Retour à l'histoire de quelques FAI
----------------------Histoire de Fnac.net
SOMMAIRE | ||||||||||||||||||||||||||
Histoire de la Fnac (jusqu'en 1999) L'histoire de Mageos est contée par ailleurs |
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Histoire de la Fnac (jusqu'en 1999) | ||||||||||||||||||||||||||
La Fnac, au début de l'année 1999, est la première chaîne de magasins française spécialisée dans la distribution de produits culturels (musique, littérature, cinéma, jeu vidéo) et électroniques (Hi-fi, informatique, télévision, radio), à destination du grand public. La Fnac a été fondée en France en octobre 1954 par Max Théret, et André
Essel, tous deux militants trotskistes. C'était alors dans un appartement
situé au 2ème étage au 6, boulevard Sébastopol, à Paris (4e Arrondissement).
Le premier " vrai " magasin ouvrira au rez-de-chaussée en 1957 dédié au
matériel de photographie et de son et étendra son activité de vente de
disques vinyles et articles électro-ménagers en 1961. Implantée à l'origine dans un petit magasin boulevard Sébastopol, la
deuxième Fnac ouvre au 26, avenue de Wagram (17e Arr), près de la place
de l'Etoile en 1969. En 1977, André Essel et Max Théret vendent leurs parts de la société à la Société générale des coopératives de consommateurs (COOP). En 1979, la Fnac ouvre un troisième magasin parisien au Forum des Halles (6 000 m2). Il remplace le premier magasin du boulevard de Sébastopol voisin. L'année 1980 marque un tournant pour l'enseigne : le 10 mars, la Fnac - qui dispose alors de neuf magasins dans l'Hexagone et réalise un chiffre d'affaires annuel de plus de 1 milliard de francs - est introduite à la Bourse de Paris ; 25% du capital est vendu, soit 142 000 actions ; les 75% restants étant détenus par les COOP. Elle en sortira en 1994. En novembre 1981, ouverture du 1er magasin à l'étranger (Bruxelles). D'autres suivront, avec des fortunes diverses. La même année, Max Théret (né en 1913) quitte la Fnac. En octobre 1983, André Essel (né en 1918) quitte la direction générale de la Fnac. Roger Kérinec des COOP le remplace. Bientôt, la Fnac fait face à ses premières difficultés et le capital de la société va ensuite changer de mains à plusieurs reprises. En 1985, les COOP décident de vendre la Fnac. La CAMIF, sollicitée, refuse. Auchan, Carrefour, le Printemps sont candidats. C'est la GMF (Garantie Mutuelle des Fonctionnaires) qui, le 2 juillet, rachète la Fnac pour 160 millions de francs (24 millions d'euros). En 1989, la Fnac lance ''Fnac : Éveil et jeux'' filiale spécialisée dans les jeux et jouets pour enfants. En 1991, l'agence publicitaire DDB invente pour la Fnac le slogan "?agitateur culturel depuis 1954?" qui puise son inspiration dans le passé agité de l'enseigne. Slogan qui fit florès. En juillet 1993, la Fnac, maintenant estimée à 2,4 milliards de francs, passe sous le contrôle d'Altus Finance (groupe Crédit Lyonnais) et de la CIP- Compagnie Immobilière Phénix (groupe CGE - Compagnie Générale des Eaux). Dans un avis publié le 19 juillet, la Société des Bourses françaises (SBF) précisait les modalités de ce rachat: Altus Finance et la CIP levaient leur option sur 50,01 % du capital (410.810 actions) au prix de 2.928 francs par titre. Et ils déposaient en même temps un projet d'OPA simplifiée au même prix sur la totalité du capital. L'avis précisait en outre que la GMF, détenant encore 30 % du capital de la Fnac après cette transaction, apporterait ses titres à l'OPA. Mais en échange, l'assureur mutualiste s'engageait à souscrire des obligations émises par Altus et la CIP pour 830 millions de francs. Autrement dit, la GMF contribuait à financer le rachat de la Fnac. En mai 1994, compte tenu des difficultés financières de sa filiale l'Immobilière Phénix, la Générale des Eaux a repris 21% de la Fnac à sa filiale et en est donc devenue actionnaire directe. |
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La Fnac intègre le groupe Pinault-Printemps-Redoute | ||||||||||||||||||||||||||
En juillet 1994, la Fnac, alors premier libraire et disquaire de France avec un chiffre d'affaires total annuel de près de 9,5 milliards de francs, tombe dans l'escarcelle du groupe Pinault-Printemps-Redoute qui va racheter pour 1,9 milliard de francs la participation de 64,6 % que le Crédit Lyonnais possède dans la Fnac. La Générale des Eaux, présidée par Guy Dejouany depuis 1976, a renoncé à faire jouer son droit de préemption sur cette participation, moyennant un pacte d'actionnaires de trois ans, valable jusqu'au 31 décembre 1997, qui définit clairement les rôles de chacun et l'issue du partenariat et elle garde sa minorité de blocage de 33,34%. L'acquisition des 978.806 actions de 50 F de nominal de la Fnac s'opère le 17 octobre 1994 en deux temps après le feu vert de la Commission de privatisation du ministère des Finances. C'est, à titre principal, la cession d'un bloc de contrôle de 958.052 actions soit 97,88 % du capital ; 632.326 actions de la société Altus finance et 325.726 actions de la Compagnie générale des eaux et sa filiale la Compagnie Immobilière Phénix. L'acquéreur du bloc est la société d'investissement Iéna (filiale du groupe Pinault-Printemps-Redoute) créée pour la circonstance. En application du pacte conclu le 17 juin entre le groupe Pinault-Printemps-Redoute et le groupe Compagnie générale des eaux, le capital de la société Iéna est reparti comme suit : SAMAG (66,66 %), Compagnie générale des eaux (21.32 %) et Compagnie Immobilière Phénix (12.02 %). La Société Alsacienne de Magasins (Samag) étant une filiale du groupe de distribution Pinault-Printemps-Redoute. Les petits porteurs détenant encore 2,1 % du capital, une procédure de maintien de cours est mise en œuvre via une offre publique d'achat (OPA) simplifiée fixée du 17 au 28 octobre 1994 inclus au prix de 3.065 francs par titre Fnac. La société d'investissement Iéna acquiert sur le marché 16.052 actions et détient dorénavant 99,52 % du capital de la Fnac. Ce qui lui permet de demander à la Société des Bourses françaises (SBF) la radiation de la société Fnac de la cote officielle ; radiation qui est effective le 28 décembre 1994. François Pinault, homme d'affaires breton né en 1936, va donc pouvoir ajouter la Fnac à son volumineux catalogue d'enseignes qui comprend déjà La Redoute, Conforama et Le Printemps, notamment. Le rachat par François Pinault en 1994 accélère la normalisation de l'agitateur culturel. Intégrée à un groupe de distribution, aux côtés de Conforama et de La Redoute, l'enseigne renoue avec la croissance. La Compagnie Générale des Eaux se désengage complètement de la Fnac en juillet 1996 Le 30 juillet 1996, la Compagnie Générale des Eaux et la Samag, filiale du groupe de distribution Pinault-Printemps-Redoute (PPR), annoncent " leur décision de mettre fin par anticipation au pacte d'actionnaires qui les liait pour le contrôle et la gestion de la Fnac depuis octobre 1994 ". La CGE dirigée par Jean-Marie Messier (qui a succédé à Guy Dejouany, à son départ en juin 1996) cède ainsi sa participation de 33,34 % dans la société d'investissement Iéna, holding commun avec la Samag, qui contrôle 100 % de la chaîne de magasins de biens culturels. Le prix annoncé de cette opération a été fixé à 1,044 milliard de francs, "montant arrêté sur la base de la formule de capitalisation financière prévue à l'origine pour la Compagnie Générale des Eaux au 31 décembre 1997, prenant en compte le caractère anticipé de cette cession". Pour Pinault-Printemps-Redoute, cette opération lui permet désormais de contrôler entièrement la chaîne de magasins qu'il détenait à 66,66 %. Quant à la Générale des Eaux, qui réalise à la suite de cette cession une plus-value de 260 millions de francs, ce désengagement marque une nouvelle étape de sa politique de cession d'actifs non stratégiques engagée depuis le début de l'année. Une démarche qui devrait servir à alléger le poids de sa dette. Début mai 1997, c'est le propre fils de François Pinault, François-Henri
Pinault qui devient P-DG de la Fnac, remplaçant Serge Weinberg.
Pour les observateurs, sa nomination est symbolique et la mission précise
: renforcer le leadership de l'enseigne et améliorer sa rentabilité. Car
si la domination de la Fnac est incontestable sur chacun des secteurs
sur lesquels elle opère (20 % du disque, 15,3 % du livre, 14 % de la micro-informatique,
10 % des produits son), paradoxalement jamais sa position n'a été autant
convoitée. Que ce soient, les hypermarchés, Virgin, Extrapole, France
Loisirs, Le Furet du Nord, les Relais H ou les Espaces culturels E.Leclerc.
Le 2 décembre 1997, la Fnac inaugure son magasin de près de 2.700 mètres carrés sur les Champs-Elysées à Paris (ouvert 7 jours sur 7 jusqu'à minuit), venant défier son concurrent Virgin Megastore, installé depuis novembre 1988 sur cette mythique avenue. La Fnac continue de s'adapter, face à la révolution Internet et à l'explosion
du e-commerce. En 1996, elle se lance dans la vente à distance, commercialisant
une partie de ses produits via le Minitel et le téléphone. En 1999, elle
amorce son développement vers le multi-canal en se dotant d'un site internet
(fnac.com), site de commerce en ligne. |
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La rivalité François Pinault - Bernard Arnault | ||||||||||||||||||||||||||
La maison de luxe et de mode italienne Gucci, l'une des marques les plus reconnues et les plus rentables du secteur, est une société cotée qui enregistre pour son exercice clos le 31 janvier 1999 un chiffre d'affaires de 1042,5 millions de dollars (983,4 millions d'euros) et un bénéfice net de 195 millions de dollars (183.4 millions d'euros). En janvier 1999, LVMH (groupe Bernard Arnault) prend une participation de 26,5 % dans Gucci, puis monte à 34,4 % le mois suivant. Mais, le 19 mars 1999, Gucci Group NV réalise une augmentation de capital réservée à Pinault-Printemps-Redoute de l'ordre de 2,9 milliards de dollars soit 18 milliards de francs, avec l'émission de 39.007.133 actions au cours de 75 dollars par action, représentant une prime de 13 % par rapport au cours moyen des dix derniers jours. A l'issue de cette opération, Pinault-Printemps-Redoute détient 42 % du capital de Gucci (base diluée) et fait son entrée sur le marché mondial du luxe, domaine dont il était absent jusqu'à présent, court-circuitant les plans d'acquisition du groupe de luxe LVMH qui voit passer sa participation de 34,4 à 20,6% du capital. Ce même 19 mars 1999, Artémis (holding familiale de François Pinault) acquiert Sanofi Beauté, le pôle beauté de Sanofi, avec l'intention de le recéder à Gucci pour le même prix. Il regroupe Yves Saint Laurent, les parfums Oscar de la Renta, Van Cleef & Arpels, Krizia et Fendi ainsi que Roger & Gallet. La revente sera effective en novembre 1999 pour 969 millions d'euros. Mars 1999 voit donc un tournant majeur pour le groupe Pinault-Printemps-Redoute qui initie alors des investissements massifs dans le secteur du luxe où il était absent, un domaine jusqu'alors l'apanage de LVMH. Pinault-Printemps-Redoute va ensuite amorcer un désengagement progressif de la grande distribution. En décembre 1999, Gucci Group, la division luxe de PPR, achète 70 % des parts de Sergio Rossi, une entreprise italienne de chaussures de luxe pour femmes. En 2000, le groupe Gucci rachète l'horloger Boucheron, puis les maisons de maroquinerie Bottega Veneta et de couture Balenciaga en 2001. L'entrée en force de Pinault-Printemps-Redoute dans Gucci, qui montre ensuite sa volonté d'occuper une place de leader dans le monde du luxe alors dominé par LVMH est à l'origine d'une lutte entre les deux groupes. |
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Fnac.net, l'offre gratuite d'accès à Internet de la Fnac | ||||||||||||||||||||||||||
Après World Online, premier FAI à avoir proposé la gratuité le 2 du mois, avril 1999 va voir une vague de fournisseurs d'accès gratuit à Internet arriver sur le marché français avec Lokace Online (filiale d'Infonie), Freesurf, Free, Liberty Surf et vnunet.fr qui vont successivement annoncer des offres de ce type où l'internaute n'a plus à payer que le temps de connexion au prix des communications téléphoniques locales, à l'instar du modèle britannique, où l'Internet gratuit connaît un succès phénoménal. Le 28 avril 1999, le groupe Bernard Arnault (LVMH) annonce son alliance, via son pôle Internet Europ@web, avec Kingfisher (enseignes de bricolage Castorama, d'électroménager Darty et But en France) pour créer Liberty Surf, un fournisseur gratuit qui devrait couvrir à terme l'Europe Darty sera dans un premier temps le distributeur officiel et unique de cette offre. L'ouverture des abonnements débutera le 10 mai. Le 4 mai et jusqu'au 21 juin 1999, World Online reçoit le soutien d'une enseigne du groupe Pinault-Printemps-Redoute, Conforama, la chaîne de magasins de la vente de meubles, hi-fi, vidéo et micro-informatique ; certainement en réponse à ses concurrents Darty et But qui roulent pour Liberty Surf. Le 18 mai 1999, le premier vendeur français de produits culturels, lance son propre service d'accès gratuit à Internet baptisé Fnac.net. Les inscriptions sont ouvertes sur son site www.fnac.net et un kit de connexion est distribué dans ses magasins. Les utilisateurs pourront disposer d'un nombre illimité d'adresses e-mail et d'un accès illimité à Internet par modem RTC à 56 kbit/s ou par Numéris à 64 kbit/s. Un service d'assistance téléphonique est proposé en option payante (45 F/mois par période de deux mois) accessible via deux numéro de téléphone : un numéro de téléphone en région parisienne à la tarification normale, un numéro Indigo (0,99 franc TTC/min) sur toute la France métropolitaine. Cette offre nationale n'est valable qu'un an et la Fnac se réserve le
droit de supprimer l'accès si celui-ci n'est pas utilisé pendant 45 jours.
Pour le lancement de ce nouveau service, la Fnac s'appuie sur le prestataire Internet Télécom qui fournit à des grandes marques des solutions pour devenir fournisseur d'accès Internet gratuit. Vnunet.fr, du groupe de presse informatique VNU ("SVM", "SVM Mac", "Network News"), a été lancé sur ce principe. Deux mois et demi après le lancement de la première offre d'Internet gratuit en France par World Online, Benchmark Group, éditeur du Journal du Net, a réalisé une enquête auprès de 5.000 internautes qui permet d'établir un classement des principaux fournisseurs d'accès gratuits au 18 juin 1999.
En juillet 1999, la Fnac indiquera avoir réuni 50.000 personnes autour de son offre d'Internet gratuit et la considère plus comme un complément de service assimilable aux 25.000 formations à l'informatique dispensées chaque année. Fnac.net offre un accès gratuit pouvant mener ses clients surfeurs dans sa boutique virtuelle. Le groupe Pinault-Printemps-Redoute, dont la Fnac fait partie, va rapidement avoir des ambitions beaucoup plus grandes. |
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Disparition de Fnac.net, remplacé par Mageos.com | ||||||||||||||||||||||||||
Mi-octobre 1999, Pinault-Printemps-Redoute (PPR) confie le développement de la nouvelle stratégie Internet du groupe à une nouvelle filiale à 100%, baptisée PPR Interactive, qui aura différents axes d'orientations : le commerce électronique, l'accès gratuit à Internet, la synergie entre les enseignes du groupe et l'extension par une politique de soutiens financiers voire d'acquisitions. Le premier acte de PPR Interactive est le 19 octobre 1999 le lancement de Mageos.com, le nouveau FAI gratuit du groupe PPR, qui inclut un portail généraliste. Ce service, qui se veut très grand public et facile d'utilisation, est monté avec le soutien technique d'Internet Télécom, qui assure déjà l'offre de fourniture d'accès Fnac.net. Même si les abonnés à Fnac.net vont conserver leurs mots de passe et leurs logins, Mageos prend le relais auprès des 170.000 abonnés annoncés par la Fnac et compte devenir leader sur ce marché, grâce à des kits de connexion distribués par les filiales de Pinault-Printemps-Redoute. À fin février 2000, selon le rapport annuel de Pinault-Printemps-Redoute, mageos.com et fnac.net comptent déjà 350.000 abonnés. Le basculement des derniers abonnés de Fnac.net vers Mageos s'opèrera cette année. |
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