Retour à l'histoire de quelques FAI
----------------------Histoire de Freesbee
SOMMAIRE | ||||||||||||||||||
None Networks : Un nouvel opérateur longtemps
très discret |
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None Networks : Un nouvel opérateur longtemps très discret | ||||||||||||||||||
La société None Networks, fondée par Jean Cazès, Frédéric Miserey, Hervé Simonin et Jean Toulouse, s'est constituée le 16 septembre 1997 à Paris. Jean Cazès, né le 22 octobre 1954, ancien élève de l'Ecole Polytechnique, précédemment producteur de cinéma, imagine un dispositif original de fourniture d'accès et de services sur Internet sur lequel la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) va dès 1997 se pencher et encadrer dans le cadre de la loi du 6 janvier 1978 qu'elle a la charge de faire respecter. En contrepartie de l'autorisation d'utiliser les données comportementales des abonnés, None Networks projette d'offrir la gratuité de l'accès, une remise de 30 % sur le coût des communications et la mise à disposition de deux logiciels spécifiques de navigation, " My Way " et " WebComposite ". Ces logiciels sont conçus pour faciliter la navigation sur Internet dès lors que les centres d'intérêt des utilisateurs sont connus. Dans le cas de " My Way ", les centres d'intérêts sont indiqués par l'internaute lors de l'installation du logiciel dans son ordinateur, et le logiciel lui fournit la liste des sites correspondant à ses centres d'intérêts, constamment mise à jour lors de ses connexions ultérieures. Dans le cas de " WebComposite ", le logiciel assure automatiquement le suivi comportemental de l'abonné, puis à l'occasion de toute nouvelle recherche, crée un lien avec des sites connexes ou ajoute un espace publicitaire. Ainsi, les clients de None Networks doivent-ils accepter, pour bénéficier des offres, l'utilisation de leurs données comportementales sous forme de statistiques anonymes et, sous réserve d'une autorisation expresse, sous forme nominative. Toutefois, afin de respecter la loi du 6 janvier 1978, plusieurs garanties de protection des données leur sont offertes. Ainsi, il est prévu qu'aucun profil comportemental ne puisse être réalisé à partir des consultations de sites en rapport avec les mœurs et le domaine religieux, politique ou syndical. La CNIL reconnait que ces conditions assurent une complète information des internautes sur leurs droits et la loyauté de la collecte des informations en contrepartie desquelles la gratuité de l'accès Internet sera offerte. Mais la CNIL s'alarme bientôt en constatant une nouvelle tendance aux États-Unis apparue en 1998. Certains fournisseurs d'accès exploitent les données de connexion pour élaborer des profils individuels de consommation (pages regardées, documents téléchargés...) qu'ils commercialisent. La vente de données personnelles semble devenir un mode de financement de services Internet dont le modèle économique se présenterait aux consommateurs comme reposant sur la gratuité. C'est un service en forme de troc en quelque sorte : l'abonné fait cadeau au fournisseur d'accès Internet (FAI) des traces qu'il laisse sur le Net et son fournisseur, qui revend le profil et les préférences de son client, lui offre un rabais sur sa facture de téléphone. Pour la CNIL il y a là une tendance à l'abandon de droits garantis en France par la loi au profit d'avantages financiers. Devant ces difficultés légales à venir, les fondateurs de None Networks repensent leur projet et consacrent l'année 1998 à trouver des financements. L'entreprise n'a aucune activité en 1997 et 1998 et reste donc totalement inconnue du grand public. |
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Un modèle économique nouveau pour l'accès gratuit et rapide à l'Internet | ||||||||||||||||||
Comment un fournisseur d'accès offrant gratuitement à ses abonnés la possibilité de surfer sans limite sur l'Internet peut-il gagner de l'argent ? Les fondateurs de None Networks pensent avoir trouvé la martingale : acheter à l'opérateur national France Télécom des milliards de minutes de télécommunications locales, négociées au prix de gros, que None Networks revendra à ses abonnés au prix de communication locale identique à celui de France Télécom ; la différence devant générer une marge bénéficiaire finançant son service. Pour atteindre cet objectif, None Networks mise sur une innovation majeure
dans le mode de gestion des abonnements : exploiter, à l'échelle nationale,
le système du call-back, réservé jusqu'à présent aux communications
internationales. Cela induit une originalité qui constitue une première pour les internautes français : le coût de leurs communications locales (correspondant à leur temps de connexion Internet) ne sera plus facturé par France Télécom mais par None Networks au prix public officiel des communications locales soit 0,14 franc TTC par minute en heure creuse, 0,28 franc TTC par minute en heure pleine [de 8 heures à 19 heures du lundi au vendredi] avec un tarif unique de 0,74 franc TTC les trois premières minutes de connexion. Surfer une heure de façon ininterrompue coûtera ainsi 16,70 F [0,74+0,28x57] en heure pleine et 8,72 F [0,74+0,14x57] en heure creuse. Si la facturation directe par le provider autorise une grande modulation des offres ou des services, elle a l'inconvénient que les options tarifaires proposées par France Télécom à ses abonnés ne s'appliquent pas à ceux de None Networks, ce dernier ayant un statut d'opérateur. Les internautes français en effet bénéficient d'options tarifaires multiples proposées par France Télécom, notamment les options " Primaliste Internet " et " Forfait local ". L'option " Primaliste Internet" permet de réduire le prix des communications de 50 % par rapport au tarif " heures creuses " pour 10 francs TTC par mois si la connexion est établie entre 22 heures et 8 heures tous les jours de la semaine, soit un tarif de 4,36 francs TTC la première heure [50%x8,72] puis 4,20 francs TTC les suivantes [50%x0,14x60], alors que le " Forfait local " (30 francs TTC par mois pour 6 heures de communications) est utilisable le week-end et le soir dès 18 heures. En 1998 et début 1999, la start-up convainc des sociétés de capital-risque de lui apporter les capitaux dont elle a besoin : Nomura International plc, Sofinnova Partners, 3i Group plc, CITA (Compagnie d'Investissement dans les Technologies Avancées), CFI (Compagnie de Financement Industriel, filiale du CIC-Paris). Ce premier tour de table a permis de lever 163 millions de francs de capitaux - un record pour une start-up française - qui sont investis principalement dans l'infrastructure technique. " Ce que nous voulons, c'est offrir la Rolls de l'accès à Internet ", déclare Jean Cazès, l'un des fondateurs et le PDG de la nouvelle société. Pour faire bénéficier ses futurs clients d'une navigation fluide et rapide sur la Toile, None Networks investit massivement dans du matériel informatique dernier cri en armoires électroniques, serveurs, fibres optiques, commutateurs, modems, écrans… dans des locaux idoines. Dans le même temps, None Networks a obtenu de France Télécom, après de difficiles négociations, un rabais - que None Networks a jugé attractif, mais sur lequel il refuse de communiquer, pour l'achat d'un milliard de minutes de télécommunications avec l'autorisation de les revendre à ses clients. |
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None Networks lance freesbee, un accès gratuit à l'Internet, en juin 1999 | ||||||||||||||||||
Avril 1999 voit une vague de fournisseurs d'accès gratuit à Internet arriver sur le marché français. En moins d'un mois, World Online, Lokace Online (filiale d'Infonie), Free.fr, Freesurf, Liberty Surf et vnunet.fr ont successivement annoncé des offres de ce type grâce auxquelles les internautes n'ont plus à payer que le temps de connexion au prix des communications locales. Après avoir ouvert, en avril 1999, sa home page pour annoncer une "révolution dans le monde des fournisseurs d'accès", l'opérateur de télécommunications None Networks lance le 15 juin auprès du grand public son service d'accès gratuit à l'Internet, illimité et sans abonnement, dans toute la France, baptisé freesbee, écrit en jaune surmonté d'une petite tête ronde bleue et souriante (kit). None Networks a choisi Freesbee pour nom de son service d'accès gratuit à Internet, un jeu de mot sur le nom frisbee (le disque en plastique, légèrement bombé, que des joueurs se lancent l'un à l'autre en le faisant planer et tourner sur lui-même) et sur l'adjectif free (gratuit en anglais). Le lancement s'opère en fanfare avec conférence de presse tenue dans
leurs nouveaux locaux parisiens au 151 de la rue Saint-Denis où Freesbee
dispose de 3.000 mètres carrés sur quatre étages accueillant tous les
services, jusqu'à la hot line et toute l'infrastructure technique. Pour mettre en place son système du call-back, et pouvoir appeler chaque internaute en tarif local, None Networks doit être présent dans 65 villes afin de couvrir toute la France. Fin septembre, l'entreprise, qui a consacré une grande partie de ses finances à l'achat d'équipement, sera opérationnelle dans 22 zones urbaines. Un accord avec un autre opérateur, Siris, doit lui permettre d'offrir néanmoins, dès le 16 juin, un service national. Avec ce "nouveau modèle économique", Freesbee est radicalement différent de la douzaine d'offres d'accès gratuit proposée en France depuis le 1er avril. L'internaute reçoit une facture unique, mais sans abonnement et avec une tarification qui se fait uniquement à la durée. Freesbee offre à l'internaute un contrôle fin de sa consommation. En effet, chez les autres FAI " gratuits ", le temps de connexion à Internet est tarifé au prix de l'appel local, et figure noyé avec les appels vocaux sur la facture de téléphone réglée à France Télécom. L'infrastructure technique, qui peut gérer plusieurs millions d'utilisateurs, est un des atouts majeurs de Freesbee. Fort de cette assise technologique, il lance dès le départ une offre vantant "l'exceptionnelle qualité de Freesbee sans abonnement au prix de la communication locale" avec le slogan " Prenez Internet du bon côté. " (kit) espérant que la qualité particulièrement bonne de ses prestations fera qu'il sera choisi par les internautes. Pour être rentable "avant deux ans et demi", None Networks mise aussi sur des sources de revenus classiques, ceux tirés des bandeaux publicitaires, du commerce électronique ou de la facturation de ses services d'assistance technique. Freesbee a négocié un partenariat avec l'AFP pour alimenter le site en informations quotidiennes, avec Self-Trade pour les informations boursières et avec Nomade pour les recherches sur Internet. Géant, enseigne du groupe Casino, distribue depuis le 24 juin les CD-Rom
de l'offre d'Internet sans abonnement de Freesbee avec deux heures de
communication Internet entièrement gratuite. C'est la première fois qu'un
grand de la distribution se lance dans une telle promotion. Toutefois,
le délai pour en profiter est assez court puisque l'offre Géant-Freesbee
s'achève le 4 juillet prochain. |
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Freesbee casse les prix de la communication locale | ||||||||||||||||||
Prévu depuis plusieurs mois et sous la pression de l'Etat, France
Télécom annonce le lancement le 2 août 1999 de son forfait " libre
@ccès " (100 F pour 20 heures), homologué par l'Autorité de régulation
des télécommunications (ART) le 1er juin. L'option Forfait Internet
libre @ccès permet, moyennant le paiement d'un abonnement mensuel
de 100 francs (15,24 €), de bénéficier d'un forfait de 20 heures de communications
gratuites par mois passées à certaines heures et à destination de un,
deux ou trois fournisseurs de services Internet. L'ART a en effet contraint
l'opérateur historique d'autoriser l'accès au modèle tarifaire aux autres
FAI concurrents utilisant son réseau. Les clients de Freesbee, là encore,
n'ont pas accès à ce forfait 100 F/20 heures. Le forfait Internet de France Telecom " Libre @ccès" est opérationnel
depuis le 16 août dans toutes les agences de l'opérateur téléphonique
ou en appelant le 1014. Autorisés par l'ART à faire des offres concurrentes, les autres opérateurs restent prudents, ils doivent en effet reverser des coûts d'interconnexion à France Télécom. Seuls Club Internet et Infonie ont lancé des forfaits calqués sur l'offre de France Télécom. C'est Club Internet qui invente le premier forfait Internet, incluant les communications téléphoniques en plus de l'abonnement. Club-Internet lance une offre test "forfait 20 H de connexion 100 F" en proposant dès le 1er juillet 1999 un forfait à 177 francs par mois (77 francs d'abonnement plus un forfait de 20 heures facturé 100 francs). Il s'agit d'un test devant durer 2 mois auprès de 5.000 de ses abonnés (kit). Fort de cette expérimentation, Club-Internet adoptera en octobre 1999 le forfait "Transparence" qui revient à 97 francs par mois pour 20 heures de connexion Internet et ce, quel que soit l'heure (kit). Une fois le crédit de 20 heures consommé, la minute supplémentaire de connexion Internet est facturée 0,28 franc la minute. Infonie lance le 1er août 1999, en partenariat avec l'opérateur télécom Siris, un forfait Internet 100 francs TTC par mois pour 20 heures de communication en semaine de 19h00 à 8h00 ainsi que les samedis, dimanches et jours fériés. En dehors de ces plages horaires, l'accès est facturé au coût d'une communication locale. Début septembre, None Networks, qui commercialise le fournisseur d'accès Internet gratuit Freesbee, décide de s'appuyer sur sa liberté de tarification des coûts de communication pour lancer une spectaculaire offensive de rentrée. A partir du 15 septembre 1999, Freesbee propose deux formules
: Les deux formules seront valables pour les abonnés actuels et pour les nouveaux arrivants. L'objectif est, bien sûr, de faire en sorte que les clients Freesbee Access soient nombreux à glisser vers Freesbee Plus. Naturellement, ces 2 formules d'accès font l'objet d'une large distribution de kits, tout particulièrement les " jusqu'à 40% d'économie sur les communications " (kit) notamment avec Continent, Géant et Casino comme partenaires (kit). Par ailleurs, un lien est maintenant présent avec Multimania pour le stockage d'espaces personnels et des pages web associées et Freesbee présente une sélection My Way des meilleurs sites du Web. Jean Cazès, le PDG de None Networks, espère une rentabilité pour fin 2001 ou l'année 2002 et estime que depuis le mois de septembre, date du lancement d'une campagne publicitaire télévisée avec le slogan " Freesbee C'est gratuit, et en plus, c'est moins cher ! ", il recrute environ 15 % des nouveaux internautes. |
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Casino joue Freesbee | ||||||||||||||||||
Fin octobre 1999, None Networks annonce qu'il va procéder à une augmentation
de capital de 200 millions de francs (30,5 millions d'euros environ).
Le mariage avec Casino n'est qu'une demi-surprise. Un partenariat commercial avait déjà été passé entre le fournisseur d'accès et l'enseigne pour distribuer depuis juin 1999 les kits de connexion Freesbee, dans les supermarchés Casino, les hypermarchés Géant et ensuite dans les nouveaux magasins KoMoGo spécialistes du multimédia (kit). Après cette entrée effective en mars 2000 dans le capital de la société propriétaire de Freesbee, une forte campagne publicitaire est organisée au sein des hypermarchés du groupe. Casino marque une fois de plus son intérêt pour les nouvelles technologies, après le site pilote c-online.fr devenu le site portail du groupe sur le Net, qui regroupe les sites marchands de Casino (c-macave.fr, c-mesvacances.fr, c-mescourses.com, c-nouveau.fr, c-sportif.fr) et, depuis début mars 2000, cdiscount.com, le deuxième distributeur français de vente en ligne de produits culturels après la FNAC. Komogo, la nouvelle enseigne du groupe Casino, est un nom formé de la contraction de kilo-octet (Ko), méga-octet (Mo) et giga-octet (Go), les unités de mesure des capacités de stockage d'un ordinateur. Komogo a ouvert son premier magasin le 23 août dernier dans la galerie commerciale Grand Quartier de Rennes. Créée par Casino Entreprise, Komogo propose sur un même lieu une offre multimédia destinée aux familles comme aux professionnels. Elle mise sur un espace interactif situé en plein milieu du magasin et la vente assistée pour se distinguer des hypermarchés et entend se développer au rythme de la politique de rénovation des galeries commerciales du groupe avec l'objectif de 5 ou 6 ouvertures par an. Ainsi, deux nouveaux magasins ouvrirent leurs portes au mois de novembre 1999 à Chartres et à Lanester, près de Lorient. La prise de participation de Casino, à hauteur de 15%, dans le capital d'un fournisseur d'accès gratuit reste un événement. C'est la première fois qu'une enseigne de la grande distribution généraliste prend ainsi une place significative au capital d'une start-up. Lié au FAI Freeserve, Dixons fait de la revente de matériel électronique au Royaume-Uni, et Kingfisher (les enseignes Castorama, Darty et BUT) avec Liberty Surf en France est très loin de l'alimentaire. Avec cet apport de 200 millions de francs, Freesbee entend notamment investir dans le matériel (serveurs, commutateurs…) pour améliorer la qualité de sa plateforme technique et celle de son service clientèle. "Cette opération financière va nous permettre de renforcer notre offre tant vis-à-vis du grand public qu'en direction des professionnels", estime le PDG de Freesbee, Jean Cazès. |
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None Networks lance freesbee PRO | ||||||||||||||||||
Après le marché des particuliers, None Networks lance le 11 janvier 2000 Freesbee PRO, une offre de services Internet packagés à destination des PME/PMI et des " communautés de professionnels ". Freesbee PRO se déclinera en quatre gammes de produits, chacune apportant
aux entreprises et aux professionnels des réponses prenant en compte leurs
attentes spécifiques et leur stratégie de développement sur Internet : |
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Freesbee lance le forfait tout compris 1F/3heures | ||||||||||||||||||
Le 4 mai 2000, le FAI propose deux nouvelles formules : freesbee Modulo
et freesbee Découverte. Avec Freesbee Modulo, " Freesbee invente le premier forfait tout compris qui s'adapte à votre consommation ! ". Un forfait avec trois paliers : 6 heures pour 49 francs, 12 heures pour 75 francs ou 20 heures pour 95 francs. Le passage d'un palier à l'autre le plus avantageux pour l'internaute est automatique en fonction de sa consommation. En cas de non-utilisation pendant un mois, l'internaute ne paie rien. Si le forfait est consommé ou après le passage de chaque palier, la minute supplémentaire passe à 25 centimes. L'offre Freesbee Plus est améliorée et devient une formule 90 francs pour 25 heures (et 8,4 centimes par minute supplémentaire). Le FAI gratuit garde la formule Freesbee Access, dont la facturation est alignée sur celle de France Télécom. Ces nouveaux forfaits entraînent le lancement d'une nouvelle campagne
de communication avec notamment des kits de connexion inédits Géant partenaire
seul (kit) ou avec le service Bourse Selftrade
(kit). Un kit proposera, pour toute inscription
à Freesbee, des points sur la carte fidélité Casino du 16 juin au 15 août
2000 : 50 points offerts pour freesbee Access, 100 points pour freesbee
Découverte et 200 points pour freesbee Modulo (kit).
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Un nouveau portail personnalisé | ||||||||||||||||||
Freesbee lance le 27 septembre 2000 une nouvelle version de son portail
qui joue à fond la personnalisation via le contenu, les liens et la publicité
pour mieux fidéliser ses internautes. A cette fin, Freesbee a récupéré
un stock d'informations en demandant aux visiteurs de son site et à ses
abonnés notamment de laisser leur adresse et date de naissance. Grâce
à cela, le portail est désormais capable de mettre en relation, automatiquement,
une information client contenue dans sa base de données et un contenu
éditorial dans l'optique de pouvoir adapter le contenu des pages du portail
aux aspirations des internautes. Dans le même temps, arrivent de nouveaux services Freesbee comme le WAP (Wireless Application Protocol - protocole de communication permettant d'accéder à Internet à partir d'un téléphone mobile), les pages perso et les programmes télé. L'hébergement des pages perso, autrefois assuré par Multimania, sera donc désormais l'affaire du FAI lui-même, mais tous les anciens sites développés par ses abonnés resteront chez Multimania. Fort de ses 350.000 abonnés, dont 110.000 actifs, Freesbee profite de ce nouveau portail pour monter en puissance sur le commerce électronique en accueillant sur son portail une série complète de sites marchands. |
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L'ultime offensive | ||||||||||||||||||
Parallèlement à cette nouvelle version du portail, Freesbee lance une grande campagne de communication (spots publicitaires, affichages, kits de connexion), axée sur la qualité de ses services techniques. Pour offrir une fluidité d'accès et une rapidité de connexion optimale à Internet, même aux heures de pointe, le fournisseur d'accès lance le système DIF (Distribution intelligente des flux), reposant sur la combinaison de plusieurs choix techniques : l'utilisation limitée des firewalls pour éviter tout goulot d'étranglement à l'entrée du réseau et des serveurs, l'augmentation de l'infrastructure cache et le routage des flux vers 3 opérateurs IP différents selon le site demandé. Simultanément, le fournisseur d'accès lance une offre spéciale de doublement des heures des forfaits freesbee Découverte et freesbee Modulo gratuitement pendant deux mois du 1er octobre au 30 novembre 2000. (kit) Il est même annoncé qu'une offre ADSL devrait être commercialisée d'ici à quelques semaines. Elle ne verra jamais le jour. |
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Freesbee accumule les problèmes | ||||||||||||||||||
Entre la constitution de None Networks en septembre 1997 et le lancement de Freesbee le 15 juin 1999, plus d'un an et demi s'est écoulé. C'est dire qu'il a fallu du temps pour convaincre financiers et partenaires de se joindre au premier financement du projet. Ce furent dans ce premier tour de table comme financiers le japonais Nomura, le français Sofinnova, le britannique 3i Group, le français-koweitien CITA et le français CFI. Début 2000, les rejoignent le néerlandais ING Barings, le britannique Ecofin, l'américain Moore Capital et le distributeur Casino (qui a pris 15 % du capital), les fondateurs (essentiellement Jean Cazès, Frédéric Miserey, Hervé Simonin) étant dilués de 34% à 20%. Ces multiples actionnaires, de nationalités et de cultures différentes, ne pouvaient durablement s'entendre qu'à la condition que tout aille bien pour Freesbee. Or, ce ne fut pas le cas, et des dissensions entre les nombreux actionnaires sont apparues, notamment entre la banque japonaise Nomura et le distributeur français Casino, aggravées par le retournement des investisseurs vis-à-vis d'Internet confrontés au dégonflement de la " bulle " Internet entamée en mars 2000. Malgré des offres alléchantes au niveau tarifaire et des dépenses marketing importantes (se traduisant surtout par des campagnes publicitaires télévisées et la distribution de nombreux kits de connexion), les internautes ne s'abonnent pas en masse chez Freesbee. En cause, des problèmes de qualité de service et de facturation notamment. Le système du "call-back" (lorsque le client appelle son FAI via son modem, son numéro de téléphone est identifié et le modem est rappelé par un modem None Networks) n'a pas toujours bien fonctionné. De surcroit, ce système interdit que les réductions tarifaires proposées par France Télécom à ses abonnés ne s'appliquent à ceux de None Networks. Et, bien entendu, France Télécom n'entend rien lâcher sur les prix de vente des millions de minutes de télécommunications locales, négociées au prix de gros, que None Networks revend à ses abonnés. Parfois, c'est le logiciel du système de facturation qui est défaillant. Certaines fonctions, comme la gestion on line du compte, ne sont toujours pas développées. Sur le marché, la concurrence est féroce. Alors qu'il n'y en avait
aucun au 1er janvier 1999, l'Internet gratuit comprend déjà 16 fournisseurs
d'accès au 31 décembre :
Le 23 mai 2000, Oreka la dernière-née des start-up, annonce une offre de 18 heures de connexion Internet par mois totalement gratuites, sans coût de communication et sans abonnement (kit), amplifiant ainsi la guerre des tarifs menée par Liberty Surf ou Freesbee. La très coûteuse infrastructure technique du fournisseur d'accès, qui devait assurer l'accès et le trafic de millions d'internautes même aux heures de pointe, tout en s'ouvrant aux professionnels, s'avéra donc surdimensionnée. Avec 172 collaborateurs, dont 80 dédiés à la hot line, 3.000 m2 de bureaux au cœur de Paris, Freesbee est largement déficitaire, ne générant que 5 millions de francs de chiffre d'affaires par mois. Freesbee grandit, mais trop lentement. La diversification Freesbee PRO à destination des PME/PMI lancée en janvier 2000, n'a séduit que 2.000 entreprises à fin septembre et reste donc embryonnaire. Il a 350.000 abonnés en septembre 2000, dont 110.000 actifs. Fin 1999, il annonçait 162.580 abonnés dont 95.000 actifs. Freesbee n'a donc gagné que 15.000 abonnés actifs en neuf mois. Pour atteindre, comme espéré, l'équilibre financier fin 2001 ou mi-2002, le fournisseur d'accès français indépendant Freesbee n'a pas assez de trésorerie pour tenir jusque-là. |
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Liberty Surf rachète Freesbee en décembre 2000 | ||||||||||||||||||
Jean Cazès, le PDG, admet que " nous devions nous refinancer avant la fin de l'année. Nous avions besoin de 230 millions de francs pour atteindre l'équilibre. Cette somme était extrêmement difficile à lever dans la conjoncture actuelle." Alors qu'il fait l'objet de rumeurs persistantes sur son propre rachat,
le FAI français Liberty Surf, qui, lui, est coté en Bourse,
et revendique plus de 700.000 inscrits actifs en Europe, crée la surprise
en annonçant le 27 octobre 2000 l'achat de Freesbee qui revendique
110.000 inscrits actifs dans l'Hexagone, Au cours actuel de l'action Liberty Surf, remontée à 13,85 € jeudi 26 octobre, l'acquisition s'élève à moins de 23 millions d'euros (150 millions de francs) et valorise l'abonné Freesbee à moins de 210 euros. Avec sa capitalisation boursière actuelle, Liberty Surf valorise son abonné à 1.800 euros. Un différentiel énorme qui ne manque pas d'étonner. Le montant du rachat de Freesbee se fait à une valeur inférieure à celle de sa capitalisation de février dernier (163 millions de francs). Pour Liberty Surf, les avantages du rachat de Freesbee sont nombreux
: En décembre 2000, le rachat du fournisseur d'accès par Liberty Surf est finalisé. |
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Epilogue |
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Le rachat de Freesbee par Liberty Surf n'a pas rassuré les investisseurs puisque l'opération a été réalisée uniquement par l'émission de nouvelles actions et en cassant les prix. Quelques semaines plus tard, Liberty Surf, à la journée noire du jeudi 21 décembre 2000 pour les valeurs Internet, dégringole de 18,5% en clôture à 7,25 €, son plus bas de l'année, soit une baisse de 82,3% par rapport à son cours d'introduction de 41 euros le 16 mars dernier. Un mois après la prise de contrôle de World Online, Renato Soru, PDG du fournisseur d'accès italien à l'Internet Tiscali, annonce le 8 janvier 2001 l'acquisition de Liberty Surf, ayant racheté les 36,47% que possèdent chacun le distributeur britannique Kingfisher et Europ@web, en échange d'actions Tiscali à émettre et de cash. A l'évidence, ses deux actionnaires historiques ne voulaient plus porter le risque Liberty Surf. Liberty Surf, qui avait acquis le FAI britannique X-Stream en janvier 2000, puis le français Freesbee en octobre 2000, vient donc de se faire racheter à son tour par l'italien Tiscali. Terrible année que cette année 2000 qui voit, avec le plongeon des valorisations, une vague de concentration où le prédateur d'un jour devient la proie future. |
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