ", c'est-à-dire des services payants dans le domaine de l'hébergement Web et des noms de domaine, ainsi que dans la communication avec des offres premium d'e-mail, SMS, MMS et messagerie instantanée (chat). Le PDG Christoph Mohn déclare que l'entreprise souhaite réaliser un chiffre d'affaires d'environ 100 millions d'euros d'ici trois à cinq ans avec les services payants.

Cette nouvelle stratégie de Lycos Europe affirmant que le développement du réseau européen repose désormais sur les revenus réalisés par les services premiums et la publicité en ligne induit volonté d'harmonisation et nouvelle organisation.

Au niveau de l'harmonisation, en France est mise en ligne en juin 2003 la nouvelle version de Lycos.fr calquant le reste du réseau européen. Six univers ("Communiquer", "Rechercher", "Rencontrer", "Créer son site", "Se divertir" et "Shopping"') font leur apparition pour couvrir toutes les thématiques loisirs grand public. Résultat : Lycos.fr enregistre 5,5 millions de visiteurs uniques par mois en novembre 2003 contre 4,7 millions de visiteurs uniques un an plus tôt.

Lycos France va faire les frais de la nouvelle organisation. En novembre 2003, parachevant une "valse des dirigeants qui donne le tournis", Alexandre Roos et Christophe Schaming, respectivement directeur général et directeur technique, sont évincés. Seule Orianne Garcia, la dernière des trois co-fondateurs de Caramail, garde la direction du marketing. Alexandre Dreyfus est nommé directeur général intérimaire de Lycos France.

A cette réorganisation managériale se double une réorganisation du portail français. Christoph Mohn, annonce fin décembre que seules deux des quatre grandes directions opérationnelles du groupe seront maintenues à Paris. Il s'agit des divisions "portail-communication" et "hébergement de sites Web". Exit les divisions "Communautés" et "Shopping".


Mouvements capitalistiques chez Lycos Europe
Après l'accord conclu en février 2001, Spray Ventures avait restitué environ 25 millions de titres Lycos Europe en remplacement du paiement en espèces de près de 80 millions d'euros prévu dans le cadre de l'acquisition de Spray Network par Lycos Europe, coentreprise qui est détenue au 31 décembre 2002 à 29,6 % par Terra Lycos et à 29,6% par ses partenaires Bertelsmann Internet Holding GmbH, Christoph Mohn Internet Holding GmbH et Fireball Internet GmbH, qui votent ensemble en syndicat.

En mars 2003, Lycos Europe annule 27.277.144 actions propres. En conséquence, la participation directe de Terra Lycos et celle de Bertelsmann (avec Christoph Mohn Internet Holding GmbH et Fireball Internet GmbH) sont chacune passées de 29,6 % à 32,1 %.

Fin août 2003, on apprend que John de Mol, cofondateur avec Joop van den Ende de Endemol, le "fournisseur de contenu multimédia" (télévision, téléphone et Internet), a pris une participation de 5% dans le capital de Lycos Europe N.V.
L'actionnariat de Lycos Europe est donc modifié comme suit : Terra Lycos (32,1%), l'ensemble Bertelsmann Internet Holding GmbH/Fireball Internet GmbH/Jahr Vermögensverwaltungs GmbH & Co. KG (20,0 %), Christoph Mohn Internet Holding GmbH (du PDG de Lycos Europe) (12.1%) et Talpa Capital B.V. (la structure d'investissement de John de Mol) (5,0%). Les 30,6% restants sont sur le marché.


Résultats 2003 de Lycos Europe
Lycos Europe publie mi-février 2004 ses résultats 2003. Le chiffre d'affaires est de 85,0 millions d'euros contre 118,0 millions d'euros en 2002, une baisse de 28 % principalement due à la faiblesse persistante du marché publicitaire, la vente de filiales déficitaires du groupe en 2002 et 2003 et l'expiration du contrat publicitaire avec Bertelsmann en octobre 2002.
L'Ebitda de Lycos Europe (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements) s'améliore de 25 % pour atteindre -40,5 millions d'euros (-53,9 millions d'euros en 2002), tandis que la perte annuelle a diminué de 69 %, passant à 56,1 millions d'euros en 2003 contre 179,0 millions d'euros en 2002 (où les dépréciations d'actifs avaient atteint 100,4 millions d'euros).
La trésorerie de Lycos Europe s'élève à 175,2 millions d'euros au 31 décembre 2003 (contre 220 millions l'année précédente).
Le PDG de Lycos Europe Christoph Mohn considère que le changement stratégique vers le développement de ses offres premiums s'est reflété dans l'évolution positive des chiffres de 2003 : après ajustement de la vente des sociétés du groupe, les revenus des services payants et du shopping de Lycos Europe ont atteint 17,6 millions d'euros, soit + 64 % par rapport aux 10,7 millions d'euros de 2002.

 
 
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  Lycos Europe se lance (enfin) dans le haut débit en Allemagne, en 3 temps  
 

Début avril 2003, Lycos propose désormais un accès Internet commuté sans frais supplémentaires avec Lycos-Online pour 1,39 centime la minute et le regroupement de canaux RNIS comme alternative DSL bon marché.
Un réseau numérique à intégration de services (RNIS) est une liaison autorisant une meilleure qualité et des vitesses pouvant atteindre 2 Mbit/s contre 56 kbit/s pour un modem classique. On peut voir l'architecture RNIS comme une évolution entièrement numérique des réseaux téléphoniques existants.

Lycos-Online propose un accès 24 heures sur 24 au tarif " Speedy " de 1,39 centime la minute, sans consommation minimale, engagement contractuel ou durée du contrat, plus des frais d'appel de 5 centimes.
Si l'internaute souhaite obtenir un débit de données plus élevé, il peut activer le regroupement de canaux RNIS, ce qui double la vitesse de navigation en un seul clic, la bande passante augmentant jusqu'à 128 kbit/s. Lors du regroupement de canaux, deux lignes RNIS sont utilisées (et tarifées) uniquement pendant cette période, ce qui accélère notamment le téléchargement et la qualité de vidéos.
Au niveau tarif, Speedy, c'est deux fois 1,39 centime par minute, plus des frais d'appel de 5 centimes pour chaque canal. Speedy est donc un forfait de navigation sur mesure pour tous ceux qui souhaitent surfer sur Internet de manière rapide et flexible et pour qui une connexion DSL est trop chère.

L'accès Internet bas débit Lycos-Comundo avec les deux tarifs " Call by Call " et " Direct " continue de fonctionner dans les mêmes conditions. Toutefois, les intéressés ne peuvent plus s'inscrire à ces tarifs.

Christoph Mohn, son PDG, annonce le 31 octobre 2003 que Lycos Europe va se lancer dans le secteur de l'accès Internet DSL en Allemagne fin novembre ou début décembre. "Nous négocions actuellement avec Deutsche Telekom et Telefónica sur les produits de gros nécessaires… Nous espérons que l'activité DSL augmentera considérablement nos revenus issus de l'activité d'accès".


Lycos entre sur le marché allemand du DSL

L'entrée effective de Lycos Europe sur le marché du haut débit en Allemagne n'aura lieu qu'avec la présentation officielle le 29 janvier 2004 de la gamme complète de Lycos DSL pour un accès Internet rapide qui fonctionne avec T-DSL de Deutsche Telekom, l'accès Internet à haut débit dominant en Allemagne (à plus de 95%) et est acheminé via le backbone (réseau) de l'opérateur historique.

Les offres Lycos DSL sont annoncées avec la mention offensive "Dramatisch Schnell Lycos" ("Lycos incroyablement rapide"). Sept nouveaux tarifs DSL pour le T-DSL sont proposés par Lycos : Le forfait mensuel de 28,80 euros par mois, les 6 autres tarifs (3 au temps et 3 au volume) s'adressant plutôt aux débutants et aux utilisateurs occasionnels.
- 3 tarifs au temps au choix : 20, 40 et 100 heures gratuites au prix mensuel de base de 3,80 euros, 9,80 euros et 14,80 euros respectivement. En cas de dépassement, 1,19 centime par minute supplémentaire
- 3 tarifs volumétriques : 500 mégaoctets, 2 giga-octets et 5 giga-octets gratuits aux mêmes prix de 3,80 euros, 9,80 euros et 14,80 euros sont disponibles par mois. Si ce volume gratuit est dépassé, 1,19 centime pour chaque mégaoctet supplémentaire.
Les tarifs peuvent être utilisés avec le T-DSL 384 ou le T-DSL 768 (débit de 768 kbit/s). La durée minimale pour tous les tarifs DSL est de 3 mois.
A titre promotionnel, les nouveaux clients qui s'inscrivent avant fin février 2004 ne paient aucun frais de base pendant les deux premiers mois.

Lycos lance à partir d'avril un nouveau forfait DSL sous le nom de Lycos DSL Flat 2000 [Flatrate signifie Forfait en allemand], qui coûte 48,80 euros par mois et dispose d'une bande passante de 2 mégabits par seconde en réception.
En plus du nouveau forfait DSL, les autres tarifs DSL de Lycos peuvent être exploités avec 1 mégabit au lieu de 768 kilobits par seconde.

Si Lycos Europe propose depuis début février 2004 un accès DSL en Allemagne, celui-ci n'a vraiment démarré que début mai, lorsqu'il a déclenché son offensive marketing avec une vaste campagne publicitaire à la télévision, dans la presse écrite et en ligne.


La révolution tarifaire du 1er mai 2004

À partir d'avril 2004, les connexions T-DSL de Deutsche Telekom à 1024/128, 2048/192 et 3072/384 kbit/s ont été commercialisées comme débits de données standard et le prix T-DSL pour les connexions analogiques et RNIS a été ajusté.
Lycos en a profité pour lancer le 1er mai 2004 une triple offensive :

Garantie de prix bas pour tous les tarifs Lycos DSL sur le marché des fournisseurs de qualité du haut débit allemand, et proposer ainsi les tarifs T-DSL les moins chers.
La garantie de prix bas Lycos s'applique aux offres comparables des concurrents T-Online, 1&1, AOL et freenet, qui fournissent ensemble plus de 80 % des quelques 5 millions de clients DSL allemands. Principe de fonctionnement : Si un client Lycos informe Lycos que l'un des fournisseurs de qualité sélectionnés propose un tarif Lycos DSL à un prix inférieur avec une bande passante identique et le même volume de transfert et de temps en mégaoctets ou heures inclus dans le tarif, Lycos ajuste automatiquement l'offre en question le plus rapidement possible.
Les promotions concurrentes spéciales temporaires valables moins de trois mois et les tarifs avec frais d'installation sont exclus.

Introduction d'un tarif 0 euro Lycos DSL 1000 incluant un modem DSL gratuit.
Cette offre Lycos DSL 1000 d'entrée de gamme avec un volume de transfert de 1000 mégaoctets (Mo) pour 0,00 euro/mois permet aux débutants DSL de bénéficier gratuitement de leur connexion haut débit jusqu'à 1000 Mo pendant toute la durée du contrat s'ils commandent la connexion T-DSL via Lycos. Les seuls frais liés au nouveau modem DSL dont ils bénéficient également gratuitement sont les frais d'expédition. Si le volume gratuit est dépassé, 1,19 centime doit être payé par mégaoctet supplémentaire.

Réduction des prix des tarifs Lycos DSL existants et extension de la gamme de produits. La révolution des prix Lycos DSL est soutenue par plusieurs nouveaux tarifs haut débit qui proposent à chaque utilisateur une offre haut débit sur mesure à partir du 1er mai 2004.
- 3 tarifs au temps au choix : 20, 40 et 100 heures gratuites au prix mensuel de base de 3,80 euros, 8,80 euros (en baisse d'1 €) et 12,80 euros (-2 €) respectivement. En cas de dépassement, 1,19 centime par minute supplémentaire
- 4 tarifs volumétriques : Outre le Lycos DSL 1000 débutant pour 0,00 euro/mois, 1000 Mo, 5000 Mo et 10000 Mo gratuits aux mêmes prix de 3,80 euros, 8,80 euros et 12,80 euros par mois. Si ce volume gratuit est dépassé, 1,19 centime pour chaque mégaoctet supplémentaire.

Les tarifs Lycos DSL sont également proposés sur la base du T-DSL 2000 et du T-DSL 3000 et des offres forfaitaires flexibles Flexi Flat sont également ajoutées à la gamme de produits à partir du 1er mai 2004.
Lycos DSL Flat 1 Mbit pour 28,80 euros/mois
Lycos DSL Flexi Flat 1 Mbit à partir de 9,80 euros/mois
Lycos DSL Flat 2 Mbit pour 38,80 euros/mois
Lycos DSL Flexi Flat 2 Mbit à partir de 9,80 euros/mois
Lycos DSL Flat 3 Mbit à 48,80 euros/mois
Lycos DSL Flexi Flat 3 Mbit à partir de 9,80 euros/mois
Les clients qui surfent sur Internet avec une vitesse de transmission maximale de 2 ou 3 mégabits par seconde paient 9,80 € par mois avec le " Flexi Flat 2 MB " ou " Flexi Flat 3 MB " de Lycos-DSL s'ils ne dépassent pas 5000 Mo de transfert de données.
Malgré le terme Flat, le tarif Lycos DSL Flexi Flat n'est pas un forfait DSL sans limites de temps et de données, mais plutôt une variante tarifaire qui s'apparente à un tarif de volume échelonné. Le prix fixe le plus bas devait être payé jusqu'à un volume inclus de 5 000 Mo, après quoi le prix immédiatement supérieur - 5 € supplémentaires en moyenne - était facturé jusqu'à un volume total de 10 000 Mo. Et ainsi de suite. Le prix mensuel est échelonné et finalement plafonné à partir d'une certaine quantité de données. Le client bénéficie ainsi d'un tarif DSL dont le prix est calculé en fin de mois en fonction du volume de données transféré.

Christoph Mohn, le PDG de Lycos Europe déclare en juin 2004 que le démarrage de l'accès DSL en Allemagne est "extrêmement réussi". Toutefois, le nombre de clients haut débit du groupe reste très faible, le service n'étant proposé qu'en Suède (depuis 2001 avec sa filiale Spray) et en Allemagne. Selon Mohn, il n'est pas prévu aujourd'hui de l'étendre à d'autres pays ; d'ailleurs, il décrit l'activité DSL comme une simple activité supplémentaire pour son entreprise.
Le groupe de sociétés Lycos Europe comptait, en mai 2004, 195.000 clients ayant accès à Internet dans toute l'Europe, dont 20.000 accèdent au réseau via DSL (avec la majeure partie en Suède).

 
 
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  Cession de Lycos USA au coréen Daum en 2004  
 

Telefónica a annoncé il y a quelques mois vouloir se concentrer sur son cœur de métier et se focaliser sur les activités espagnoles, portugaises et latino-américaines. Les rumeurs sur la vente de son portail Internet américain Lycos et de sa participation de 32,1 % dans Lycos Europe (via Terra Lycos) ont donc rapidement circulé.

Fin avril 2004, on annonce que la compagnie de télécommunications espagnole Telefónica voudrait se séparer du portail Internet Lycos USA. Le groupe a chargé la banque d'investissement Lehman Brothers de rechercher un repreneur.
Lycos Inc., alors 4ème moteur de recherche et 3ème portail américain en termes d'audience, avec également une présence majeure en Europe, en Asie et en Amérique latine, avait été racheté il y a quatre ans en plein dégonflement de la bulle Internet par Terra Networks, la filiale Internet de Telefónica pour 12,5 milliards de dollars dans le cadre d'une offre publique d'échange d'actions. Mais depuis, les pertes cumulées de l'ensemble Terra Lycos se sont élevées à 3,4 milliards d'euros car l'intégration de Lycos Inc. n'a jamais réussi et le modèle économique des portails basé sur les revenus de la publicité s'est effondré. Résultat, aujourd'hui, Lycos n'est classé que septième aux Etats-Unis en termes de visites de sites et ne compte que 170.000 utilisateurs payants.

Le 2 août 2004, Terra Networks confirme avoir conclu un accord le 31 juillet 2004 avec la société coréenne Daum Communications, Corp. par lequel Terra Networks lui vend toutes les actions de Lycos, Inc. A cette annonce, l'action de Terra baisse de 1,7% à 2,98 euros (elle valait 16,70 euros le 1er février 2001).

Avant la vente, Lycos Inc. a transféré certains actifs à Terra Networks comprenant les participations dans Lycos Europe et Terra Networks USA. Plus précisément, concernant Lycos Europe NV, Lycos Inc., basé au Massachusetts (USA), a cédé à la société de portefeuille LE Holding Corporation basée au Delaware (USA), la totalité de sa participation dans Lycos Europe de 32,1 % du capital. Toutefois, dans la mesure où LE Holding (LE pour Lycos Europe) est détenue à 100 % par Terra Networks, elle-même contrôlée par Telefónica, la participation indirecte détenue par Terra Networks et finalement par Telefónica dans Lycos Europe reste inchangée à 32,1 %.
Ainsi, Terra conservera l'activité de portail européen de Lycos et son portail en langue espagnole aux États-Unis.
Ces actifs, évalués par Terra à 435 millions de dollars, correspondent à la stratégie de sa maison-mère Telefónica de se concentrer sur le monde hispanophone et lusophone, abandonnant les plans d'expansion plus ambitieux qu'elle avait lancés lors du boom des télécommunications.

Terra indique que la cession d'une grande partie du portail américain Lycos à Daum Communications, qui gère l'un des principaux portails sud-coréens, s'élève à 105 millions de dollars (87,5 millions d'euros) en numéraire, dont 10 millions de dollars de garanties pour les biens immobiliers loués pour les opérations américaines de Lycos. Daum déclare qu'il paiera 111,2 milliards de wons pour 100 % de Lycos, soit 95 millions de dollars. Terra Networks dans ses états financiers du 24 février 2005 indiquera que le prix de vente de Lycos, Inc. a été fixé à 108 millions de dollars américains. 95, 105 ou 108 millions de dollars, c'est de toute façon moins de 1 % des 12,5 milliards de dollars payés par Terra Networks en mai 2000 pour l'acquisition de Lycos, même si c'était dans le cadre d'une transaction en actions.

Le 5 octobre 2004, Terra Networks signe l'accord conclu le 31 juillet 2004 de vente de Lycos, Inc. à la société coréenne Daum Communications, toutes les autorisations administratives, notamment l'approbation des autorités antitrust américaines, ayant été obtenues.

En Europe, après la vente de Lycos Inc., suite au maintien de Lycos Europe NV au sein du groupe Terra, celui-ci a un réseau qui comprend des sites Web en Allemagne, Autriche, Danemark, Espagne, France, Pays-Bas, Italie, Royaume-Uni, Suède et Suisse ; donc une large couverture européenne.

 
 
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  2004 - Une année décidément très agitée !  
 

Le fournisseur de portail Internet Lycos est pris d'une frénésie d'achat en ce début d'année.

Lycos Europe rachète united-domains AG
Le 7 janvier 2004, le portail Internet Lycos Europe acquiert avec effet immédiat 100 % des actions du registraire de domaines basé à Starnberg près de Munich pour 5,9 millions d'euros. L'activité principale d'united-domains est l'enregistrement et la gestion mondiale de domaines pour les clients privés et professionnels.

Fondé en août 2000, avec une gamme de plus de 45 domaines de premier niveau différents, united-domains est l'un des principaux fournisseurs dans les pays germanophones avec plus de 80.000 clients et environ 200.000 domaines enregistrés. A son rachat, il compte 22 collaborateurs et est rentable.

Cette acquisition vise à renforcer Lycos Europe dans les domaines d'activité de la vente de noms de domaine et l'offre payante d'hébergement Web.
United-domains AG restera dirigé par ses fondateurs Florian Huber (CEO), Alexander Helm, Johann Herrmann et Markus Eggensperger, indique Lycos Europe.

Lycos Europe acquiert le français BuyCentral
Le 8 janvier 2004, Lycos annonce s'être porté acquéreur de la société française BuyCentral.com, le pionnier français de la comparaison des prix en temps réel, un guide d'achat généraliste qui exploite des plateformes d'achats en ligne en France et en Italie. Buycentral est historiquement implanté dans la péninsule italique et y revendique une audience mensuelle de 500.000 visites, à cumuler au 1,5 million de visites mensuelles en France. "Avec ce rachat, Lycos Europe poursuit son objectif stratégique à long terme consistant à augmenter considérablement ses ventes de services payants et de shopping", indique le communiqué. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé. On parle de 4,5 millions d'euros.
Le portail européen l'intégrera à Pangora, moteur de recherche de produits, sa filiale spécialisée dans les achats en ligne déclinée actuellement sur 25 portails comme altavista.fr, Tiscali.fr, AOL.fr et bien sûr Lycos.fr. Déjà n°1 du shopping en Allemagne et n°2 en Angleterre, Pangora s'arrogera ainsi la seconde place revendiquée par BuyCentral sur les marchés français et italien tant en termes d'audience que de chiffre d'affaires.

Le rachat est finalisé fin mars, alors que le leader européen des sites comparateurs de prix Kelkoo vient d'être racheté par Yahoo! pour 475 millions d'euros en numéraire. Kelkoo touche déjà 9 pays d'Europe avec son moteur de recherche et vante une audience record de 3,5 millions de visites par mois sur le seul site français. La nouvelle entité Pangora/Buycentral, sera au second rang français des "prestataires shopping" derrière Kelkoo mais devant LeGuide.com.

Lycos France lance un service d'e-mail Caramail Premium
Suivant en cela la stratégie de Lycos Europe à vouloir diversifier ses sources de revenus, Lycos France lance en mars 2004 une nouvelle offre Webmail payante qui s'ajoute à l'offre gratuite existante de Caramail (10 Mo de stockage + protection anti-spam, etc.) qui recense 34 millions de comptes ouverts, mais 3,6 millions de membres réellement actifs (c'est-à-dire qu'ils consultent au moins une fois par mois le service webmail). Deux formules sont proposées : Caramail Max et Caramail Pro avec une période contractuelle est de douze mois.
Caramail Max (2,99 euros par mois) propose 2 adresses mails, 50 Mo de stockage, 15 Mo en pièce jointe, protection anti-spam, antivirus, 100 contacts, synchronisation avec autres comptes mails : (Yahoo Mail, Hotmail (Microsoft), Gmail (Google), et 5 SMS gratuits par mois.
Caramail Pro (6,99 euros par mois) offre 50 adresses mails, 100 Mo de stockage, 50 Mo en pièce jointe, protection anti-spam, antivirus, 5.000 contacts, synchronisation avec comptes mails, 10 SMS gratuits par mois.
Lycos, qui héberge 43 millions de comptes mails sur l'Europe, avait déjà des services d'e-mail Premium - versions payantes de Lycos Mail - existant déjà dans quatre pays (Allemagne, Grande-Bretagne, Suède et Espagne). Le Danemark sera la prochaine étape.

Avec la guerre à laquelle se livrent Lycos, Hotmail, Yahoo et Google dans la messagerie électronique, on verra les offres se multiplier, payantes ou gratuites avec une flambée des capacités de stockage et une diminution des prix. Ainsi, dès octobre 2004, Caramail version de base (gratuite) passe à 300 Mo de stockage, Caramail Max (2,99 euros par mois) à 1 Go et Caramail Pro (4,99 euros par mois) à 10 Go !


Terra Lycos verse un dividende exceptionnel de 1,136 milliard d'euros
Le portail de Telefónica l'annonce le 1er juin 2004, il va distribuer environ 70 % de sa trésorerie de 1,6 milliard d'euros.
Le 22 juin 2004, l'assemblée générale de Terra Networks approuve le versement d'un dividende de 2 € brut pour chacune de ses actions en circulation. Le dividende est mis en paiement le 30 juillet 2004 pour un montant total de 1.136 millions d'euros.
Compte tenu de la participation de Telefónica dans le capital de Terra Lycos de 75,29%, c'est 855 millions d'euros que l'opérateur historique espagnol va récupérer. Récupérer, car cela ne représente qu'une faible partie de l'argent investi par Telefónica dans sa filiale : quelque 3,5 milliards d'euros, dont 2,2 milliards de participation à l'augmentation de capital réalisée en septembre 2000 lors de l'acquisition de Lycos et pratiquement 1 milliard d'euros lors de l'OPA sur Terra en juillet dernier.

La trésorerie de Terra Lycos est encore importante (elle ressortira à 529 millions d'euros au 31 décembre 2004). Mais, pour les observateurs, Terra Lycos n'est plus qu'un simple distributeur de contenus du groupe Telefónica. Le prochain pas du portail de Telefónica devrait être son retrait de la Bourse, tout comme Wanadoo en France vient d'être radié de la cote le 26 juillet 2004 après l'offre publique de sa maison-mère France Télécom.

Lycos Europe conclut une alliance avec Yahoo !
Les deux compagnies avaient annoncé en décembre 2003 avoir conclu une alliance visant à coopérer dans un certain nombre de domaines en Europe. Ainsi Lycos a reconduit son contrat avec la société Overture, rachetée par Yahoo, pour la vente de liens sponsorisés dans son moteur de recherche. Et Yahoo a accepté d'externaliser ses activités de commerce en ligne auprès de la division Pangora de Lycos, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Le 6 mai 2004, les deux portails Web concurrents vont plus loin. Lycos Europe signe avec Yahoo! Inc. un accord qui permettra un échange de technologies et de services dans les domaines du "chat" (salons de discussion en ligne / dialogue en direct) et de la messagerie instantanée, ceci dans un souci mutuel de réduction des coûts.

Au cours des trois prochains mois, les utilisateurs européens des services de chat de Yahoo (environ un million) seront dirigés vers la plateforme de chat Lycos Europe, qui compte autant d'utilisateurs. Inversement, Lycos Europe adoptera Yahoo Instant Messenger comme seule technologie de messagerie instantanée, ce qui va multiplier par deux la taille de chacune de ces communautés en ligne sans coûts supplémentaires.

Le partenariat affectera les utilisateurs de Yahoo! Europe au Royaume-Uni, en Irlande, en Allemagne, en France, en Espagne et en Italie, et les utilisateurs de Lycos sur l'ensemble du Vieux Continent.

La collaboration avec Yahoo s'est étendue aux offres d'accès Internet haut débit : en septembre 2004, les deux portails Internet ont signé un accord de distribution de l'offre DSL de Lycos Europe outre-Rhin. Le produit Lycos DSL est désormais annoncé sur les pages Yahoo allemandes. Dans le cadre de l'offensive commerciale Lycos DSL, deux autres partenaires ont d'ailleurs été récemment acquis : le " Club Bertelsmann " vend le produit DSL à ses membres allemands. L'offre est annoncée dans le catalogue du club et sur www.derclub.de. Le produit peut également être acheté via le portail d'achat en ligne des grands magasins Karstadt.


Lycos Europe conclut un partenariat avec Meetic
Le 24 mai 2004, deux des principaux sites de rencontre européens signent un accord de collaboration de deux ans visant à intégrer leurs bases de membres.
Selon cet accord, le portail européen Lycos va intégrer une des plus vastes bases de données de célibataires d'Europe (5 millions de personnes) du service Meetic, le site de rencontres en ligne créé par Marc Simoncini à sa propre plate-forme de rencontre Love@Lycos et ses 4 millions d'utilisateurs. Fixé sur une durée de deux ans, la mise en réseau des systèmes de rencontres garantit neuf millions d'utilisateurs enregistrés en Europe et vise à enrichir leurs bases respectives de nouveaux clients. Le lancement de cette fusion des deux bases couvrira huit pays : Allemagne, Grande-Bretagne, France, Espagne, Danemark, Italie, Suède et Pays-Bas.
En Allemagne, une coopération similaire existe entre Meetic.de et Web.de depuis l'automne 2003.


Lycos Europe investit en Suède
Le 30 août 2004, Spray Network AB, filiale de Lycos Europe, acquiert la filiale suédoise de Tiscali pour 13 millions d'euros. Ce rachat permet à Spray Network de décrocher la place de troisième fournisseur d'accès ADSL dans ce pays.
Pour plus d'informations à ce sujet, lire l'histoire de Spray.


Orianne Garcia quitte la direction de Lycos France
Une revue des principales informations concernant Lycos en 2004 serait incomplète si je ne mentionnais pas le départ annoncé début décembre d'Orianne Garcia de la direction générale de la société de services web Lycos France fin décembre 2004.
Orianne Garcia fut cofondatrice en novembre 1995 du tout premier moteur de recherche en français sur Internet, Lokace, revendu en octobre 1998 à Infonie dans le but de financer l'expansion de Caramail, premier service gratuit de messagerie électronique en français qu'elle avait lancé avec les mêmes partenaires en octobre 1997. Caramail devint une des plus importantes communautés d'utilisateurs francophones.
Née le 27 juin 1972, Orianne Garcia fut la très médiatique directrice générale de Caramail et sortit alors de l'anonymat. Elle anima notamment avec Florian Gazan l'émission télévisée dominicale de 13 minutes sur France 3 " 3 x + Net ", de septembre 1999 jusqu'en décembre 2001. Elle sera parfois surnommée " l'égérie de l'Internet français ".
Caramail est revendu au groupe suédois de portail et fournisseur d'accès Internet Spray en février 2000, mais ce dernier est acquis dès septembre 2000 par Lycos Europe. Orianne Garcia est alors promue à la direction générale de la filiale française.

Chargée du marketing et de la communication de Lycos France, Orianne Garcia déclare dans son communiqué de départ : "Ces 4 dernières années chez Lycos ont été intenses, riches d'enseignements et de satisfactions mais, à 32 ans seulement, j'ai envie de relever de nouveaux challenges !"

Hasard du calendrier ? Au début de ce même mois de décembre 2004, on apprend que Lycos Europe vient de nommer directeur général de Lycos France Mathieu Guinard. Il s'est fixé pour objectif de rendre le portail français rentable.


Résultats 2004 de Lycos Europe : légère diminution des pertes
Lycos Europe publie le 22 février 2005 ses comptes de l'année 2004 faisant ressortir un sixième exercice consécutif dans le rouge avec une perte nette de 45,5 millions d'euros contre 56,1 millions en 2003.
Lycos Europe annonce un chiffre d'affaires de 103,8 millions d'euros en hausse de 22% (85 millions en 2003, mais 118 millions en 2002).
Les Services premium (messagerie Caramail payante notamment) et commerce en ligne (Shopping) (Pangora/Buycentral) progressent de 64,5 % sur un an à 31,1 millions d'euros (18,9 millions en 2003). L'accès Internet proposé exclusivement en Allemagne et en Suède progresse de 37,7 % à 29,2 millions d'euros en 2004, contre 21,2 millions un an plus tôt. Les revenus de licences et autres sont à 2,2 millions (1,5 en 2003).
Seuls les revenus publicitaires du portail affichent une baisse de 4,6 % à 41,3 millions contre 43,3 en 2003, ce qui est conforme à la priorité fixée par la direction du groupe qui vise le développement des services payants afin de réduire la dépendance de Lycos à la publicité.

Malgré cette forte hausse d'activité, le groupe n'a que peu diminué son résultat opérationnel avant dépréciation et amortissement (Ebitda) qui reste négatif à 34,2 millions d'euros (contre -40,5). Par ailleurs le groupe annonce une diminution de ses liquidités de 31% à 121,7 millions d'euros.
En Bourse, après l'annonce des résultats, le titre Lycos Europe reste stable à 0,73 euro le 23 février 2005 à la clôture.

 
 
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  Telefónica achève l'absorption de Terra Networks en 2005  
 

En mai 2003, Telefónica avait déjà proposé de racheter les actions de sa filiale Terra Networks par une offre publique d'achat à 5,25 euros par action (lire supra). Mais cette OPA s'était soldée par un semi-échec, beaucoup d'actionnaires ayant en effet jugé que le prix proposé était trop bas, par rapport à son cours d'introduction en Bourse en novembre 1999 de 11,81 euros.

Le lundi 14 février 2005, l'opérateur Telefónica annonce son projet de prendre le contrôle total de sa filiale Internet Terra Networks dont il détient déjà 75,87% des actions. A cette fin, Telefónica propose 2 de ses propres actions contre 9 actions Terra. A cette annonce, l'action Terra clôture à 3,30 euros, tandis que l'action Telefónica reste stable au même prix qu'elle avait clôturé vendredi dernier, à 14,46 euros.

Terra, dont le conseil d'administration avait pris connaissance de la proposition lors d'une réunion extraordinaire le 10 février, prévoit de poursuivre l'étude de l'offre jusqu'au 23 février, date à laquelle le conseil d'administration en débattra à nouveau.

Les conseils d'administration de Terra et Telefónica approuvent le 23 février 2005 le projet de fusion par absorption de Terra Networks, SA par Telefónica, SA par un échange d'actions de 2 actions de la société mère pour 9 de la filiale.
Par ailleurs, alors que ce n'était pas prévu dans la proposition initiale faite par Telefónica la semaine dernière, Terra versera un dividende exceptionnel de 0,60 euro par action dès l'approbation de l'opération par les actionnaires de Terra, avant la réalisation de l'échange d'actions. Ce dividende représentera pour Terra un décaissement d'environ 340,7 millions d'euros.
Cette rémunération sera complétée par un autre dividende de 0,27 euro, qui sera mis en paiement le 11 novembre prochain à la fois aux actionnaires de Telefónica et aux actionnaires de Terra Networks qui deviennent actionnaires de Telefónica à la suite de la fusion.
L'annonce du paiement d'un total de 0,87 euro pour chaque action Terra a fait grimper le prix de son action de 11,43% à 3,51 euros, tandis que celui de sa maison mère avance de 0,29%, à 13,95 euros.

Visiblement satisfaits par les conditions de l'offre, les actionnaires de Terra Networks, à sa dernière assemblée générale comme société indépendante tenue le 2 juin 2005, approuvent à 99,5 % l'absorption par la maison mère, avec les parités proposées, déjà ratifiées la veille par l'actionnariat de Telefónica : 9 titres Terra pour 2 Telefónica, plus un dividende extraordinaire de 0,60 euro par action.

L'opération de fusion par absorption de Terra par Telefónica entraîne la dissolution sans liquidation de la première et le transfert en bloc de tous ses actifs à la seconde, qui acquerra les droits et obligations de sa filiale. Telefónica prend donc le contrôle des 138,7 millions d'actions de Terra, soit 24,13 % de son capital social, qu'elle ne possède pas et qui sont toujours cotées en bourse ; une participation qui a actuellement une valeur de marché de 440 millions d'euros environ.

Le 15 juillet 2005, les actions de Terra seront cotées pour la dernière fois et le 18 juillet, les ex-actionnaires de Terra disposeront des actions Telefónica remises en échange. Terra devient une marque du groupe Telefónica destinée aux contenus et services basés sur Internet.

Les deux sociétés ont justifié la fusion par la nécessité de s'adapter au nouveau modèle " basé sur l'intégration opérationnelle des activités de téléphonie et Internet " et la " crise irréversible du modèle traditionnel du pur fournisseur de services Internet ", qui trouve son origine dans " l'émergence, le développement de la technologie à large bande appliquée à l'accès à Internet ", qui a fini par effacer la ligne de séparation entre les deux entreprises. Internet dépend du développement de l'ADSL et cela est étroitement lié aux investissements des opérateurs téléphoniques.

La fusion entre Telefónica et Terra suit la même logique que les intégrations de France Télécom avec Wanadoo et de Deutsche Telekom avec T-Online. Les opérateurs téléphoniqu préfèrent arrêter leurs investissements dans les activités de portail et de commerce électronique pour se concentrer uniquement sur l'accès Internet à bas et surtout à haut débit.

 
 
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  Lycos Europe se bat en Allemagne dans l'ADSL  
 

A la guerre des prix outre-Rhin initiée par 1&1 à laquelle se livrent les fournisseurs DSL avec des prix forfaitaires depuis fin mars 2005, Lycos devait réagir. La société annonce qu'elle proposera son forfait DSL moins cher à partir du 26 avril, selon la durée du contrat : 9,95 euros par mois (pour 12 mois), ou 14,95 euros par mois (pour 3 mois).
Les prix des tarifs de volume restent cependant les mêmes. Le client peut choisir parmi les tarifs 2.000 Mo (3,95 euros), 6.000 Mo (7,95 euros) et 15.000 Mo (12,95 euros). Les tarifs Flexiflat restent également inchangés : les coûts mensuels sont de 5,95 euros à 5.000 Mo, 9,95 euros à 10.000 Go et 19,95 euros au-dessus. Tous les tarifs Lycos DSL nécessitent une connexion T-DSL.

En novembre 2005, Lycos Europe DSL propose désormais le forfait ville DSL " Cityflat " à 6,95 euros à ceux qui changent d'offre DSL et aux nouveaux clients dans 25 villes allemandes, dont Berlin, Dresde, Düsseldorf, Francfort/Main, Hambourg, Hanovre, Cologne, Munich, Nuremberg et Stuttgart. Des vitesses de transfert de données T-DSL de un à six mégabits par seconde sont possibles. Dans les villes qui ne font pas encore partie du réseau Lycos Cityflat, Lycos propose le forfait au prix attractif de 9,95 euros dans toute l'Allemagne.

Début décembre 2005, Lycos Europe propose désormais le Resale-DSL, c'est-à-dire une connexion DSL en revente et un accès Internet à partir d'une seule source. Sous le nom de Lycos DSL Connect, la société commence à vendre des connexions DSL sous son propre nom, avec un forfait " Cityflat " à 4,95 euros dans les 25 villes, à 7,95 euros pour un accès Internet pur dans le reste du pays. À cela s'ajoute la connexion DSL proprement dite, que Lycos Europe propose désormais sous son propre nom sur la base de l'infrastructure T-Com. Comme d'habitude, il existe trois bandes passantes : 1, 2 et 3 Mbit/s en réception, les prix sont de 16,99, 19,99 et 24,99 euros par mois.

En janvier 2006, Lycos Europe annonce qu'à côté du Lycos DSL Cityflat régional dans 25 villes pour 4,95 euros par mois, toute personne disposant déjà d'une connexion DSL, changeant de DSL et commandant le Lycos DSL Flat avant le 28 février 2006 paiera désormais 6,95 euros par mois au lieu de 7,95 euros.

 
 
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  La restructuration de Lycos Europe touche la branche française  
 

Compte tenu de sa situation économique et financière, Lycos Europe, afin d'être rentable plus rapidement, a décidé fin 2004 d'un plan de réduction des coûts qui devait être effectif à la fin du premier trimestre 2005 en France. La France a été le dernier pays touché.

Le 23 mai, la direction de Lycos France a dévoilé un plan de réorganisation interne de ses activités. Lycos France perd ses pôles hébergement et messagerie, entraînant 75 suppressions de postes sur un total de 109 à Paris. Sur les 75, il y a 13 postes qui ne seront pas reconduits. Deux choix s'offrent aux 62 autres collaborateurs : un reclassement en interne mais qui implique un transfert vers l'Allemagne, au siège de Lycos Europe à Gütersloh (pour la gestion des services et des produits) ou vers l'Arménie à Erevan, un site racheté en août 2002 (pôle R&D) ou une proposition de sortie accompagnée du groupe. D'ici la fin de l'année, l'effectif de Lycos France comprendra moins d'une quarantaine de salariés en charge de l'animation du portail et de la régie publicitaire.

L'annonce de la proposition de transfert en Arménie des 34 développeurs-programmeurs de Lycos France a provoqué un tollé : " dumping social !". La direction de Lycos France s'est efforcée d'expliquer que les collaborateurs acceptant ce schéma conserveront leur niveau de salaire actuel avec des " compensations " comme des primes de déplacement. "Je pense qu'une grande partie des salariés concernés vont quitter la société et qu'une petite minorité va accepter de partir à l'étranger ", déclare Matthieu Guinard, son directeur général.

Lycos Europe lance JubiiBlog

Après le rachat du portail Internet leader danois Jubii par Lycos Europe en novembre 2000, Jubii a réussi à préserver sa marque au sein du groupe Lycos au Danemark, tout comme Spray en Suède, en Norvège et en Finlande, tandis que la marque Lycos s'est imposée dans les autres pays européens.

En octobre 2005, le groupe Lycos met en ligne un nouveau service de création de blog " JubiiBlog " en France, en Allemagne, au Danemark, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Italie et aux Pays-Bas. Son équivalent suédois est quant à lui dénommé " SprayBlog ". Le service alloue gratuitement un espace de 50 Mo et propose six modèles de mise en page (19 si l'internaute accepte de recevoir des publicités).
Pour Lycos Europe, JubiiBlog se veut avant tout une communauté dans laquelle chacun peut créer son propre blog, s'y exprimer librement et partager ses émotions. Chaque nouveau message de blogueur alimente un indicateur d'humeur, visible sur la page d'accueil de JubiiBlog qui affiche l'humeur générale de la communauté.


Résultats 2005 de Lycos Europe : réduction de plus de moitié de la perte

Lycos Europe publie le 22 février 2006 ses comptes de l'année 2005 faisant ressortir certes encore une perte nette de 20,2 millions d'euros, mais en chute de 56% par rapport à 2004 (45,5 millions). Le groupe annonce un chiffre d'affaires de 125,5 millions d'euros en progression de 21% (103,8 millions en 2004). Les revenus de Lycos Europe ont été répartis presque également entre les trois principales activités : Services payants et shopping, Accès Internet (interconnexion) et Publicité.
L'activité services premium payants et le commerce en ligne, qui comprend les sites de moteurs de recherche produits HotBot, le comparateur de prix BuyCentral et la plate-forme technologique de e-commerce Pangora, en croissance supérieure à la moyenne, a contribué au chiffre d'affaires total avec une part de 35 % (43,8 millions d'euros, en augmentation de 40,6 % par rapport à 2004).
L'activité Interconnexions suit avec une part de 32 % (40,3 millions d'euros, en augmentation de 38 % par rapport à 2004) et les revenus publicitaires avec une part de 32 % également (40,1 millions d'euros, en baisse de 2,9 % par rapport à 2004). Les revenus des licences et autres sont à 1,0 % du chiffre d'affaires (1,3 million d'euros) contre 2,1 millions l'année précédente.

Si le résultat opérationnel avant dépréciation et amortissement (Ebitda) reste négatif à 12,3 millions d'euros, il s'améliore de 64% (-34,2 millions en 2004). Mieux encore, Lycos Europe a réussi au quatrième trimestre 2005 à réaliser un résultat Ebitda équilibré de 0,0 million d'euros, contre -5,5 millions d'euros et à améliorer de 83 % la perte nette à -1,7 million d'euros, contre -10,1 millions d'euros au quatrième trimestre 2004. Cette évolution positive s'explique principalement par la mise en œuvre réussie de plusieurs mesures d'optimisation des coûts, d'économies et la suppression de 200 emplois.
Par contre, sur ce même quatrième trimestre 2005, les revenus d'interconnexion de Lycos Europe ont diminué de 14 % en raison de la pression sur les prix, en particulier sur le marché suédois de l'accès haut débit, accompagnée d'un désabonnement des clients bas débit.

Enfin le groupe annonce que sa trésorerie a diminué de 14 %, passant de 121,7 millions d'euros au 31 décembre 2004 à 105,1 millions d'euros au 31 décembre 2005. La réduction mensuelle moyenne de trésorerie en 2005 s'est élevée à 1,4 million d'euros, contre 4,5 millions d'euros par mois en 2004.

Pour Christoph Mohn, PDG de Lycos Europe NV, le groupe est maintenant bien placé pour atteindre l'équilibre sur l'ensemble de l'année 2006.

En Bourse, le titre Lycos Europe qui a démarré l'année à 1,13 € le 2 janvier 2006 à Frankfort monte à 1,23 € après l'annonce des résultats.

 
 
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  2006 - Lycos Europe multiplie les initiatives pour atteindre la rentabilité  
 


Lycos iQ

Avec Lycos iQ, le groupe Lycos Europe décide de miser sur la mode du Web 2.0.
Le Web 2.0, ou Web participatif, désigne l'ensemble des techniques, des fonctionnalités et des usages qui ont suivi la forme originelle du Web, caractérisé par plus de simplicité d'utilisation et d'interactivité. Sans connaissances techniques, les internautes peuvent contribuer à l'échange d'informations et interagir entre eux, créant notamment le Web social. Grâce aux outils mis à leur disposition, les internautes construisent et contribuent au Web.
Lycos iQ (QI en français) est un site communautaire de questions-réponses et de débats, un " moteur de recherche humain ", c'est-à-dire que les réponses ne sont pas une liste de liens telle que fournie par un moteur de recherche, mais une réponse élaborée écrite par un membre enregistré du site. " Ce sont les internautes experts sur un sujet qui répondent aux questions posées par d'autres internautes ", explique Johannes Grabisch, directeur des nouveaux produits pour Lycos Europe.

Lycos iQ a d'abord été mis en ligne en Allemagne le 12 janvier 2006, en concurrence avec les services existants tels que Google Answers et Yahoo Clever (également connu sous le nom de Yahoo Answers). La concurrence est donc rude. Contrairement à Google Answers, lancé il y a deux ans, Lycos iQ est gratuit, et contrairement à Yahoo Clever, lancé en décembre 2005, l'offre Lycos est en allemand.
Si Lycos iQ prend en Suède le nom de Spray iQ, il garde son nom originel dans les autres pays. Outre l'allemand, Lycos iQ sera décliné en français (version lancée en février 2006), anglais, danois, suédois et néerlandais. Les différentes plateformes sont basées sur le même logiciel, mais ne sont pas connectées les unes aux autres.

Lycos DSL supprime des coûts d'entrée pour attirer de nouveaux clients haut débit

Le 12 mai 2006, Lycos Europe décide de supprimer l'intégralité des frais de mise à disposition de son offre haut débit Lycos DSL en Allemagne pour les nouveaux clients pour les connexions DSL de toutes les bandes passantes (un à six mégabits par seconde). De plus, chaque nouveau client reçoit gratuitement et sans paiement supplémentaire le matériel Lycos DSL compatible WLAN " Siemens Gigaset SX553 WLAN ".

Dans le cadre d'une optimisation de la structure tarifaire, le tarif volume Lycos DSL 2000 a également été supprimé de l'offre. Il s'agit désormais du Lycos DSL Cityflat, proposé dans 50 zones métropolitaines et déjà disponible au prix mensuel de 4,95 euros, et du DSL Flat dans toute l'Allemagne, disponible au prix avantageux de 7,95 euros.

Vente des domaines " .eu "

Le domaine " .eu " a été approuvé par l'ICANN le 22 mars 2005 et mis en exploitation le 7 décembre 2005. La procédure d'enregistrement est organisée suivant le mode du " premier arrivé, premier servi ". Cependant, l'ouverture a été progressive. Depuis le 7 avril 2006, le domaine " .eu " est ouvert à tout résident d'un État membre de l'Union européenne.

L'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, en français, la Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet) est une autorité de régulation d'Internet ayant pour principales missions d'administrer les ressources numériques d'Internet, telles que l'adressage IP et les noms de domaines de premier niveau.

Grâce à la pré-réservation, Lycos Europe a réussi à atteindre un taux d'attribution de 60 % des demandes d'hébergement des noms de domaine en " .eu " durant les premiers jours suivant l'ouverture, et a ainsi vendu environ 160.000 domaines " .eu ".

Lycos Europe va commercialiser la base de données cinématographique IMDb

Lycos Europe et Amazon, la société-mère d'Internet Movie Database (IMDb), " la plus grande base de données de films au monde ", ont conclu le 1er juillet 2006 un accord de commercialisation du site Web IMDb couvrant l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Suède.

Créé en 1990 par le britannique Col Needham, le site IMDb.com, racheté en avril 1998 par Amazon, compte plus de 38 millions de visiteurs uniques par mois. Les fonctionnalités du site comprennent une vaste gamme de bandes annonces de films, des listes d'acteurs, des citations, des anecdotes, des critiques, des données sur le box-office, des biographies de célébrités, des photographies, une couverture de festivals de films et d'événements majeurs.

L'accord avec Internet Movie Database est destiné à compléter l'offre de portail européen qui devrait attirer à Lycos Europe environ 5 millions de visiteurs mensuels supplémentaires dans le domaine du divertissement, séduits par un " accès gratuit à la richesse des informations trouvées sur IMDb.com ". Chaque mois, environ 28 millions d'utilisateurs visitent les sites Lycos en Europe. Avec IMDb, ce chiffre dépassera désormais les 30 millions. Au Royaume-Uni, la base d'utilisateurs du réseau Lycos Europe devrait croître de 33 %.

Lycos Europe achète le spécialiste de l'e-commerce Mentasys

Le 6 octobre 2006, Pangora GmbH, du groupe Lycos Europe, annonce l'acquisition de 100% les actions de Mentasys GmbH, société basée à Karlsruhe (Allemagne), pour 30 millions d'euros. Lycos Europe renforce ainsi sa division Shopping dans l'e-commerce. Mentasys, spécialisée dans les solutions d'achats en ligne, fournit des solutions de shopping packagées aux fabricants, revendeurs et éditeurs de portails leur permettant d'augmenter leur trafic et leurs revenus.

Lycos Europe intégrera Mentasys GmbH dans ses états financiers au 1er novembre 2006, donc au début de la saison hivernale, qui est traditionnellement la période la plus forte pour le commerce électronique. Grâce à cette acquisition, le groupe s'attend à une augmentation des revenus dans les services payants et les achats ainsi que dans le secteur de la publicité.

Un nouveau directeur général chez Lycos France

Lycos France, qui ne compte maintenant que 35 collaborateurs, annonce début septembre 2006 la nomination d'un nouveau directeur général : Jérémie Clévy, au côté de Fabrice Leclerc, directeur général du pôle régie publicitaire-commerce électronique. Il remplace Matthieu Guinard, qui avait pris ce poste en décembre 2004.
Si Jérémie Clévy assure que MultiMania et Caramail se portent bien et vont perdurer, il confirme que la fourniture d'accès par Lycos n'est pas à l'ordre du jour en France. Ce marché étant très difficile et concurrentiel.

 
 
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  Lycos vend le portail Spray.se puis son accès Internet suédois Spray  
 

Lycos Europe constate une évolution positive de son activité dans les divisions Shopping et Services payants.qu'il attribue aux investissements réalisés dans le domaine du commerce électronique, et à l'introduction de services payants : lancement sur le marché des domaines " .eu ", droits de commercialisation à l'échelle européenne de la base de données de films IMDb.
En revanche trimestre après trimestre, les revenus d'accès Internet de Lycos Europe diminuent en raison de la concurrence très rude sur les prix concernant le marché du haut débit, accompagnée d'un désabonnement des clients bas débit. Lycos Europe a donc pris la décision stratégique de se séparer du secteur de l'accès à Internet.
L'activité de fournisseur d'accès de Lycos n'existe plus qu'en Allemagne et en Suède, mais la filiale suédoise Spray dessert 70 % de tous les clients d'accès Internet de Lycos Europe. Des discussions concernant la vente de Spray ont alors été engagées avec des parties intéressées potentielles.

Le 29 septembre 2006, Lycos Europe vend l'activité portail suédoise www.spray.se de sa filiale Spray à la société de médias Aller Svenska AB pour 16 millions d'euros. L'accord entre Lycos Europe et Aller Svenska AB comprend la fourniture continue d'une large gamme de services Web développés par Lycos Europe, tels que Spray Mail, Spray Chat et Spray Hosting à l'avenir. En plus de la collaboration pour ces produits, les deux partenaires ont convenu d'une coopération pour la vente internationale de publicité en ligne.
Grâce à la vente de l'activité portail de Spray, ayant un impact positif sur le bénéfice de 14,8 millions d'euros, Lycos Europe clôture les neuf premiers mois de 2006 avec un bénéfice net de 6,9 millions d'euros contre un déficit de 18,5 millions d'euros pour la même période de l'année précédente.
La trésorerie de Lycos Europe s'élève à 110,6 millions d'euros au 30 septembre 2006, contre 105,1 millions d'euros au 31 décembre 2005.

Le 23 novembre 2006, Lycos Europe vend son activité suédoise d'accès, exploitée sous la marque Spray, à Glocalnet Scandinavia AB, du groupe Telenor. Cette transaction a été approuvée par les autorités suédoises de la concurrence le 4 janvier 2007 et clôturée le 12 janvier 2007.
Comme le portail, l'activité d'accès à Internet Spray appartenait à la filiale à 100 % Spray Network AB que Lycos Europe avait acquis en septembre 2000.

Un bénéfice illusoire pour l'année 2006

Le 16 février 2007, Lycos Europe publie ses comptes de l'année 2006 faisant ressortir enfin un résultat net positif en année pleine de 1,7 million d'euros, contre une perte nette de -20,2 millions d'euros en 2005. Mais ce bénéfice 2006 est en grande partie dû à la cession de l'activité suédoise de portail, qui a généré un gain significatif mais ponctuel de 15 millions d?euros.
Parallèlement, l?Ebitda s?est également redressé passant d?une perte de 10,3 millions d?euros en 2005 à une perte de 4,6 millions d?euros en 2006.

Pour tenir compte de la cession des activités suédoises (dont d?accès à Internet), les états financiers de Lycos Europe ont été retraités. Le chiffre d?affaires 2006 s?est élevé à 82,4 millions d?euros, en hausse de 4 % par rapport à celui de 2005 ; le chiffre d'affaires 2005 retraité étant devenu 79,2 millions d'euros, alors qu'il avait été de 125,5 millions d'euros avec la Suède.
La direction rappelle que ces cessions sont le résultat d'une décision stratégique visant à mieux se concentrer sur les services payants et de shopping d'une part, les revenus publicitaires d'autre part.

La répartition des revenus de Lycos Europe qui était presque égale entre les trois principales activités Publicité, Services payants et shopping et Accès Internet (interconnexion), est profondément modifiée. L'activité services payants et shopping a contribué au chiffre d'affaires total avec une part de 49 % avec 40,4 millions d'euros, contre 35 % et 32,8 millions en 2005.
Les revenus publicitaires suivent avec une part de 43 % à 35,6 millions d'euros, contre 32% et 38,2 millions en 2005.
L'activité Interconnexions s'effondre avec une part de 7 % à 5,9 millions d'euros, contre 32% et 6,9 millions en 2005. Ces revenus ont baissé de 14 %, principalement à cause de la baisse continue des prix sur le marché d'accès allemand.
Les revenus des licences et autres sont à 0,4 % du chiffre d'affaires (0,4 million d'euros) contre 1,3 million l'année précédente.

Sur un effectif de 714 employés fin 2006, 55 % le sont en Allemagne, 27 % en Arménie (soit près de 200 personnes !), 7 % en France et 11 % dans des bureaux situés au Danemark, en Italie, aux Pays-Bas, en Suède et au Royaume-Uni.

Enfin le groupe annonce que sa trésorerie a diminué de 11 %, passant de 105,1 millions d'euros au 31 décembre 2005 à 93,3 millions d'euros au 31 décembre 2006.

L'action Lycos Europe a passé une mauvaise année 2006, avec une chute de 19,5 %, passant de 1,13 € le 2 janvier à 0,91 € le 29 décembre. Si le cours s'est ressaisi début 2007, Lycos Europe dévisse de 6,32% à 0,89 € à la Bourse de Francfort avec l?annonce de ses résultats pour 2006 et de son bénéfice en trompe-l'œil.

 
 
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  Lycos Europe lance la plateforme Internet Jubii en 2007 en Europe (et aux USA !)  
 

Avec le déclin de son moteur de recherche face à Google, la concurrence sur la messagerie électronique de Hotmail (Microsoft) et Yahoo Mail, la montée en puissance de la messagerie instantanée de MSN Messenger et l'émergence des réseaux sociaux tels Myspace ou Skyrock Blog, l'audience du groupe Lycos s'effrite lentement. Caramail, qui a servi de technologie de base pour tous les services de mail de Lycos Europe, voit aussi sa fréquentation chuter considérablement. La fréquentation du chat, notamment, qui fut le plus fréquenté de France en 2003, passe de 30.000 à 3.000 connexions simultanées environ.

Lycos Europe, qui reste tout de même le quatrième opérateur de portail Internet européen, tente de reprendre la main. Après la mise en ligne en octobre 2005 de " JubiiBlog ", un nouveau service de création de blog, Lycos lance en mars 2007 Jubii, une plateforme de communication et d'échange globale. Jubii rassemble au sein d'une même interface email, messagerie instantanée, téléphonie Internet (VoIP) et permet également l'échange de photos, vidéos et autres fichiers.
Outre cet aspect 'tout en un', Jubii surfe sur la vague Web 2.0. L'outil est intuitif et modulable, il n'y a aucun logiciel à installer et on peut interagir comme on le ferait sur le bureau : glisser-déposer, double-clic, etc.

À la suite du rachat de Lycos Inc. par la société sud-coréenne Daum Communications en 2004, Daum est devenu propriétaire de la marque Lycos aux États-Unis. Tandis que le rachat en 2000 de Jubii, le portail Internet leader au Danemark, par Lycos Europe a donné à celui-ci des droits de dénomination mondiaux. Voulant lancer sa nouvelle plateforme outre-Atlantique, Lycos Europe l'a donc fait sous le nom de Jubii.

Après le lancement aux États-Unis en mars 2007, la nouvelle plateforme Internet Jubii est lancée le 16 avril 2007 en Allemagne, le 26 avril en France, avant d'être adaptée au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas et au Danemark.
Les quelque six millions d'utilisateurs de Lycos Mail devraient donc accéder au nouveau portail.

En France, Jubii est présenté comme le successeur de Caramail, le mythique portail communautaire francophone, devenu simple Webmail - envahi par la publicité - à la suite de son absorption par Lycos Europe. Lycos tente de recréer l'esprit communautaire de la plateforme en créant "Jubii par CaraMail" qui propose à l'instar de son prédécesseur un chat mais aussi la création de blog ou le partage de fichiers avec une capacité de stockage multipliée et un outil anti-spam. De plus, à la possibilité de recevoir et d'envoyer du courrier électronique, s'ajoute celle de passer des appels téléphoniques.

Jubii entend remplacer Caramail, mais aussi divers services déjà offerts par Lycos Europe : Love@Lycos par JubiiDate, Lycos Chat par JubiiWorld.

 
 
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  Lycos Europe vend son activité allemande d'accès à Internet  
 

Confronté à la diminution des revenus tirés de l'accès à Internet, Lycos Europe avait pris en 2006 la décision stratégique de se séparer de ce secteur d'activité qu'il n'exerçait plus qu'en Allemagne et en Suède. En janvier 2007, l'entreprise finalise la vente de son fournisseur d'accès Internet suédois Spray Network à Glocalnet Scandinavia AB pour environ 19 millions d'euros, se séparant ainsi de la majorité de ses activités d'accès.
Le 8 février 2007, Lycos Europe annonce qu'il envisage de vendre ses activités allemandes d'accès à Internet et qu'il entame des négociations avec divers acheteurs potentiels.
Lycos Europe indique souhaiter se concentrer sur son activité principale de fournisseur de portail et ne pas investir davantage dans les offres d'accès Internet.

En Allemagne, Lycos Europe propose un accès Internet depuis novembre 1999, avec l'introduction de l'offre bas débit Comundo. Une offre haut débit Lycos DSL a été ajoutée en 2003. Aujourd'hui, cette division d'accès à Internet compte environ 23.800 clients en connexion bas débit et environ 37.900 clients haut débit (ou accès à Internet à large bande, par traduction littérale du terme anglais broadband), et réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 6 millions d'euros par an.

Le 10 mai 2007, Lycos Europe signe, par l'intermédiaire de sa filiale Lycos Europe GmbH, un accord portant sur la vente de son activité allemande d'accès bas débit à la société Paixas GmbH pour environ 500.000 euros. La vente au profit de Paixas prend effet le 1er mai 2007 et inclut la clientèle bas débit (23.000 clients environ) ainsi que la marque allemande et européenne "Comundo" de Lycos.
Lycos indique le même jour que les discussions concernant la vente éventuelle de ses activités haut débit se poursuivent.

Après AOL en septembre 2006, puis Tiscali en janvier 2007, c'est au tour du fournisseur d'accès haut débit Lycos d'annoncer fin septembre 2007 son retrait du marché allemand du haut débit.
Le 28 septembre 2007, Lycos Europe GmbH a signé un accord-cadre de coopération avec son concurrent Freenet AG, basé à Büdelsdorf, d'une durée initiale d'un an. Dans le cadre de cet accord, Lycos arrête la distribution de ses produits DSL et Freenet reprend les activités ADSL de Lycos Europe en Allemagne. Les quelque 40.000 clients haut débit de Lycos seront transférés à Freenet qui compte environ 1,2 million de clients DSL.
A cela s'ajoute un contrat publicitaire conclu entre les deux sociétés et la concession pour la licence de son site de questions-réponse en marque blanche Lycos iQ au portail Freenet. Lycos iQ, créé au début de l'année dernière, est désormais également utilisé, entre autres, par T-Online.
Le montant total des trois contrats entre les deux sociétés s'élève à environ 1,9 million d'euros.

A noter que le marché du haut débit en Allemagne est alors en pleine consolidation. United Internet, le deuxième plus grand fournisseur d'accès Internet allemand après Deutsche Telekom, s'est associé au fournisseur de téléphonie mobile Drillisch AG en vue d'un éventuel rachat de l'opérateur de télécommunications Freenet AG. En reprenant les activités haut débit de Freenet, le groupe United Internet pourrait accroître sa position (actuellement environ 2,4 millions de clients) et creuser l'écart avec ses poursuivants HanseNet et Arcor. C'est en mai 2009 qu'United Internet (avec sa marque 1&1) annoncera le rachat de l'activité DSL de Freenet AG.
Bref, l'histoire d'Internet en Allemagne est aussi compliquée qu'en France.


Très mauvais résultats 2007

Le 26 février 2008, Lycos Europe NV publie ses comptes consolidés pour l'exercice clos le 31 décembre 2007 qui confirment son déficit structurel.
Le groupe annonce un chiffre d'affaires de 76,7 millions d'euros en 2007 contre 82,4 en 2006 ; un bénéfice avant impôts et intérêts (EBIT) qui s'est effondré à -43,9 millions d'euros après -13,1 millions d'euros en 2006 ; une perte d'Ebitda de -18,2 millions d'euros contre -4,6 millions d'euros et, en raison d'éléments exceptionnels, un bénéfice net de 40,1 millions d'euros contre 1,7 million.
La direction explique la baisse du chiffre d'affaires par l'évolution négative des revenus publicitaires de ses propres produits, qui n'a pas pu être compensée par l'augmentation des ventes publicitaires via le marketing tiers, ni par l'augmentation des revenus des services payants.

Le fournisseur européen de portails et de services en ligne a sensiblement accru ses pertes d'exploitation (EBIT) à -43,9 millions d'euros (pour 76,7 millions d'euros de chiffre d'affaires !). Les principales raisons de cette évolution seraient la baisse de la marge dans le secteur des achats, l'augmentation des coûts des services fournis pour générer des ventes, des importants efforts de Recherche & Développement consentis pour l'introduction de nouveaux produits tels que Lycos iQ et Jubii et l'offensive marketing les concernant, ainsi que le coût lié au déménagement vers un nouveau centre de données.

Lycos Europe voit son bénéfice net porté à 40,1 millions d'euros contre 1,7 million d'euros en 2006. Mais cela est principalement dû à la cession de l'activité suédoise de fourniture d'accès à Internet en début d'année, accessoirement de celle de son offre allemande d'accès, ainsi que de la vente de plusieurs participations telle celle dans Best of Media SA à Alter Finance Capital en novembre 2007 pour un montant d'environ 1,7 million d'euros.

Seule satisfaction, la trésorerie augmente à 157,2 millions d'euros au 31 décembre 2007 contre 93,3 millions d'euros au 31 décembre 2006 conférant une solide position financière à Lycos Europe.

En 2008, Lycos a pour objectif de se concentrer sur les domaines de la publicité et du shopping et les développer spécifiquement. L'entreprise souhaite se démarquer de la concurrence en alliant développement de produits et innovations technologiques.

 
 
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  La débâcle de Lycos Europe en 2008  
 

Lycos Europe connait un mauvais premier trimestre 2008. Avec un chiffre d'affaires de 16,2 millions d'euros au cours des trois premiers mois de 2008, la société est restée bien en dessous du niveau de l'année précédente (20,0 millions d'euros). La perte avant impôts et intérêts (EBIT) est passée de 3,8 millions à 7,3 millions d'euros. Les liquidités s'élèvent à 149,4 millions d'euros au 31 mars.

Devant ces pertes récurrentes, après des années de passivité, les principaux actionnaires de Lycos Europe décident de prendre les choses en main. Telefónica détient près du tiers des actions via sa filiale LE Holding Corporation, Bertelsmann en détient 20% et Christoph Mohn 12,1%. Les actions restantes, soit environ 35%, sont le flottant.
Fin avril 2008, Lycos Europe annonce que, face à la consolidation du secteur qui se poursuit rapidement, il a décidé de procéder à une "révision stratégique dans le but de décider quelle était la meilleure voie à suivre pour l'entreprise et ses actionnaires", d'explorer à cette fin toutes les options possibles de vente de l'entreprise dans sa globalité et de mandater à cet effet la banque d'investissement Dresdner Kleinwort.

Pour de nombreux observateurs, si Lycos a grossi à coup d'acquisitions, il n'a jamais terminé leur intégration, ni vraiment réussi à prendre des parts de marché sur ses concurrents, ni à conserver son audience. Avec en plus l'effondrement du marché publicitaire, Lycos a subi un déclin lent mais régulier de sa base d'utilisateurs depuis 2002 - une évolution bien à l'encontre de la tendance générale.


Le 4 août, Lycos Europe publie ses résultats du premier semestre 2008. L'opérateur de portail Internet s'est encore enfoncé dans le rouge en raison de la faiblesse des recettes publicitaires. Les ventes ont chuté de 19 % à 33,3 millions d'euros par rapport au premier semestre l'an dernier. La perte avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda) a augmenté à 10,9 millions d'euros contre 7,6 millions d'euros il y a un an. Le résultat final est une perte de 9,8 millions d'euros.

Le jour même de la publication du bilan semestriel, LE Holding, la filiale de Telefónica, dépose une demande d'enquête sur la politique et la conduite des affaires de l'entreprise auprès de la chambre des sociétés de la cour d'appel d'Amsterdam. Telefónica a clairement perdu confiance dans la direction de Lycos.
La demande peut aussi être interprétée comme une attaque contre Bertelsmann, Lycos étant dirigé par Christoph Mohn, fils du patriarche de Bertelsmann, Reinhard Mohn. Le 20 février 2009, on apprendra que la cour d'appel d'Amsterdam a rejeté la requête de LE Holding.


Sur le papier, Lycos Europe est l'un des principaux fournisseurs de portails Internet et de publicité en ligne en Europe et aux États-Unis, avec un réseau de sites Web en sept langues. L'entreprise fournit des services de recherche et de communication avec des communautés en ligne, des offres de contenu, des achats, la création de pages d'accueil et l'enregistrement de domaines, s'adressant ainsi à de nombreux groupes cibles différents.
Mais en réalité, Lycos Europe, confronté à une concurrence féroce de la part des géants des moteurs de recherche tels que Google et Yahoo qui voient, eux, leurs résultats financiers s'envoler grâce au succès des liens sponsorisés, annonce le 28 octobre 2008 avoir enregistré une perte nette de 17,1 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, un Ebitda qui s'est élevé à -19,9 millions d'euros (contre -12,9 millions d'euros en 2007), pour un chiffre d'affaires de 46,9 millions d'euros (contre 58,4) en baisse de 20 % par rapport à la même période il y a un an.


Qui plus est, les tentatives de vendre l'ensemble de l'entreprise déficitaire ont échoué en raison d'un manque d'intérêt de repreneurs potentiels. Dans ces conditions, puisque, malgré de vastes mesures de restructuration et d'économie, " il n'a pas été possible de redevenir rentable avec les activités existantes dans un avenir prévisible ", le conseil d'administration et le conseil de surveillance de Lycos Europe décident le 26 novembre 2008 de vendre les parties profitables de l'entreprise et de mettre fin aux activités non rentables afin d'assurer au mieux la préservation des actifs. Bref, le démantèlement de l'entreprise est acté.

Le directoire et le conseil de surveillance de Lycos Europe NV ont ainsi décidé de vendre l'activité noms de domaine (united-domains), l'activité shopping (de commerce en ligne) (Pangora) et le portail internet danois (Jubii) - à condition qu'un prix approprié puisse être atteint. Avec ces activités, Lycos Europe génère environ les deux tiers du chiffre d'affaires total.
Les activités non rentables d'hébergement Web et de portails, y compris les ventes, seront fermées.

Les mesures décidées entraîneront la perte de leur emploi pour la majorité des quelque 700 salariés que compte Lycos Europe (il en avait 694 fin septembre).
Dans les domaines d'activité qui doivent être fermés, environ 500 collaborateurs sont employés au total, dont environ 230 dans la filiale allemande Lycos Europe GmbH à Gütersloh, environ 200 chez Lycos Arménie et une trentaine en France.

Lors d'une assemblée générale extraordinaire à Amsterdam du 12 décembre 2008, les actionnaires ont approuvé les résolutions concernant le démantèlement du groupe, ainsi que la distribution de 50 millions d'euros aux actionnaires sur les liquidités restantes. " Le montant du remboursement s'élèvera à 0,1605 euro par action Lycos Europe [...] Il sera versé le 19 décembre 2008 aux actionnaires titulaires d'actions Lycos Europe au 15 décembre 2008 au soir " précise le directoire du groupe dans un communiqué.

Lycos Europe dispose en effet encore de 130 millions d'euros de liquidités environ, malgré des années de pertes d'exploitation. L'entreprise avait levé 672 millions d'euros à l'occasion de son introduction en bourse en mars 2000 au prix d'émission de 24 euros.
Pour ces premiers actionnaires, le paiement spécial de 0,16 euro environ n'est qu'une maigre consolation, alors que l'action Lycos se négocie actuellement à 0,24 euro.

La distribution programmée se traduit le 16 décembre au matin par un spectaculaire plongeon de plus de 50% du cours de l'action Lycos Europe. Le lendemain, elle cote 0,12 euro. A ce prix, avec 312,3 millions d'actions en circulation, la capitalisation boursière est de 37,4 millions d'euros. Elle fut de 5 milliards en mars 2000 !

Dès le 13 décembre 2008, Lycos Europe annonce qu'il a trouvé un repreneur pour l'activité de noms de domaines gérée par sa filiale indépendante United-domains AG sise à Starnberg. Cette entreprise, fondée il y a huit ans et reprise par Lycos en 2004, emploie 50 personnes, sert aujourd'hui environ 180.000 clients et gère 1,1 million d'adresses Internet.
L'acquéreur est le groupe United Internet AG, qui possède aussi la place de marché de noms de domaines Sedo.com, le fournisseur de messagerie gratuite GMX, le portail grand public Web.de, l'hébergeur 1&1, ainsi que la régie publicitaire Adlink et le réseau d'affiliation Affilinet, qui opèrent déjà en France. Il rachète le registraire de domaines de Starnberg pour 34 millions d'euros environ.

Sous réserve de l'approbation des autorités de la concurrence, le rachat par United Internet devrait être finalisé au premier trimestre 2009.
Les actuels gérants et fondateurs restants d'United-domains, Florian Huber, Alexander Helm et Markus Eggensperger, resteront à sa tête et détiendront à l'avenir une participation d'environ 15 % dans l'entreprise.

Le 16 décembre 2008, Lycos Europe vend son portail danois " Jubii ". Le 31 décembre 2008, Project Panther, spécialiste danois du marketing en ligne, reprendra le portail avec ses 30 employés pour un montant non divulgué.
Étant donné que Peter Lundsgaard, le directeur général de Jubii depuis 5 ans et demi, détient une participation minoritaire dans le distributeur Project Panther, les autorités antitrust doivent encore approuver l'accord. Le transfert devrait ensuite être finalisé au premier trimestre 2009.
À l'exception du portail Jubii danois originel, tous les autres portails porteurs de la marque ferment.

www.jubii.dk existe toujours (au 06/05/2024) avec une offre de compte de messagerie premium.

Le 3 mars 2009, Lycos Europe publie des résultats catastrophiques pour l'exercice 2008.
Le chiffre d'affaires de l'exercice 2008 s'est élevé à 20,9 millions d'euros, soit 44 % de moins que le chiffre d'affaires reclassé de 2007 (les domaines déjà vendus : le portail danois Jubii et United-Domains ont été exclus du bilan 2008 et de l'exercice 2007 utilisé à des fins de comparaison). En 2008, l'entreprise a considérablement augmenté sa perte avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda) à -50,8 millions d'euros, contre -15,5 millions d'euros l'année précédente. Le résultat net est de près de -53 millions d'euros.
La trésorerie s'élève à 76,1 millions d'euros au 31 décembre 2008, contre 157,2 millions d'euros un an plus tôt. Sa diminution significative est principalement due au remboursement de capital de 50 millions d'euros en décembre 2008.

 
 
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  2009 - 2010 : La liquidation  
 

Lycos informe mi-janvier 2009 ses membres qu'il fermera leurs comptes de messagerie et son service d'hébergement Web gratuit Tripod à compter du 15 février, à moins qu'il ne trouve des repreneurs d'ici là.
Tripod est un service en ligne très fréquenté et puissant : plus de six millions d'utilisateurs dans le monde ont déjà créé leur page d'accueil avec l'aide de Tripod. Outre l'Allemagne, Tripod est également proposé en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas et au Danemark.
Pratiquement à la dernière minute, Tripod est sauvé. La société allemande Conversis Hosting GmbH de Duisbourg a racheté et repris l'exploitation du service d'hébergement gratuit Tripod de Lycos à compter du 15 février 2009. Dans le même temps, l'entreprise de Duisbourg a repris la marque MultiMania de Lycos sous laquelle le service a été fondé et s'est fait connaître en France et commence alors à proposer Tripod dans toute l'Europe sous le nom de MultiMania.
" Vous continuerez à trouver le site Multimania à l'adresse http://www.multimania.fr ", annonce Lycos.


Similairement, c'est in extremis que l'allemand GMX rachète Caramail, le Webmail de Lycos, comptant 600.000 utilisateurs actifs, le sauvant ainsi de la disparition à laquelle il était voué avec la fermeture du portail. Les possesseurs d'adresse mail de ce pionnier du Web français peuvent ainsi continuer d'envoyer et de recevoir des e-mails avec leur adresse Caramail.
GMX (Global Mail Exchange) est une filiale du groupe United Internet, qui vient déjà de racheter à Lycos son registraire de domaines United-Domains.
Ce rachat est aussi l'occasion pour GMX de lancer son service de messagerie Gmx.fr en France. " Lycos Europe recommande à ses clients e-mail de changer pour son partenaire GMX. Du 15.02.2009 au 22.02.2009, GMX pourra transférer le contenu de votre compte Lycos vers ses comptes ".


Le portail Lycos Europe a officiellement cessé d'exister le dimanche 15 février 2009. " Comme nous vous en avons déjà informé au cours des dernières semaines par la presse et nos sites Internet, nous avons arrêté une grande partie de l'activité de notre portail le 15 février 2009. Ceci concerne entre autres les services Lycos Mail et [les sites de rencontres] Love@Lycos ", a indiqué Lycos sur son site à ses clients.

Le 15 février 2009, hormis Caramail, tous les autres services de messagerie ont été supprimés, en Allemagne, en Autriche, en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, au Danemark et aux Pays-Bas. En France, les domaines concernés sont jubii.fr et lycos.fr

A l'exception de Lycos iQ qui perdurera jusqu'au 25 février et du service de Webhosting jusqu'au 28 février 2009, tous les autres services ont été arrêtés.

A partir de ce jour, seul le moteur de recherche Lycos reste disponible sans restrictions ; toujours géré par Lycos lui-même.


Lycos iQ, la plateforme à succès de questions-réponses, appelée aussi le moteur de recherche humain, dans ses déclinaisons existant en Grande-Bretagne, en France, au Danemark et aux Pays-Bas a été arrêtée fin février 2009. La version française s'est éteinte le 25 février 2009.
Lycos iQ reste disponible en allemand et trouve également un nouvel acquéreur pour 400.000 euros environ. Le service sera géré à partir du 16 juin 2009 par le groupe allemand Hubert Burda Media et renommé COSMiQ en octobre 2009.


Concernant l'arrêt du service d'hébergement Webhosting Lycos le 28 février 2009, " Lycos Europe recommande à ses clients de Webhosting de passer chez son partenaire exclusif Strato ".
La société allemande Strato, dont le siège se trouve à Berlin, est le deuxième grand fournisseur du marché européen des services en ligne avec plus de 3,5 millions de domaines et environ un million de clients. Strato est active en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Espagne et en Italie.
Dès le début du mois de décembre 2008, Lycos est parvenu à trouver en Strato un partenaire exclusif, présent dans toute l'Europe. Lycos et Strato peuvent ainsi garantir que les procédures de transfert de domaine seront particulièrement facilitées. De plus, Strato proposera une " assistance transfert ", composée d'une hotline gratuite, d'un support par chat et d'un service de rappel téléphonique.


Des acheteurs ont désormais été trouvés pour d'autres secteurs de l'entreprise. Il a été convenu de ne pas divulguer les prix d'achat individuels.

Le moteur de recherche d'actualités Paperball a été racheté par Paperball GmbH de Munich. Le moteur de recherche en allemand Fireball appartient désormais à la société suisse Ambrosia AG sise à Zoug.
Lycos Chat
sera transféré au nouvel opérateur britannique Noesis Systems Ltd, basé dans le Lancashire, au Royaume-Uni, le 9 mars.
" Nous sommes heureux de vous informer que le Chat Lycos continue avec un autre fournisseur. Vous trouverez dès maintenant ce chat au lien suivant : http://www.worldsbiggestchat.com ".


Fin avril 2009, Christoph Mohn, PDG de Lycos Europe, annonce sa démission. Il quittera ses fonctions à l'issue de l'assemblée générale annuelle du 28 mai 2009. Son successeur sera l'actuel directeur financier Fred Wilsdorf.
Christoph Mohn était le PDG de la société depuis la création de Lycos Europe en mai 1997.


Le 28 avril 2009, Lycos Europe, en liquidation, annonce un nouveau remboursement de capital aux actionnaires de l'entreprise. Le remboursement prélevé sur les réserves s'élève cette fois-ci à 35 millions d'euros. Cela correspond à un montant par action de 0,1123 euro. L'annonce a fait bondir l'action à 0,195 euro. La distribution sera effectuée le 11 mai 2009 à tous les actionnaires inscrits comme propriétaires des 312,3 millions d'actions Lycos le 4 mai 2009 au soir.
Lycos Europe renouvellera l'opération le 14 décembre 2009 pour près de 7,5 millions d'euros (0.024 euro par action) à tous les actionnaires inscrits le 7 décembre 2009 au soir.
Le 19 décembre 2008, Lycos avait déjà distribué un remboursement de capital de 50 millions d'euros (0,1605 euro par action) aux actionnaires. Le total de ces trois remboursements de capital pour les actionnaires s'élève à 92,5 millions d'euros.

Le 26 novembre 2008, Lycos Europe avait décidé de vendre l'activité noms de domaine (united-domains), l'activité shopping (de commerce en ligne) (Pangora) et le portail internet danois (Jubii). Dès décembre 2008, United-Domains avait été racheté par United Internet et Jubii l'avait été par son directeur général et Project Panther.
Ce n'est qu'en octobre 2009 que Lycos Europe réussit à vendre son pôle e-commerce Pangora à l'américain Become.com pour un montant là encore non divulgué.
La filiale Pangora GmbH de Lycos regroupait ses activités de recherche de produits avec son propre comparateur de prix (BuyCentral) sur Internet.
Comme Pangora, Become, Inc. est à la fois un site et un fournisseur de solutions en marque blanche. Né en 2004 aux USA, son expansion européenne a commencé récemment avec l'ouverture en mars 2009 de son site britannique. Pangora doit lui permettre d'accélérer son développement en Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Autriche. Become.com va d'ailleurs installer son siège européen dans celui de Pangora à Karlsruhe, en Allemagne.


Pour Lycos Europe, la vente de Pangora n'est que la dernière d'une longue liste de cessions. La clôture définitive de cette transaction a eu lieu en février 2010. Maintenant, il ne reste plus d'unité commerciale opérationnelle ou contribuant aux revenus de Lycos Europe NV qui poursuit le processus de liquidation de l'ensemble de la société. Lycos Europe NV n'a plus que 7 employés au 31 décembre 2009, mais encore 40,1 millions d'euros dans ses caisses.

La vente des filiales en 2009, tout particulièrement celle d'United-Domains à United Internet pour 34,1 millions d'euros, permet à Lycos Europe de réaliser la deuxième " meilleure " année de l'histoire de l'entreprise avec un bénéfice net d'environ 12 millions d'euros.
Par contre, après l'arrêt de la plupart des produits et services à la mi-février, le chiffre d'affaires du premier trimestre 2009 s'est effondré en un an de 6,2 millions à 700.000 euros.

Lycos Europe met en œuvre le plan de fermeture étape par étape et continue de liquider ses entités. Lycos UK Ltd., Lycos France Sarl, Pangora SAS, Lycos cjsc Armenia, Lycos Italia Srl, Lycos Espana Int. Servir. SL, Lycos Nederland BV, Yarps Telecom Network AB (Suède), Home SE AB (Suède), Odina Sverige AB (Suède) sont en cours de liquidation en mars 2010. Après leur liquidation, les sociétés Jubii Europe GmbH et Jubii Eastern Europe GmbH (toutes deux basées à Gütersloh) le seront également.

Fin mars 2010, le nombre d'employés est passé à 5 qui travaillent dans le département juridique et comptable de Lycos Europe GmbH et Lycos Europe NV, assurant le bon déroulement de la fermeture des différentes filiales.
Les revenus du 1er trimestre 2010 ont encore diminué à -3000 euros par rapport à 1,2 million d'euros pour la même période retraitée de l'année précédente. Le revenu négatif résulte principalement de l'octroi de notes de crédit pour résiliation de contrats de vente.
La trésorerie a diminué à 37,2 millions d'euros au 31 mars 2010, contre 40,1 millions d'euros fin 2009.

Le 4 janvier 2010, la radiation des actions Lycos Europe sur le marché Euronext Paris est effective. Depuis cette date, les actions Lycos Europe ne sont cotées qu'en Allemagne.
Fin mars 2010, le cours de l'action Lycos Europe est de 0,075 euro à la Bourse de Francfort.


En juin 2010, l'entreprise reçoit un nouveau nom : Jubii Europe NV remplace Lycos Europe NV (toujours basée à Haarlem, Pays-Bas).
En effet, la marque Lycos ayant été restituée au concédant de licence, l'américain Lycos Inc. en 2009, le droit d'utiliser la marque Lycos expire d'ici la fin de 2010. Les droits sur le nom Jubii étant toujours disponibles, même si l'ancienne filiale Jubii, portail basé à Copenhague, avait déjà été vendue en 2008, il a été demandé à l'assemblée générale des actionnaires réunie fin mai de valider la proposition de changement de nom de Lycos Europe NV en Jubii Europe NV.
Les filiales ont aussi été renommées en conséquence.

 
 
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  Epilogue  
 


Concernant Lycos

A partir du 15 février 2009, seul le moteur de recherche Lycos reste disponible.

Le 17 août 2010, le sud-coréen Daum Communications, propriétaire de Lycos depuis 2004, indique l'avoir cédé au groupe indien de marketing en ligne Ybrant Digital pour 36 millions de dollars. Daum Communications avait déboursé 95 millions de dollars pour acquérir Lycos en 2004, mais il a vendu une partie des actifs entre-temps. En 2006, Lycos s'est ainsi séparé de Wired News, la branche numérique du magazine américain " Wired ", ainsi que de sa division finance, dont le site Quote.com. A son apogée, en mai 2000, le moteur de recherche et portail Internet Lycos avait été vendu à Terra Networks, filiale du groupe espagnol Telefónica, pour 12,5 milliards de dollars dans le cadre d'une offre publique d'échange d'actions.
Dans son communiqué, Ybrant Digital indique que Lycos compte aujourd'hui 60 millions de visiteurs uniques par mois dans le monde, dont 12 à 15 millions aux Etats-Unis, ce qui le classe dans le top 25 mondial. En perte de vitesse aux Etats-Unis et quasi-disparu en Europe, c'est dans les autres pays que Lycos résiste le mieux.

Si le nom de domaine Lycos.fr est toujours accessible aujourd'hui, le site se résume à sa plus simple expression. Le moteur Lycos.fr n'est plus qu'une page relais francophone des pages anglophones Lycos Mail, Tripod, Lycos Domains ou Angelfire. La météo d'une ville française est fournie avec des températures en degrés Fahrenheit.

Concernant Comundo

En mai 2007, Lycos Europe a vendu son activité allemande d'accès bas débit à la société Paixas GmbH pour environ 500.000 euros, avec effet au 1er mai. La vente au profit de Paixas inclut la clientèle bas débit (23.000 clients environ seulement) ainsi que la marque allemande et européenne "Comundo" de Lycos.
Comundo Internet GmbH, sise à Bielefeld, a été créée en mai 2007 et s'est bientôt fait connaître défavorablement par des augmentations de prix significatives et des irrégularités de facturation. De nombreux utilisateurs se sont retrouvés avec des factures d'accès Internet nettement plus élevées qu'auparavant.
L'entreprise a ensuite été revendue, renommée et liquidée à plusieurs reprises. Ainsi, en octobre 2007, Comundo Internet GmbH a changé sa dénomination sociale en Sugar Telecom GmbH, filiale à 100% de Paixas GmbH. Sugar Telecom a été mise en liquidation en août 2008.

Concernant Jubii Europe

Après déjà trois remboursements de capital aux actionnaires les 19 décembre 2008 de 50 millions d'euros (0,1605 euro par action), 11 mai 2009 de 35 millions d'euros (0,1123 euro par action) et 14 décembre 2009 de 7,5 millions d'euros (0,024 euro par action), Jubii Europe NV (anciennement Lycos Europe NV) en annonce le 16 septembre 2011 un quatrième.
Le remboursement prélevé sur les réserves s'élève cette fois-ci à environ 10 millions d'euros. La distribution sera effectuée le 17 octobre 2011 à tous les actionnaires inscrits comme propriétaires des 312 millions d'actions Lycos le 4 octobre 2011 au soir. Le montant payable sera de 0,032 euro par action Jubii Europe.
L'action cotant 0,081 euro, le versement de 0,032 euro représente près de 40% du cours !

Jubii Europe est constitué fin 2012 de 311.576.344 actions, possède encore une trésorerie de 24,8 millions d'euros et emploie 1,5 employé (en équivalent temps plein). Comme Jubii n'offre plus de produits ou services générateurs de revenus, le chiffre d'affaires est nul.

Le 7 mai 2013, Jubii Europe N.V. décide de procéder à un (cinquième) remboursement de capital d'environ 7,5 millions d'euros. Celui-ci sera de 0,024 euro par action et effectué le 4 juin 2013.

Jubii Europe N.V. poursuit son processus de liquidation. Il ne reste plus fin 2013 que 19,2 millions d'euros de trésorerie et trois entités restantes à liquider : la filiale allemande Jubii Europe GmbH, la filiale suédoise Yarps Network Services AB et Jubii Europe N.V. elle-même.

La finalisation de la liquidation de Jubii Europe GmbH doit toutefois tenir compte, outre les exigences légales, de son obligation contractuelle à long terme dans le cadre de la vente de united-domains AG. Celle de Yarps dépend principalement de la finalisation du procès en cours contre Telia Company AB pour abus de sa position dominante par rapport au marché du haut débit en Suède. La procédure avance mais s'éternise et entraîne des frais juridiques et de conseil importants.

Par jugement du 7 mars 2016, le tribunal de district de Stockholm déclare Telia Company AB coupable d'abus de position dominante et condamne Telia Company à payer à Yarps Network Services des dommages et intérêts d'un montant de 65 millions SEK plus intérêts. Le montant est inférieur à celui réclamé par Yarps. Les deux parties, Yarps et Telia Company, font appel du jugement.

Dans son arrêt du 29 juin 2017 (qui deviendra définitif), la Cour d'appel de Svea (à Stockholm) déclare la société Telia Company non coupable d'abus de position dominante, rejette donc les prétentions de Yarps Network Services et lui ordonne de rembourser à Telia Company ses frais de justice devant le tribunal de district et la cour d'appel d'un montant d'environ 20 millions SEK (soit environ 2 millions d'euros).

Le 25 juin 2021, Jubii Europe NV procède à une distribution définitive de liquidation aux actionnaires inscrits comme titulaires des actions de la Société au soir du 24 juin 2021 d'un montant de 0,022204384 euro par action avant que les actions ne soient comptabilisées comme sans valeur. Suite à cette distribution, Jubii Europe NV sera radiée du registre du commerce néerlandais et de la Bourse de Francfort.

 
 
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